Cinéma
Oscars 2024: Les moments les plus marquants de la cérémonie
Da'Vine Joy Randolph a empoché l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Winter Break, tandis qu'Emma Stone a remporté le prix de la meilleure actrice pour Pauvres créatures.
Les discours de Justine Triet et Da'Vine Joy Randolph
Oppenheimer a remporté sept Oscars dont celui du meilleur film, mais notre cœur va à l’Oscar du meilleur scénario original remporté par Justine Triet et son mari Arthur Harari pour Anatomie d'une chute. Mêlant humour et espoir, la réalisatrice primée aux Césars 2023 a enchaîné les citations fortes: «Ce prix va m’aider à traverser ma crise de la quarantaine» et «Je suis tellement heureuse, cela veut dire que les films traversent les frontières».
Par ailleurs, le discours d’acceptation de soi de l’actrice Da'Vine Joy Randolph, Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, a été un des moments les plus émouvants de la soirée alors que l’interprète de Winter Break (un conte de Noël nostalgique pour les fans des années 70) a partagé, en larmes, sa reconnaissance envers sa mère et ses proches pour leur soutien inconditionnel: «Je voulais tant être différente, mais aujourd’hui je comprends que je dois juste être moi. Merci de m’avoir vue.»
Barbie repart dans sa Dreamhouse avec une seule victoire
Malgré huit nominations, le plus grand film au box-office de l'année 2023 n'a pas su séduire l'Académie des Oscars, traditionnellement masculine. Le long-métrage rose bonbon de Greta Gerwig repart avec une seule statuette, qui récompense la meilleure chanson originale, What Was I Made For?, interprétée par Billie Eilish et composée avec son frère le musicien Finneas O'Connell. À 22 ans, la chanteuse devient la plus jeune artiste à avoir remporté deux Oscars au cours de sa carrière, il s'agit d'une première dans l'histoire des célèbres statuettes. Déjà en 2022, Billie Eilish et son frère avaient remporté un Oscar pour le titre No Time To Die, bande originale du 25e James Bond, Mourir peut attendre.
Une déception pour les fans et l'équipe de cette superproduction, mais qui n'entache en rien son héritage culturel phénoménal. Pour preuve? S'il n'a remporté qu'un prix, le long-métrage a monopolisé l'attention lors de la cérémonie, mentionné plusieurs fois par l'animateur Jimmy Kimmel, puis deux de ses chansons ont été interprétées sur scène, par la gagnante Billie Eilish justement, et Ryan Gosling qui a chanté sa ballade satirique I'm Just Ken. En outre, Barbie restera dans les annales comme l'un des premiers film très grand public à vulgariser un discours féministe moderne, et ça c'est déjà Kenough.
Le Kensplaining de «Barbenheimer»
Accompagné d’une armée de danseurs, du compositeur Mark Ronson et du guitariste Slash de Guns N'Roses, l’acteur Ryan Gosling a en effet repris le titre I’m just Ken de Barbie (nommé dans la catégorie de la meilleure chanson originale) dans une performance qui a littéralement enflammé Internet et qui n’est pas sans rappeler la mise en scène et les costumes de la célèbre chanson de Marylin Monroe, Diamonds are a girl’s best friend.
Durant la cérémonie, Ryan Gosling est revenu sur scène aux côtés d’Emily Blunt. Les deux stars n’ont pas manqué de faire rire l’audience en évoquant la rivalité provoquée par les deux films dans lesquels ils jouent - Barbie et Oppenheimer - et les raisons de leur succès. Emily Blunt a ensuite conclu le speech par un ironique «Merci de me l’avoir Kens-pliqué (ndlr: un jeu de mots inspiré du terme mansplaining).»
Emma Stone cartonne avec Pauvres créatures
Oscarisée en 2017 pour la fabuleuse comédie musicale La La Land, Emma Stone décroche une nouvelle fois la récompense suprême de meilleure actrice - face à Lily Gladstone (Killers Of The Flower Moon) ou encore Sandra Hüller (Anatomie d'une chute) - pour son rôle dans l'adaptation Pauvres créatures du réalisateur Yórgos Lánthimos. La comédienne de 35 ans incarne une jeune femme ramenée à la vie qui découvre le monde dans ce film d'époque fantastique au discours sur l'égalité. Alors qu'elle montait sur scène pour recevoir sa statuette dorée, Emma Stone a réalisé que la fermeture de sa robe menthe à basque Louis Vuitton était cassée dans le dos. La jeune femme a tourné la situation en dérision au début de son discours et, émue, elle n'a pas manqué de saluer ses concurrentes et Yórgos Lánthimos pour lui avoir offert le «rôle d'une vie».
