Accueillir sensations et émotions pour une sexualité épanouie

Et si l’intimité consistait en la capacité à accueillir – le moment, l’autre, la vulnérabilité en soi – et que cela changeait radicalement la qualité d’un temps partagé, sexuel ou pas? Et si plus que du sexe, la plupart des individus cherchaient à ressentir la connexion que cette capacité génère? Dans les faits, dans les interactions, face aux sensations, l’art d’accueillir déjoue bien des écueils!

Certaines personnes auront peut-être pensé que cette chronique parlerait de la faculté à être pénétré ou pénétrée, à prendre l’autre en soi, son vit ou son doigt. Il faut dire qu’au regard des normes sociales de genre, cet aspect semble d’autant plus «nécessaire» ou «obligatoire», surtout pour les femmes hétéros, puisque c’est ce qu’on attendrait d’elles: pouvoir accueillir le pénis en elles. Loin de ces pressions performatives et pénétratives – nous détournant peut-être de l’essentiel – et si l’on s’évertuait à créer un cocon de bien-être autour de et dans nos intimités? Je ne parle donc pas (que) d’aspects pratiques (déco d’appart’ ou apéros de bienvenue – quel accueil)! Non. Cela commencerait avant tout par soi: s’accueillir dans toutes ses couleurs, toutes ses spécificités.

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Autoriser les sensations – et les émotions

Se connecter à sa complexité, la laisser se dévoiler. Pouvoir se montrer dans toutes ses nuances. S’outer – de toutes ses «bizarreries», ses maladresses, ses espoirs flamboyants ou déçus. Autoriser les sensations – et les émotions – à prendre place, à grandir, à s’amplifier. «Take me now, baby, here as I am»: se présenter tel ou telle que l’on est, ce qui – par ricochet ou miroir – peut mettre l’autre à l’aise – je t’accueille comme tu es, je suis prêt, prête à t’(ac)cueillir. Car on ne peut rencontrer l’autre qu’à la profondeur à laquelle l’on s’est rencontré (et ce n’est pas une question de centimètres).

Alors pour des relations plus authentiques et nourrissantes, bienveillantes et empouvoirantes, avec la confiance comme liant, osons jouer les Florent Pagny et chanter (ou plutôt incarner): «Tu seras bienvenu chez moi»!