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Chronique sexe

Détabouiser les odeurs de l'intimité

Dediaboliser les odeurs de lintimite

«Si les odeurs peuvent dépayser, elles peuvent aussi ancrer un état de bien-être et de sécurité.» - Romy Siegrist

© PETITES LUXURES

Rimant avec «horreur» et «malheur» pour bon nombre de personnes qui se la joueraient un peu chorale du «Grand Orchestre du Splendid», le rapport aux odeurs est rarement neutre. Pourtant, le vivant est fait pour sentir – dans un sens (les apprécier) comme dans l’autre (en produire)! Odeur de mouille, odeur de couilles… Dans un environnement où les discours dominants sont hygiénistes plus qu’hygiéniques (car sentir n’est pas puer), il est temps de redonner place, voix – que dis-je – puissance aux éloges célébrant la diversité des effluves! «Cette odeur d’humus, de sous-bois enivrant, avec cette pointe d’humidité et de musc… c’est, c’est, c’est… ta chatte!» Ou juste le paradis. Car on peut faire aumône de ses phéromones!

Synthétiques ou naturelles, légères ou fortes, passagères ou persistantes… La sexualité peut certes être un terrain de bataille, mais aussi un terrain de jeu olfactif. Bien sûr, à moins d’être fétichistes d’une certaine odeur, il est courant que la capacité à les apprécier dépende en partie d’éléments spatiotemporels (du style «c’est excitant pendant qu’on fait l’amour, mais pas avant ni après»), et interindividuels («parce que c’est toi»).

L'exemple de Joséphine

Si les odeurs peuvent dépayser, elles peuvent aussi ancrer un état de bien-être et de sécurité – «quand je glisse mon nez là, alors tout va». Comme quand Napoléon écrivait à Joséphine «ne te lave pas» quelques jours avant son retour, et anticipait sans doute son plongeon dans la piscine de l’intimité capiteuse et intense de son aimée…

Ou Cali qui chantait «Pourrais-je renifler le fond de tes culottes quand tu n’es pas là?».

Au-delà des senteurs «du bas» – et je vous épargne celle des pieds, mais si jamais, les chaussettes portées se vendent très bien –, mentionnons celles «du haut», par exemple des aisselles. Ces dernières pourraient «prendre leur parfum d’hiver», comme l’imaginent Monique Wittig et Sande Zeig dans leur Brouillon d’un dictionnaire des amantes (Éd. Grasset). Et celles de la chevelure, juste là, derrière les oreilles.

Quelle joie d’y prendre une grande inspiration, et d’y trouver peut-être une grande inspiration (bonjour Baudelaire et Süskind).

Et comme une madeleine de Proust, on finira par apprécier parfois l’odeur de la chambre, après l’amour. Et celle des draps, dont on peut s’enrober pour s’endormir le sourire aux lèvres (mais je ne vous dirai pas lesquelles)…

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