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Noël: Des conseils concrets pour alléger sa charge mentale

Noel des conseils concrets pour alleger sa charge mentale 2

Natalophobie, anxiété, procrastination… Le mois de décembre ne rime pas toujours avec festivités.

© ISTOCK/GETTY IMAGES PLUS/MARIA PETRISHINA

Violences, guerres, éco-anxiété, inflation… La période de fin d’année 2023 s’avère lourde en actualité morose. En sus de ces maux sociétaux, les fêtes, mêlées au stress organisationnel et professionnel, peuvent faire exploser la charge mentale. Dans le détail, les effets psychologiques d’un mois de décembre intense peuvent amener des personnes à éprouver de la natalophobie - soit la peur de Noël - , de la solitude, de l’anxiété, des insomnies ou une procrastination excessive. Alors, comment la population suisse, qui se dit malade pour un tiers d’entre elle (étude Institut de recherche Sotomo et CSS) peut mieux vivre cette période? Comment arriver en 2024 à bon port? Christèle Albaret, autrice de La charge émotionnelle, comment s’en libérer (Éd. Larousse), pionnière dans le domaine de la psychothérapie en ligne avec la création de la Clinique E-Santé et psy experte dans l’émission hebdomadaire de Faustine Bollaert Ça commence aujourd’hui diffusée sur France 2, nous partage ses conseils bienvenus.

Apaiser sa natalophobie

Cadeaux, illuminations, repas… Pour les natalophobes, soit les personnes phobiques de Noël, les fêtes de fin d’année riment avec déprime. Stress, angoisse, irritabilité et troubles digestifs peuvent les accaparer durant le mois de décembre. Cette peur irrationnelle des fêtes s’explique par différents facteurs tels que la crainte de la solitude, des problèmes financiers ou familiaux, ou encore le souvenir d’un deuil ou d’un événement traumatique.

Le conseil: «Les personnes qui éprouvent un malaise durant cette période réagissent souvent à un symbole, un souvenir, quelque chose qu’elles ont associé négativement à Noël. C’est leur sac à dos émotionnel et mental qui pèse lourd. Il est important d’identifier la cause du mal être (la pierre qui pèse aussi lourd dans le sac à dos) et de s’autoriser, en parallèle, à poser et respecter ses limites: ne pas s’imposer ce qui n’est pas supportable. Il est également bénéfique de partager avec une personne de confiance les peurs, l’anxiété, les émotions négatives ressenties afin d’avoir un soutien social de confiance (une personne ressource qui comprend et accepte, avec qui l’on peut poser les choses). L’aide d’un-e psychologue est souvent recommandée pour aborder tout ce qui a trait à l’anxiété et l’angoisse.»

Appréhender sa solitude

Qu’elles souffrent de natalophobie, qu’elles vivent seules par choix ou non, qu’elles soient isolées à cause d’une maladie ou pour des raisons géographiques, de nombreuses personnes peuvent redouter à juste titre leur solitude durant les fêtes. La pression sociale de vivre cette période avec euphorie contribue d’ailleurs à accentuer ce sentiment.

Le conseil: «La solitude subie et non choisie ne peut, par définition, être bien vécue. Il faut donc transformer l’état “passif”, subi, en comportement actif, en mouvement choisi: se mettre en action et injecter du sens dans cette période. Le sens peut notamment se trouver dans le fait d’aider les autres, de s’investir dans une cause pour les plus démuni-e-s, les animaux, etc. Plus que la solitude, c’est le manque de sens qui peut être une énorme charge émotionnelle à porter et qu’il faut transformer en nourriture émotionnelle positive.»

Stopper la procrastination

Tout le monde connaît un-e ami-e super organisé-e qui clame fièrement avoir terminé ses cadeaux le 1er décembre. Mais la majorité des gens ont tendance à terminer leur courses de Noël à la dernière minute (65% de nos voisin-e-s français-e-s d’après un sondage Yougov pour Ankorstore). Cette tendance à toujours remettre les impératifs au lendemain ne contribue pas vraiment à alléger la charge mentale.

Le conseil: «La période de Noël avec ses fameux achats incarne, pour une partie des gens, une obligation: ils et elles DOIVENT trouver des cadeaux à leurs proches et cela devient, par essence, quelque chose de rébarbatif car “obligatoire”. C’est généralement cette notion de devoir qui nous fait repousser à plus tard ce que l’on pourrait faire maintenant et qui annihile toute notion de plaisir. C’est précisément avec cette notion de plaisir mais aussi de choix, de libre arbitre, qu’il est important de renouer pour réinjecter du sens dans cette apparente obligation sociétale et en faire un moment privilégié où “faire plaisir à ceux et celles que l’on aime” devient la seule priorité. La charge émotionnelle négative peut devenir positive en visualisant par exemple un être cher heureux en recevant le cadeau qu’on a choisi pour lui ou elle.»

