Chronique sexe
Mode d'emploi du «dirty talk», pour faire grimper le plaisir
«Le «dirty talk», c’est le moment où l’on se réapproprie les stigmatisations, les insultes, et qu’on les honore de nos orgasmes et de notre joie sexuelle que les oppressions n’écraseront plus dans notre espace intime.» - Romy Siegrist
Vous allez me dire «encore une expression anglaise…», ce à quoi je vous répondrai: oui, mais alors parlons cru, parlons cul!
Le «dirty talk», le «parler sale», se réfère à toutes ces petites pratiques de verbalisation des cochoncetés que l’on fait (ou que l’on aimerait faire) au lit (ou ailleurs). Si beaucoup se contentent de les penser, certaines personnes apprécient les dire – ou se les faire dire – pour augmenter leur excitation et leur plaisir! Car cela peut être aussi hot que Dirty… Dancing (on ne juge pas la référence).
Mais comment faire le pas et éviter de tomber à côté en servant un «défonce-moi» à un ou une partenaire qui rêve d’un «vois comme je t’aime»? On pourrait tout à fait commencer par un «comme t’es belle/beau» pour s’exciter et un «prends tout» ou «remplis-moi bien» pour jouir. Ou une variante telle que «je suis ta petite pute adorée», qui peut contenir à la fois une composante affective-mignonne et un côté débridé.
Comme souvent pour ce qui touche à la sexualité, en parler sur le moment n’est pas la meilleure idée: ouvrir la discussion lorsque l’on est au calme vaut mieux.
Ainsi, on peut demander si l’autre a déjà expérimenté le «dirty talk», s’il ou elle a aimé, si l’envie est présente de le faire avec nous et, si c’est le cas, ce qu’il ou elle apprécie comme mots et s’il y a des termes «interdits». Ensuite, place au jeu!
Comment adopter un vocabulaire cru au lit?
Pour commencer, si la gêne est présente, pourquoi ne pas le tester progressivement par écrit, en mode sexto, afin de voir ce que cela produit en nous? Et sur le moment, guider l’autre, d’abord gentiment, avec par exemple un «dis-moi que tu aimes ça»?
Le «dirty talk», c’est la verbalisation de l’animalité en nous. C’est le moment où l’on devient des cochons et cochonnes, de belles chiennes en chaleur, des boucs en rut, des satyres et des succubes envoûtant-e-s et dévorant-e-s. Où l’on se réapproprie les stigmatisations, les insultes, et qu’on les honore de nos orgasmes et de notre joie sexuelle que les oppressions n’écraseront plus dans notre espace intime.