Soutien aux victimes de la guerre à Gaza et en Ukraine
Chaque année, la messe du cinéma américain, tout comme son équivalent en France avec les Césars, est marquée par l'actualité. Face aux pertes humaines considérables dans la bande de Gaza suite à l'escalade du conflit entre le Hamas et Israël depuis 7 octobre 2023, certaines célébrités ont foulé le tapis rouge en arborant un pin's rouge exigeant un cessez-le-feu immédiat en Palestine. Billie Eilish, Mark Ruffalo, mais aussi la réalisatrice Ava DuVernay ou l'acteur Ramy Youssef (Pauvres créatures) ont arboré le message du collectif Artists4Ceasefire épinglé à leur tenue.
Le prix du meilleur documentaire a quant à lui récompensé 20 Days in Mariupol, du réalisateur et photojournaliste Mstyslav Tchernov - lauréat d'un Pulitzer -, qui a filmé l'assaut russe dans la ville ukrainienne et comment les journalistes assiégés de l'agence Associated Press ont continué à documenter la guerre. Le cinéaste s'est dit honoré de ce tout premier Oscar pour l'Ukraine, même s'il aurait préféré ne jamais avoir à produire ce documentaire.
La robe Jacquemus d’Emily Ratajkowski et la robe corset Mugler de Margot Robbie
Côté mode, l’événement a brillé par sa sobriété. Outre le smoking impeccable Gucci de Ryan Gosling qui devrait inspirer les hommes cet été, on note la robe blanche et graphique Gucci Custom de Kirsten Dunst, et celle de Greta Gerwig, également signée Gucci. Coups de cœur pour la somptueuse robe bustier bicolore Balenciaga - une archive de la maison de couture datant de 1951 - portée par Carey Mulligan, et le fourreau en velours noir Schiaparelli de Sandra Hüller (Anatomie d’une chute). Notre actrice chouchou, Florence Pugh, était vêtue d’une robe argentée et signée Del Core.
Jodie Foster, elle, en robe bleu nuit Loewe, était accompagnée de sa femme Alexandra Hedison. Zendaya, enfin, la reine des tapis rouges, s’était glissée dans une création couture Armani Privé.
L’allure était sans aucun doute la grande invitée de l’after party des Oscars orchestrée par le magazine Vanity Fair. Ont défilé, entre autres personnalités, les magnifiques Emily Ratajkowski en robe blanche sculpture du créateur français Jacquemus, Margot Robbie en robe corset doré Mugler vintage (1996) - littéralement un Oscar elle-même.
Le palmarès complet des Oscars 2024
Meilleur film: Oppenheimer de Christopher Nolan
Meilleur réalisateur: Christopher Nolan pour Oppenheimer
Meilleur acteur: Cillian Murphy pour Oppenheimer
Meilleure actrice: Emma Stone pour Pauvres Créatures
Meilleur acteur dans un second rôle: Robert Downey Jr. pour Oppenheimer
Meilleure actrice dans un second rôle: Da’Vine Joy Randolph pour Winter Break
Meilleur scénario original: Anatomie d’une chute de Justine Triet et Arthur Harari
Meilleur scénario adapté: American Fiction de Cord Jefferson, adapté du roman Effacement (Erasure) de Percival Everett
Meilleurs décors et direction artistique: James Price, Shona Heath et Zsuzsa Mihalek pour Pauvres Créatures
Meilleurs costumes: Holly Waddington pour Pauvres Créatures
Meilleurs maquillages et coiffures: Nadia Stacey, Mark Coulier et Josh Weston pour Pauvres Créatures
Meilleure photographie: Hoyte van Hoytema pour Oppenheimer
Meilleur montage: Jennifer Lame pour Oppenheimer
Meilleur son: Johnnie Burn et Tarn Willers pour la Zone d’intérêt (The Zone of Interest) de Jonathan Glazer
Meilleurs effets visuels: Takashi Yamazaki, Kiyoko Shibuya, Masaki Takahashi et Tatsuji Nojima pour Godzilla Minus One
Meilleure chanson originale: What Was I Made For? de Billie Eilish et Finneas O’Connell pour le film Barbie
Meilleure musique de film: Ludwig Göransson pour Oppenheimer
Meilleur film international: La Zone d’intérêt (The Zone of Interest) de Jonathan Glazer (Royaume-Uni)
Meilleur film d’animation: Le Garçon et le Héron (The Boy and the Heron) d’Hayao Miyazaki
Meilleur film documentaire: 20 Days in Mariupol de Mstyslav Tchernov
Meilleur court métrage (prises de vues réelles): La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar (The Wonderful Story of Henry Sugar) de Wes Anderson
Meilleur court métrage (documentaire): The Last Repair Shop de Ben Proudfoot et Kris Bowers
Meilleur court métrage (animation): War Is Over! Inspired by the Music of John and Yoko de Dave Mullins et Brad Booker
