La respiration, une alliée puissante qui dope le plaisir

«Respire un bon coup, ça va aller! » Je précise qu’on ne parle pas ici de «sniffer» une ou un excellent partenaire sexuel. À toutes les sauces, la respiration est vendue comme un graal. Celui du contrôle de soi, de son énergie à son plaisir, et de la gestion des douleurs parfois aussi. Si ce «souffle de vie» est une des premières compétences à disposition pour réguler son système nerveux, s’ancrer et atteindre des états de conscience modifiés, on nous apprend pourtant peu à bien respirer. Ni à connaître des variétés de techniques pour obtenir des effets différents! Or, en sexualité, c’est aussi une (si ce n’est la) clé de sol pour sortir des accords majeurs.

En effet, «surfer» sur son excitation et la moduler passe notamment par porter attention à sa respiration, en choisissant un «mode» qui soutiendra l’effet escompté. On la prendra haute et «courte», assez rapide, pour favoriser un orgasme (c’est en général la «respiration type» lorsque l’on vit une excitation sexuelle). On la préférera ample et profonde – ventrale voire viscérale – pour renforcer la diffusion du plaisir; avec une forme de détente musculaire périnéale qui permet de rester en deçà du point «de non-retour» orgastique.

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Souffle partagé

Elle est également la porte vers l’extase, ce moment suspendu où le souffle et la rencontre vous envoient loin, ailleurs, dans un espace-temps sidéral et sidérant, si bouleversant. Ce moment où un flot d’énergie circule, encouragé par des respirations synchronisées alternées, où les êtres se complètent, s’élèvent mutuellement, quand s’étreignent les sexes, les cœurs et les âmes de concerto, à l’unisson.

À l’unisson, au son uni du souffle partagé, au murmure de l’air qui soupire à l’oreille, à sa vibration parfois portée jusqu’aux orteils dans un agréable frisson. La sexualité est aussi une respiration en soi, une bulle d’air dans un quotidien souvent trop chargé…