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Miskin, lossa, déter: le nouveau langage des jeunes

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Petit cours accéléré pour parler jeune.

© Getty Images

Archouma (nom) La honte, tout simplement (de l’arabe). Exemple: «Je me suis acheté le dernier Céline Dion. Ne le dis à personne, c’est l’archouma.»

Cheh! (interjection) Vient aussi de l’arabe. Signifiant «bien fait!» dans le sens «tu l’as bien cherché». Ex: «Ton père t’a confisqué ton iPhone parce que t’as fait le mur l’autre week-end pour aller au concert d’Ariana Grande? Cheh!»

Daron/daronne (nom) Tous les mots utilisés par les jeunes aujourd’hui n’ont pas forcément été créés il y a 3 mois et demi… Un daron, déjà dans la littérature du XIXe siècle, c’est un patron (souvent de cabaret ou de maison close). Il a désormais la signification de père/mère. Ex: «Hey vos daronnes y boivent du Sprite sa mère.» (une ado à des policiers, entendu sur Instagram).

Déso pas déso (expression) Quand on veut signifier à son interlocuteur, en gros, qu’on aurait bien voulu être désolé pour lui, mais qu’en fait on ne l’est pas sincèrement (au siècle dernier, on utilisait davantage l’expression «désolé… ou pas»). Ex: «T’aimerais utiliser une photo de mon chat pour ton profil FB? Déso pas déso mais ça ne va pas être possible, il refuse d’être sur les réseaux sociaux.»

Déclassé (adjectif) Rien à voir avec la décision de Donald Trump de livrer au public des dossiers confidentiels sur la mort de JFK. Un synonyme de dingue, incroyable, au-dessus du lot. Ex: «T’as déjà mangé un tournedos Rossini là-bas? C’est déclassé.»


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Déter (adj.) Un simple diminutif de «déterminé». Parce qu’il ne faut pas exagérer, quatre syllabes c’est long tout de même. Ex: «Je vais m’éterniser, qui peut m’exterminer? Et j’espère que t’as pigé où te mettre tes clichés (…) Croyez-moi je suis déter. Ce n’est pas un trip pépère, trop de haters, trop de guéguerre.» (le rappeur Greg Frite sur YouTube).

Gadjo/gadji (nom) Romain Duris était un Gadjo dilo (un «étranger fou», en vocabulaire des gitans) éponyme du film de Tony Gatlif, en 1997. Vingt ans plus tard, le mot désigne simplement un jeune homme (gadji pour une jeune femme), pas forcément en dehors de son cercle d’amis. Ex: «Cette gadji n’est pas sur Instagram ni Facebook. C’est un peu flippant tout de même.»

Lossa (adj. et nom) Le verlan est immortel. Oui, lossa veut dire salaud, mais non, pas dans son acceptation habituelle, au contraire. Ici, c’est une personne rusée, voire un bogoss. En 2015, on aurait dit qu’il a du swag. Ex: «Les lossas, de nos jours, c’est un peu comme les ornithorynques. C’est une espèce en voie d’extinction.»

Miskine (adj.) de l’arabe miskin, pauvre (le «mesquin» français n’est pas loin). Le terme tourne depuis plusieurs années, et change de définition au gré des saisons. La rappeuse Diam’s l’utilisait déjà en 2006, c’est dire. Englobant tantôt la pitié ou la raillerie, suivant le contexte, un peu comme l’expression de «pauvre type». Ex: «Regarde-toi t’es en calcif putain, tu fais le miskine, mais tu viens de briser mon amie.» (Confessions nocturnes, Diam’s).

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