Pourquoi les femmes hétéros sont-elles confrontées au fossé orgasmique?

Cette chronique ne sera pas consacrée au sillon du Gap, que l’on côtoie lors d’une descente en vacances dans le Sud français – même si l’on pourrait rêver d’avoir prolongé les vacances s(c)olaires –, ni au Gymnase Auguste Piccard de Lausanne, mais bien aux «gaps» en lien avec les corps et les sexualités. Bon, vous vous y attendiez sans doute un peu. Mais de quels gaps, de quels écarts, de quels creux parle-t-on? Notamment du «thigh gap» et de l’«orgasm gap»!

Érigé au rang de must have il y a quelques années par certaines personnes, le thigh gap – l’écart entre les cuisses, en français – a inspiré de nombreux challenges sportifs pour gagner en «minceur», en «finesse». Ce qui, dans une société grossophobe, amènerait en même temps des points de désirabilité, surtout dans un contexte hétéro!

Pourtant, avoir les cuisses qui se touchent (ou non) lorsque l’on est debout relève plus d’une composante génétique que d’une volonté de fer de faire. Par ailleurs, des cuisses qui se touchent, c’est aussi un pli qui se perçoit, un espace avec lequel jouer, voluptueusement… Si cet état de corps peut être embêtant, surtout en été – parce qu’alors, on risque d’attraper «le loup» –, cela n’empêche aucunement de le voir, le loup! Reste alors que, lorsqu’on le voit en contexte hétéro, en tant que femme, il y a des chances que l’on soit confrontée… au fossé orgasmique.

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Écart dans l’accès à la jouissance

Ce terme a été généré face aux résultats de différentes études sexologiques qui montrent que, dans un rapport hétérosexuel, les femmes jouissent globalement pas mal moins que les hommes. Les chiffres en relation lesbienne, bien différents, dégomment l’idée que ce serait parce que «les femmes, c’est trop compliqué»!

Un sondage mené par l’Ifop en 2019 sur l’harmonie sexuelle de couples hétéros fait l’hypothèse que cet écart dans l’accès à la jouissance est plus lié aux scripts sexuels performés (par exemple mettant la pénétration au centre du rapport et peu en valeur une stimulation régulière du gland du clitoris) qu’au manque d’intérêt des hommes à faire plaisir à leur partenaire… Dès lors, changeons les scripts, varions les plaisirs, déhiérarchisons les pratiques, afin qu’il n’y ait plus de gap orgasmique, mais des agapes orgasmiques!