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Révolte en Iran: Les dates clés depuis la mort de Mahsa Amini

Révolte en Iran: les dates clés depuis la mort de Mahsa Amini

Le 16 septembre 2022, Maha Amini est décédée à la suite d'une arrestation par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir mal portée son voile.

© GETTY IMAGES/STEPHANIE KEITH

Le 16 septembre 2022

Mahsa Amini, 22 ans, décède à l’hôpital sans se réveiller du coma. Elle avait été arrêtée trois jours auparavant par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant notamment aux femmes le port du voile en public. Mahsa Amini est inhumée le lendemain dans sa ville natale de Saghez (province du Kurdistan). Une manifestation est dispersée à coups de gaz lacrymogène. Les manifestations s’étendent à une quinzaine de villes. Des images sur les réseaux sociaux montrent des femmes mettant le feu à leur foulard. Le pays s’embrase.

    Le 22 septembre 2022

    Les autorités bloquent Instagram et WhatsApp, les applications les plus utilisées en Iran.

      Le 23 septembre 2022

      À l’appel des autorités, des milliers de personnes défilent, défendant le port du voile. Le président Ebrahim Raïssi appelle les forces de l’ordre à agir fermement contre les manifestantes et les manifestants.

        Le 28 septembre 2022

        La famille de Mahsa Amini porte plainte contre les «auteurs de son arrestation». Elle engage des avocats, dont Maître Saleh Nikbakht, qui sera arrêté quelques mois plus tard pour s’être entretenu avec des médias à propos de l’affaire.

          2 octobre 2022

          De violents incidents éclatent le 2 octobre à Téhéran entre étudiants et forces de sécurité dans l’Université de technologie Sharif. La semaine suivante, des adolescentes manifestent en retirant leur voile.

          Le 10 octobre 2022

          La contestation s’étend au puissant secteur pétrolier, avec des grèves et de grands rassemblements dans plusieurs villes du pays.

          Durant les premières manifestations suivant le décès de Mahsa Amini, les femmes iraniennes ont protesté en brûlant leur voile. © KEYSTONE AP/PHOTO MIDDLE EAST IMAGES

            Le 26 octobre 2022

            Le 26 octobre, les forces de sécurité ouvrent le feu sur des manifestantes et des manifestants rassemblés dans la ville d’origine de Mahsa Jina Amini, où des milliers de personnes avaient assisté à une cérémonie d’hommage à la jeune fille, marquant la fin du deuil traditionnel de quarante jours.

              Le 8 décembre 2022

              L’Iran exécute un homme accusé d’avoir blessé un paramilitaire lors des manifestations. Une deuxième exécution survient le 12 décembre, puis deux autres le 7 janvier 2023.

                Le 10 janvier 2023

                La justice iranienne annonce qu’elle veut faire appliquer une loi prévoyant de sévères sanctions, qui vont de l’arrestation à l’exil, pour les personnes qui ne respecteraient pas l’obligation du port du voile.

                  Le 28 février 2023

                  Quelque trente-cinq élèves de l’école de filles de Khayyam, à Pardis, une ville de la province de Téhéran, sont transférées à l’hôpital après avoir été indisposées. Cette affaire d’intoxication secoue l’opinion publique. L’éducation des filles fait l’objet d’un large consensus en Iran. Fin novembre 2022, les médias font état de premiers cas d’empoisonnement par voies respiratoires de centaines de filles âgées d’environ 10 ans dans les écoles de la ville sainte de Qom. Les circonstances de ces affaires restent encore aujourd’hui mystérieuses.

                    Le 9 février 2023

                    L’Iran libère plusieurs journalistes et militantes de la prison d’Evine. Parmi elles figure Saba Kordafshari, détenue depuis 2019 alors qu’elle militait contre le port du hijab, et la photographe Alieh Motalebzadeh dont le dernier séjour en prison avait débuté en avril dernier. Certaines d’entre elles ont déjà passé plusieurs années en prison.

                    Plusieurs journalistes et militantes sont libérées de la prison d’Evine. © CAPTURE D'ECRAN/TWITTER

                    Le 15 avril 2023

                    La police iranienne annonce la mise en œuvre de mesures permettant d’identifier et de sanctionner les femmes qui violent le code vestimentaire imposé dans la République islamique. Elle s’appuie sur la technologie «intelligente». La police indique avoir prévu «à partir d’aujourd’hui» des «actions soigneusement planifiées» sur les voies publiques, les véhicules et «les sites où le hijab est parfois enlevé». «Selon les lois en vigueur, le fait d’enlever le hijab est considéré comme un crime», prévient Hassan Mofakhami, chef de la sécurité de la police.

                      Le 5 juillet 2023

                      Lourdes amendes, envoi de SMS si les femmes sont repérées sans le voile au volant, confiscation du véhicule, pression sur leurs employeurs – y compris dans le privé – pour les faire limoger, refus de soins à l’hôpital pour celles qui désobéissent, fermeture des commerces autorisant les femmes dévoilées… Autant de moyens déployés par les autorités pour contraindre les Iraniennes à se plier aux règles. Une femme surprise au volant sans son voile a été condamnée par un tribunal de Varamin, dans la province de Téhéran, à laver les cadavres pendant un mois dans une morgue de la capitale.

                      Le 16 juillet 2023

                      La police iranienne établit les patrouilles pour sanctionner les femmes de plus en plus nombreuses à ne pas porter le voile dans les lieux publics. Quatre femmes sont condamnées à «suivre des cours de psychologie», «nettoyer les hôpitaux» et sont «interdites de conduite durant deux ans», après avoir été reconnues coupables.

                        Le 19 juillet 2023

                        Symbole de la transgression des Iraniennes contre l’obligation de porter le voile, l’actrice Afsaneh Bayegan apparaît tête nue à plusieurs reprises sur Instagram et lors d’une cérémonie publique. Un tribunal condamne la vedette de 61 ans à deux ans de prison avec sursis, et à l’obligation de se rendre une fois par semaine dans un «centre psychologique» pour «traiter son trouble mental de la personnalité antifamiliale». Afsaneh Bayegan fut l’une des premières vedettes du petit écran et du cinéma iraniens après la Révolution islamique de 1979 et est une figure respectée de la télévision iranienne.

                          Le 27 juillet 2023

                          Les autorités iraniennes accentuent la répression. Selon Amnesty International, «près d’un million de SMS contenant des messages d’avertissement adressés à des femmes photographiées sans voile dans leur voiture» ont été envoyés, «133’174 SMS ordonnant l’immobilisation (temporaire) du véhicule», alors que 2000 voitures ont été «confisquées».

                            Le 3 septembre 2023

                            Elnaz Mohammadi, du quotidien Ham Mihan, et Negin Bagheri, du journal Haft-e Sobh, sont condamnées à purger leur peine, un peu moins d’un mois, en détention. Le reste de la peine est assorti d’un sursis pendant cinq ans. Durant cette période, les condamnées devront suivre des cours d'«éthique professionnelle» et ne pourront quitter l’Iran. Elnaz Mohammadi a été détenue pendant une semaine en février pour une raison non précisée. Elle est la sœur d’Elahe Mohammadi, une autre journaliste travaillant pour le quotidien Ham Mihan qui est détenue depuis septembre 2022 pour avoir couvert les obsèques de Mahsa Amini.

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