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«Nous défendons une liberté d'importuner»: 100 femmes signent une tribune choc pour «Le Monde»
Entre l'affaire Weinstein, le mouvement #MeToo et le collectif «Time's Up», on peut dire que les femmes ont (enfin) élevé leurs voix en choeur pour réclamer leurs droits! Et non sans récolter, par-ci par-là, les fruits de leurs efforts combinés: l'Islande a officiellement pénalisé l'inégalité salariale le 1er janvier 2018, tandis qu'à notre petite échelle, la ville de Lausanne prend des mesures concrètes contre le harcèlement de rue. Le féminisme, notion cruciale dont la définition tend à être complexifiée par la délicatesse et l'immensité du débat, monopolise les Unes occidentales, au fur et à mesure que des célébrités largement médiatisées en font leur cheval de bataille.
Mais lorsqu'il s'agit de la notion même et des objectifs du féminisme, les intéressées sont-elles toutes d'accord? Une tribune publiée le 9 janvier 2018 dans le journal français «Le Monde» tend malheureusement à prouver que non. Selon la centaine d'actrices, femmes de Lettres et businesswomen ayant signé le texte, les événements de ces derniers mois nous auraient encouragées à couver une certaine «haine de l'homme», qui nuirait à notre liberté sexuelle:
En effet, les auteures de la tribune ajoutent que les mouvements féministes récents ont relégué les femmes au rang de «victime» ou de «proie», un rôle qui semble les scandaliser, alors que l'objectif du féminisme est justement de brosser un portrait fort et indépendent du prétendu «sexe faible». Selon elles, la situation aurait pris des proportions démesurées:
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Par ailleurs, les rédactrices de l'article avancent avec courroux que la libération de la parole féminine, issue (entre autres) du scandale Weinstein, se serait finalement retournée contre nous:
Ainsi rappellent-elles que les femmes sont «suffisamment averties» pour distinguer abus sexuels et la «drague maladroite», et suffisamment libres pour endosser deux rôles prétendument opposés, selon des contextes très différents:
Sans la moindre hésitation, le magazine français «Causette» a gratifié le texte d'un bonnet d'âne cinglant, absolument scandalisé de ces propos. Une chose est sûre: le débat se complique. Gardons toutefois les yeux rivés sur les progrès effectifs qu'il permet, et sur la place que les médias accordent actuellement aux droits des femmes. Quant au reste, chacune possède la liberté et l'intelligence (oui, oui!) de se forger une opinion.
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