Chronique sexe
Lever le tabou sur les fluides corporels
«J’aimerais que ça soit fluide»: combien de personnes viennent avec cette requête quand les relations sexuelles semblent moins évidentes. Le souhait serait que les relations «coulent de source», et peut-être qu’elles soient inépuisables comme ces dernières – du moins symboliquement, la sécheresse nous le rappelle bien. Ce désir de fluidité dans les interactions contrebalance d’ailleurs le rapport souvent gêné à la fluidité du corps changeant, et à ses productions de fluides divers et variés. Un peu comme si le naturel se cherchait dans le culturel ou le communicationnel, et était rejeté de sa ou ses places premières, notamment de nos sphères intimes…
Dès lors, beaucoup les abhorrent, les traquent: il ne faudrait pas suer, ne pas laisser de traces dans sa culotte, etc., probable réponse à une pression sociale hygiéniste (mais non pas hygiénique) de contrôle physique – et en été, c’est d’autant plus bonbon.
Signe d'excitation
Néanmoins, certaines personnes sont, elles, en adoration face aux possibilités du corps, notamment dans sa production de fluides! Elles les investissent et les adulent pour leur éventuelle signification («ouh, il ou elle est excitée») ou pour les sensations que ces émanations aqueuses apportent («j’aime te sentir couler sur moi»). Elles apprécient stimuler pour en produire, sucent, pompent, lèchent et doigtent gaiement, et chérissent le moment de «quand ça sort».
Sentiment d’harmonie, d’être remplie, d’unicité, de connexion et/ou d’humiliation, d’altérité (oui, l’érotisme est souvent ambivalent) sont alors présents face à ces jaillissements jouissifs. D’ailleurs, comme disait Héraclito: tout coule, et ça peut être tout cool.