Dormir davantage

Rumination, inquiétude, stress… Si les journées semblent remplies de check-up annuels, courses aux cadeaux et bouclages de dossiers, les nuits qui précèdent Noël peuvent voir clignoter dans les esprits une guirlande de questionnements, provoquant insomnies et sommeil haché.

Le conseil: «Mieux dormir exige de couper au maximum avec les écrans et les réseaux sociaux, de débrancher, ou encore de prendre un bon livre.»

Dompter son anxiété

Angoisse, sentiment de panique, voire agoraphobie… Les troubles anxieux surviennent la nuit comme le jour, mais ont tendance à s’accentuer en fin d’année en raison d’un sentiment de rythme effréné. A contrario, ne pas ressentir l’effervescence ambiante peut également susciter de l’anxiété.

Le conseil: «Identifier la source de l’anxiété est la première étape pour l’atténuer et mettre en place des actions bénéfiques. Si la cause du mal être n’est pas identifiée, on peut, malgré soi, participer à le renforcer. S’écouter, respecter ses limites émotionnelles et physiques, se dire stop pour s’accorder des moments de détente, est primordial pour atténuer l’anxiété. Je conseille souvent à mes patient-e-s d’identifier les pensées anxiogènes quand elles se présentent et de les écrire immédiatement pour les poser et les expulser hors de soi.»

Lâcher prise avec les différends familiaux

Opinions aux antipodes, séparations difficiles, petites discordes… Les retrouvailles familiales de Noël et les tensions éventuelles qui leurs sont liées peuvent provoquer un cocktail explosif digne de la chanson Défaite de famille d’Orelsan.

Le conseil: «Je conseille souvent à mes patient-e-s l’outil de la Toile cirée, qui consiste à laisser glisser sur soi ce que l’autre leur projette. Une toile cirée n'absorbe pas, elle laisse glisser sur sa surface la matière qui pourrait la détremper. Car cette matière ne lui appartient pas. Je rappelle à mes patient-e-s que les discussions, paroles, jugements que l'autre leur envoie ne leur appartiennent pas, que cela ne parle pas d’eux et d’elles. Ça parle au contraire de la charge émotionnelle de l'autre, de ce qu'il ou elle éprouve, de ce qu'il ou elle perçoit, de ce qu'il ou elle a accumulé de son côté et tente d’expulser. Dites vous toujours "cela ne m'appartient pas, je le laisse à l'autre". Votre sphère émotionnelle n'aura plus à être le réceptacle des émotions négatives d’autrui.»

Désamorcer les injonctions

D’après un sondage Opinionway, de nombreuses personnes voient dans l’idée de rendre visite à leurs proches à Noël une obligation et non un choix. La raison? Les injonctions sociétales qui demeurent en 2023. Peur de devoir justifier ses choix de vie, de l’éducation de ses enfants, ou encore le souhait de ne pas en vouloir, une multitude d’adultes craignent ces retrouvailles qui riment souvent avec arbitrage de vie.

Le conseil: «Là encore, il est important de garder une distance émotionnelle face aux éventuels projectiles envoyés par les autres. Leur perception, leurs croyances, leurs avis… ne vous appartiennent pas. Il est conseillé de répondre à ce type de parole par la communication non violente (par exemple: je respecte ton avis mais ce n’est pas le mien) et de fermer la discussion pour ne pas déclencher un flot d’émotions négatives des deux côtés en voulant surenchérir.»

(Re)trouver du temps pour ses proches

Période propice au bilan, les derniers jours de décembre peuvent aussi servir à prendre de bonnes résolutions, et repenser le moment accordé à notre entourage. Idéalement sans charger davantage le sac émotionnel qui s’est alourdi au fil de l’année.

Le conseil: «Je propose de s’inventer des légendes humaines: puisque c’est la saison, imaginez cinq boules de Noël, une boule pour le travail, une boule pour la famille, une pour les ami-e-s, une pour la santé, et une pour l’âme. Une seule est une boule en plastique, les autres sont une boule en verre, installée précieusement sur les branches du sapin. Ne négligez aucune de celles qui sont en verre, car lorsqu’elles tombent, elles se cassent.»

Décrocher des tâches professionnelles

L’année 2023 touchant à sa fin, c’est le moment d’activer son message d’absence au travail. Hourra, mais encore faut-il réussir à lâcher prise avec son job. Et si c’était plus facile à dire qu’à faire?

Le conseil: «L’autodiscipline est importante pour réussir à bien scinder vie privée et vie professionnelle. Il est évidemment difficile de lâcher prise si l’on a un sentiment d’inachevé ou que des dossiers sont encore sur le feu. Il est extrêmement complexe de se libérer mentalement si des tâches professionnelles n’ont pas été traitées et sont l'objet de stress. On décrochera alors en apparence (physiquement) mais émotionnellement et mentalement, la charge sera omniprésente. Assainir sa sphère professionnelle permet, par relation de cause à effet, de se libérer ensuite mentalement et émotionnellement pour profiter pleinement de cette période de repos.»

Retrouvez Christèle Albaret (christelealbaret) sur Instagram.

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