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#FeminaOpinion: je n’aime pas le Nouvel-An…

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© Pinterest blog.urbanoutfitters.com

«Que fais-tu pour le Nouvel-An?» Voilà une question que je redoute avant même le début du mois de décembre. Car voyez-vous, la nature de la réponse vous attirera malgré vous un jugement aussi automatique qu’inévitable. Répondez «Je ne sais pas encore» et on vous soupçonnera de n’avoir rien à faire (ô l’ineffable sacrilège!) Répondez «Je monte au chalet d’une amie pour déguster des huîtres toute la nuit et skier toute la journée» et on vous enviera aussitôt. Répondez «Je vais passer la soirée en amoureux» et l’on vous assènera peut-être d’un haussement de sourcils dédaigneux. («Depuis qu’elle est en couple, elle n’est plus la même, elle nous lâche…») Mais osez répondre «Rien du tout, je m’en fiche royalement du Nouvel-An», et on vous classera immédiatement dans la redoutée catégorie des «no life», des #pasdevie, des tristes personnes qui… et bien qui ont raté leur existence.

Tant de pression pour une simple soirée qui ne durera que quelques heures! Heureusement, cela n’a pas toujours été ainsi. A seize ans, lorsqu’enfin nos parents nous donnaient la permission de passer la Saint-Sylvestre en compagnie de nos amis, la perspective de cette soirée nous faisait carrément rougir d’excitation. C’était mignon, vraiment. Nous nous réjouissions follement de danser à un mètre l’un de l’autre, bras tendus, et encore plus de ce fameux décompte, au bout duquel nous bondissions jusqu’au plafond comme de petits ressorts surexcités.

Champagne, caviar et… bonnes résolutions

Depuis cet âge à la fois simple et horripilant (et on ne sait toujours pas très bien comment), quelque chose a changé. La liberté de l'adulte et la permission de sortir quand bon nous semble a peut-être dérobé le réveillon d’une bonne part de sa magie, lui infligeant à la place une bonne dose de pression. Car en femme accomplie et «stylée», il convient d’être invitée à passer la soirée dans le lounge d’un hôtel, un château rénové, un immense appartement sous les toits, une navette spatiale… ou d'organiser une jolie soirée avec maris et enfants. Les invitations ont dû pleuvoir entre temps! Ah, toujours pas? Et il est déjà le 22 décembre? La panique, gentiment, commence à monter.

Et si je me retrouvais seule, devant un film, avec un plat de pâtes improvisé? Cette idée, bizarrement, est absolument terrifiante et inacceptable. Pourquoi? Je n’en ai pas la moindre idée, et c’est cela qui me consterne. La soirée du Nouvel-An, de cette manière, n’est pas la nôtre, mais celle des autres, ceux dont nous nous convaincrons nous-mêmes qu’ils nous jugeront (alors qu'ils seront certainement trop occupés, trop ivres ou trop stressés par leurs propres projets pour penser aux nôtres.)

Davantage que les plans de la soirée qui, au final, ne relèvent que de l’organisation et de la logistique, peut-être souffrons-nous de l’incontournable liste de «bonnes résolutions» à propos de laquelle les gens se permettent de nous questionner. Personnellement, l’idée de crier sur les toits qu’en 2017, j’aimerais bien faire davantage de sport, manger moins de chips et acheter moins de vêtements ne me réjouit pas tant que ça… D'ailleurs, si je partage trop mes résolutions, tout le monde me fera remarquer que je ne les ai absolument pas tenues...


© Pinterest stylesweekly.com

Ce Nouvel-An, je fais ce que je veux!

Le premier janvier, nous faisons bien ce que nous voulons, n’est-ce pas? Si traîner en pantoufles sur le canapé nous réjouit, nous le faisons, simplement, sans nous poser la moindre question. Nous commençons la nouvelle année comme bon nous semble; pourquoi dans ce cas ne la finissons-nous pas dans le même état d’esprit?

Relâchons un peu la pression et faisons ce que nous voulons! Une soirée sushis dans le salon avec les copines? Un bon dîner en famille ou à deux? Why not?! Le reste du monde n’a qu’aura qu’à nous attendre, ou se passer de notre compagnie. Et la fête entre amis, arrosée de Dom Pérignon ou alors de Clairette (on s'en fiche, tant qu'il y a des bulles), on y va en sautillant sans se prendre la tête.

Tiens, et si c’était cela, notre résolution pour l’année 2017? Faire ce que l’on veut, sans se prendre la tête, sans se poser un million de questions et sans trop se préoccuper de l'avis des autres? Certainement qu’il s’agirait là d’un excellent début, à appliquer dans notre quotidien, sans se sentir coupable. On a envie de dire quelque chose? Et bien qu’on le dise! Cette part de tarte nous fait beaucoup trop envie? Et bien, qu’on la dévore (sans excès, bien entendu…ahem)! Un Nouvel-An sans le moindre bling-bling (ou au contraire avec beaucoup trop de bling-bling) nous tente? Et bien, qu’on l’organise!

Tiens, une fois déculpabilisée et débarrassée de toute cette pression inutile, on dirait bien que j’aime beaucoup plus le Nouvel-An… Quelqu’un a envie d’aller voir les feux d’artifice? J’adore les feux d’artifice…


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