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Politique suisse: Les figures féminines qui marqueront 2024

Politique suisse: Les figures féminines qui marqueront 2024

Des femmes assument des mandats de premier plan en politique suisse, telles des présidences de parti, de commission ou de gouvernement.

© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE - SALVATORE DI NOLFI - STEPHAN BOHRER - PETER KLAUNZER - TAMEDIA/LAURENT GUIRAUD - YVAIN GENEVAY - BEAT MATHYS - NICOLE PHILIPP

Les pages des élections fédérales du 23 octobre 2023 se sont refermées sur une diminution de la proportion des femmes au parlement fédéral par rapport à 2019. On peut néanmoins se réjouir de l’évolution de la représentation féminine dans les instances politiques fédérales. Pour la législature qui s’est ouverte en décembre 2023, la proportion de femmes atteint 38,5%, pour un total de 77 sièges, le Conseil des États compte désormais 16 sénatrices, un record.

L’UDC étant la gagnante des élections, elle contribue à faire baisser la part des conseillères nationales élues (un quart étaient des candidates). Il ne faut dès lors pas s’étonner que les hommes occupent 50 des 62 sièges et que sur les nouvelles pousses, seules trois soient des femmes.

Mais ne boudons pas notre plaisir car la proportion d’élues a tenu le choc, malgré des thématiques socio-économiques, considérées étrangement comme de compétence masculine (et pourtant qui remplit le frigo et connaît le prix des yogourts?). L’égalité entre les genres s’est retrouvée en marge de l’agenda électoral, les critiques persistantes contre les personnes se battant pour les droits individuels et les minorités ont émaillé les débats et les campagnes. On a opposé social et sociétal comme si la cartographie d’un être humain n’était pas composée de plusieurs tracés. Malgré ça, la légitimité des femmes à occuper des fonctions représentatives s’est renforcée, elle semble désormais enracinée dans le territoire politique, la preuve étant que des femmes assument des mandats de premier plan, telles des présidences de parti, de commission, de gouvernement. Gageons donc qu’on va les entendre en 2024 et ça commence maintenant.

Des conseillères fédérales influentes

La présidence de Viola Amherd (Le Centre) commence mal. Les façades qui protègent le Département de la défense se lézardent les unes après les autres. Mais Viola Amherd sait s’extraire des polémiques avec une impassibilité qui n’est pas loin de forcer l’admiration. Karin Keller-Sutter (PLR) a fait partie de la liste du Financial Times des femmes les plus influentes de 2023 en sauveteuse du système bancaire mondial. Cette visibilité n’est pas près de diminuer au vu des questions financières qui colonisent les débats politiques. La grande argentière annonce des réductions de budget dans tous les domaines à l’exception de l’armée; les économies annoncées dans l’agriculture ou les Hautes Écoles vont la placer au centre des arbitrages, des critiques (ou des éloges).

Politique suisse: Les figures féminines qui marqueront 2024
Viola Amherd, Elisabeth Baume-Schneider et Karin Keller-Sutter. © KEYSTONE/STEFAN BOHRER - PETER KLAUNZER - TAMEDIA/BEAT MATHYS

Elisabeth Baume-Schneider (PS) a repris le Département de l’intérieur en début d’année et est déjà sur le front. Alors qu’en 1994, Ruth Dreifuss provoquait un séisme à cette même fonction en écrivant une lettre à toutes les citoyennes et citoyens contre l’élévation de la retraite des femmes, la conseillère fédérale socialiste s’engage avec force contre une treizième rente AVS. Elle passera toute l’année à ferrailler contre son camp politique: au moins quatre votations populaires, à dater de demain, concerneront la prévoyance professionnelle ou le système de santé.

Les parlementaires à suivre de cette législature

Isabelle Chassot (Le Centre/FR) préside la commission d’enquête parlementaire en charge d’analyser la débâcle de Credit Suisse. La fonction est la suite logique d’une longue carrière: conseillère d’État dans le canton de Fribourg, directrice de la culture à l’Office fédéral de la culture et enfin conseillère aux États de son canton. Très au fait des rouages complexes de la politique suisse, sachant s’appuyer sur un large réseau, personnalité engagée pour le droit des femmes au centre de l’échiquier politique, elle pourrait faire figure de favorite au moment de la succession de Viola Amherd, 62 ans cette année.

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Estelle Revaz, Isabelle Chassot, Céline Amaudruz et Esther Friedli. © KEYSTONE/HANDOUT - TAMEDIA/LAURENT GUIRAUD

Le conseiller fédéral Guy Parmelin n’a pas annoncé de départ mais inévitablement, la question occupera la législature et pourrait rebattre les cartes favorablement pour une candidature féminine en Suisse romande. Céline Amaudruz (UDC/GE) est toute désignée, elle qui siège à Berne depuis 2011 et a conduit la section genevoise vers le succès. Le dossier européen et la politique d’asile donneront des ailes à celle qui porte les couleurs de son parti en Suisse romande. Son élan sera-t-il freiné par les velléités de l’UDC Suisse d’octroyer ses deux sièges au Conseil fédéral à des Alémaniques? Auquel cas, la conseillère aux États Esther Friedli (UDC/SG), brillamment réélue en 2023, pourrait devenir une des fortes personnalités de la législature, dès 2024.

Autre élue avec laquelle il faudra désormais compter, la nouvelle conseillère nationale Estelle Revaz (PS/GE), qui a fait une entrée remarquée en 2023. Membre de la commission de la science, de la formation et de la culture, elle pourra faire entendre la voix des artistes et des femmes, et se préparer, en cas de départ, à succéder à Carlo Sommaruga, en 2027 au Conseil des États.

Des politiciennes expérimentées sur le devant de la scène

Simone de Montmollin (PLR/GE) préfère le travail de commission aux coups d’éclat. L’exigence de maturation des positions et des interventions sied parfaitement à cette œnologue de formation, qui pourrait récolter les fruits de son obstiné labeur lors de cette législature. Défense de la recherche suisse et du domaine de la formation supérieure dans le cadre de l’accord avec l’Union européenne, présidence de la commission de la science, de l’éducation et de la culture pour les deux ans qui viennent, soutien à la Genève internationale.

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Jacqueline de Quattro et Simone de Montmollin. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOFLI - TAMEDIA/LAURENT GUIRAUD

Sa collègue Jacqueline de Quattro (PLR/VD) peut se draper dans son expérience de conseillère d’État et s’impose sur les dossiers liés à l’armée, à la défense, à la sécurité, aux violences faites aux femmes. Elle possède le sens du timing médiatique, en outre dans toutes les langues nationales. Elle sait se déplacer sur l’échiquier politique avec flair, tirant tantôt vers la gauche, tantôt vers l’UDC.

Celles qui défendent l'égalité et l'inclusion

Tamara Funiciello (PS/BE) aurait pu s’assagir en siégeant au Conseil national depuis quatre ans. Au contraire, la Bernoise continue à porter avec force la cause des femmes et des minorités sexuelles et affectives au parlement comme dans la société civile. Elle défend une politique qui conjugue le sens du coup médiatique (qui en donne en reçoit) avec une réelle générosité pour les rencontres et les gens qui lui permet de faire passer la radicalité de ses propos. Elle est désormais rejointe par Mathilde Mottet (PS/VS) à la présidence des Femmes socialistes suisses. Cette dernière n’est pas (encore) élue à Berne mais sera sans aucun doute, par le fait de sa personnalité, de sa jeunesse et de son discours tranché, une des voix de 2024.

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Mathilde Mottet et Tamara Funiciello. © TAMEDIA/YVAIN GENEVAY - NICOLE PHILLIP

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