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La colère de Golshifteh Farahani face au sort des Iraniennes

La colere contagieuse de golshifteh farahani face au sort des iraniennes

«Toute ma vie, en Iran, j’ai détesté être une femme!», a partagé Golshifteh Farahani, dans une interview accordée au journal Le Monde.

© GETTY IMAGES/LAURENT EMMANUEL

Alors que certaines actrices, en France ou ailleurs, se filment sur Instagram en train de soigneusement couper une mèche de leurs cheveux pour témoigner de leur soutien envers les Iraniennes, l'actrice originaire d'Iran Golshifteh Farahani ne dort plus, ou presque.

Depuis que la jeune Mahsa Amini a été assassinée lors de son arrestation par la police des mœurs à Téhéran le 16 septembre 2022 pour un voile mal placé, Golshifteh Farahani crie haut et fort sa colère. L’actrice franco-iranienne martèle son soutien aux femmes de son pays d’origine, aux milliers de personnes, hommes et femmes, qui y manifestent, malgré les risques, les arrestations arbitraires, les coups de matraque et les tirs. Car la résistance qui ne se tarit pas est réprimée dans le sang.

Sur les réseaux sociaux, elle poste sans s’arrêter: des photos des victimes, souvent jeunes, énormément de femmes. Des jeunes filles – et garçons – qui menaient jusqu’ici des vies à peu près banales, qui postaient de jolies photos d’elles et d’eux sur les réseaux, comme le font les jeunes chez nous aussi. Hadis Najafi, Ghazale Chelavi, Hananeh Kia, Mehsa Mogoi, Nika Shakarami, Sarina Esmailzadeh, comme des centaines d’autres, ont toutes, depuis, rejoint Mahsa Amini.

«En Iran, j’ai détesté être une femme»

À la radio, devant les caméras ou dans la presse écrite, Golshifteh Farahani se livre. Raconte sa propre histoire. Et nous transmet, au passage, sa propre colère contre ce régime. Dans Le Monde, le 9 octobre 2022, elle est revenue sur sa situation avant de quitter l’Iran, en 2008.

«Toute ma vie, en Iran, j’ai détesté être une femme! Car une femme en Iran est coupable. Coupable de ses seins, de ses cheveux, de ses formes. Coupable si on la regarde. Coupable si on la touche, coupable si on l’agresse.»

Elle-même a d’ailleurs été visée par un jet d’acide au visage, par un homme qui la trouvait trop peu couverte. C’est son sac qui la protégera.

Dès le début des années 2000, actrice à succès dans son pays, elle commence à se faire remarquer des autorités en acceptant des rôles qui dérangent, comme dans les films Demi-lune, qui aborde la culture kurde, puis M comme mère, dans lequel elle incarne une femme enceinte et contaminée par les armes chimiques utilisées dans le conflit Iran-Irak. Son rôle dans le blockbuster américain Mensonges d’État, de Ridley Scott, aux côtés de Leonardo DiCaprio, fait déborder le vase. Fatiguée, harcelée par les autorités, elle quitte son pays.

L'espoir, malgré tout

Dans son interview pour Le Monde, elle est aussi revenue sur sa décision de poser nue en une de la revue Egoïste, en 2015. «C’était un cri de mon corps! Pas un geste politique. J’étais furieuse et je leur disais: «C’est quoi votre problème avec le corps des femmes? Il vous dérange? Il vous fait peur, bande d’hypocrites qui aimez peloter les seins couverts et violer les vierges? […] Si vous songiez déjà à me lapider pour une mèche échappée d’un voile, une poitrine découverte ou un baiser donné dans un film, eh bien, je vous offre l’occasion de le faire une fois pour toutes.»

La jeune femme, qui vit dorénavant entre Porto et Ibiza, ne perd toujours pas l’espoir: «Nos enfants, peut-être, pourront revenir (ndlr: en Iran). Ce n’est pas grave si c’est dans dix ans […], ce qui compte, c’est la liberté», rappelait-elle la semaine dernière sur les ondes de la radio RTL. Comme un écho aux cris des femmes dans les rues des villes d’Iran: Femmes, vie, liberté.

Elle l’a dit dans Le Monde:

«Ce que je sais, c’est que la République islamique a perdu une jambe, qu’elle ne retrouvera jamais l’équilibre, et que sa plaie ne fera que suppurer.»

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