Chronique sexe: Arrêtons d'utiliser le terme «plan cul»!

Dans la catégorie des termes à abolir, en plus de «coup d’un soir», je demande le «plan cul»! Non pas que les pratiques recouvertes par ces termes ne soient pas acceptables ou désirables, mais l’on peut reconnaître que la terminologie n’est pas des plus sexy ni des plus représentatives de ce que ces rencontres peuvent apporter.

Déjà, parce que dans ce deuxième cas, avoir la dénomination phonétique de la 17e lettre de l’alphabet donne l’impression de ne pas être de premier choix, de passer après le plan B, C, D, etc. en attendant que le plan A comme Amour se présente, et de revêtir le rôle du bouche-trou – dans tous les sens du terme. Or, en soi, ces rencontres régulières «sans engagement» si ce n’est celui de ne pas «développer de sentiments» (mais couche-t-on vraiment avec des personnes que l’on n’apprécie pas a minima?) peuvent être un formidable lieu de découvertes et d’exploration sexuelles, et se révéler nourrissantes, surtout quand tout le monde est consentant de cette structure.

En effet, comme dit en anglais, «casual doesn’t mean careless», soit «décontracté ne veut pas dire sans soin»: et si une partie du soin passait par trouver un autre terme pour parler de ces relations? À l’appel, nous retrouvons: sex friends (i.e. amis de sexe, si la composante sexuelle est première dans la relation), friends with benefits (i.e. amis avec bénéfices, dans le cas où la composante amitié prime), et pourquoi pas amant/amante (pas si désuet que cela), partenaires de jeu, de coquineries, d’expériences, ou que sais-je, mais un terme qui remette la personne, plus que sa fonction seule, en avant.

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Un «je t’aime» dans un moment d’extase

L’avantage de ces relations réside notamment dans le fait de finir par bien connaître ce qui fonctionne de part et d’autre, et d’oser essayer des choses «qu’on ne ferait peut-être pas avec des gens dont on est amoureux», car on a moins peur du rejet et du jugement.

En soi, c’est un setting idéal pour cartographier ses désirs et ses plaisirs, sans oublier que la carte n’est pas le territoire, et que malgré toutes les schématisations, il peut encore y avoir des surprises à l’horizon, tel un «je t’aime» qui sort dans un moment d’extase, et de la bienveillance pour accueillir que oui, ce partage, même uniquement ou surtout autour de la sexualité, peut être aussi plein d’amour – et d’apéros, et de Netflix & chill.