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Présidentielle 2017: Le Pen, une mauvaise nouvelle pour les femmes?

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Quelques jours avant le premier tour de la présidentielle française, la newsletter féministe «Les Glorieuses» mettait au point une plateforme bien ingénieuse: un outil capable de calculer, en épluchant de près leurs programmes, lequel des candidats à la Présidentielle accorde la plus grande place à la question des droits des femmes. Le résultat semble étonnant, en théorie, puisque la plus mauvaise élève dans cette catégorie ne serait autre que l’une des deux uniques candidates féminines; Marine Le Pen.

Il apparaît qu’être une femme ne suffit absolument pas à convaincre les féministes. Voici quelques raisons pour lesquelles le programme de la candidate du Front national laisse à désirer:

1. Sur 144 propositions, Marine Le Pen n’en consacre qu’une seule aux droits des femmes

Il s’agit du point numéro 9, dans lequel la candidate promet de «lutter contre l’islamisme, responsable du recul [des] libertés fondamentales [des femmes]», ainsi que l’inégalité salariale et la précarité professionnelle et sociale. Cela semble plutôt maigre, dans un programme de 144 propositions, non?

En effet, celle qui, le lendemain des événements du 31 décembre 2015 à Cologne, annonçant que la «crise migratoire signe le début de la fin des droits des femmes», semble à nouveau insinuer que seules les personnes migrantes ou étrangères commettraient ce type d’agressions. Que fait-elle des plus de 200 000 Françaises victimes de violences conjugales? Rien, apparemment.

2. «Sensibilité féminine»: on y croit?

Durant sa campagne, Marine Le Pen a revendiqué une «légitimité» à défendre le droit des femmes. En effet, dans un tract du FN publié à plus de 4 millions d’exemplaires, elle écrivait:

«La sensibilité féminine permet parfois de mieux comprendre». Elle «amène à mieux percevoir l’injustice, faire la part entre le tolérable et l’impardonnable et, peut-être, l’incline davantage à la défense des plus faibles.»

Si la candidate citait volontiers Simone de Beauvoir durant les semaines qui ont précédé le premier tour, elle n’a jamais représenté une figure féministe. Membre du Parlement européen depuis 2004, elle n’a cessé de voter contre toutes les résolutions progressistes en matière de droits de la femme: en avril 2016, elle s’opposait notamment à celle qui concernait l’égalité des genres.

Dans la 9ème proposition de son programme, Marine Le Pen indique également que la candidate prévoit de mettre en place un plan national pour l'égalité salariale femmes-hommes, mais ne donne pas davantage de précisions.

3. On peine à oublier ses propos antérieurs

Or, changer subitement de discours et tenter de se glisser dans les rangs des féministes, à l’heure d’une campagne présidentielle telle que celle-ci, ne semble pas vraiment crédible. Surtout lorsqu’on se remémore les propos que tenait la candidate du Front national en 2013, lorsqu’elle affirmait:

«J’assumerai la responsabilité de dérembourser l’avortement s’il faut que j’augmente la capacité de remboursement de ceux qui n’arrivent plus à se soigner correctement».

De même, en 2012, elle réclamait la liberté de ne pas avorter et défendait l’adoption prénatale en guise d'alternative. N’oublions pas que le Front national est loin de constituer un modèle à suivre en matière d’égalité. Quelques députés de ce parti avaient par exemple voté contre la loi de suppression du délai de réflexion obligatoire précédant une interruption volontaire de grossesse, en mars 2015.

4. IVG, où es-tu?

Et bien justement l’avortement, on en parle? Apparemment pas, puisque Marine Le Pen semble considérer (tous) les autres points de sa campagne comme infiniment plus importants. L’IVG est totalement absent de son programme. Peut-être évite-t-elle ce point particulièrement sensible, afin de ne pas relancer une polémique qui lui coûterait cher? Sa position sur la question n'est pas claire.

5. Marine et Donald: une belle amitié...

Avant même que la victoire de Donald Trump ait été officiellement prononcée, le 9 novembre 2016, Marine Le Pen l’avait déjà chaleureusement félicité depuis son compte Twitter.

La candidate du FN se dit même «proche» du nouveau président américain… et nous connaissons toutes les propos misogynes que s’est permis de tenir ce dernier. Comment une féministe peut-elle se considérer proche d’un homme qui propose de saisir les femmes «par la chatte»? Difficile à imaginer…

En conclusion, nous citerons Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter «Les Glorieuses», ainsi qu’elle a déclaré au magazine «ELLE»: «Marine Le Pen n'est que dans une stratégie de communication opportuniste, à coups de punchlines et de petites phrases à destination des Blanches. Son discours de femme ‘libérée' n'a aucune consistance ni cohérence.»


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