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Maïtena Biraben lance le média digital «Mesdames»

Maitena biraben lance le media digital

En plus de la sortie du média digital Mesdames, Maïtena Biraben publie aux éditions Grasset, La femme invisible.

© JF PAGA

Ah ce rire! Franc, joyeux, gourmand, le rire de Maïtena Biraben se love agréablement au creux de votre oreille. On en redemande! Et, bonne nouvelle, on va le réentendre! La journaliste et animatrice lance tout à la fois un nouveau média digital, Mesdames Media, et un livre qui sonne comme un cri du cœur: La femme invisible. Un média et un livre pour un même message: les femmes de 45 ans et plus existent, elles ne sont pas invisibles, même si tout dans la société contribue à les invisibiliser. Au moment de lâcher ses deux bébés, Maïtena Biraben se sent «très émue»: «Je suis heureuse de contribuer à créer une nouvelle communauté! J’aime garder le lien avec le public qui me suit et m’apprécie. Mais je ressens aussi de la colère, et ce livre et ce média sont des cris de colère, des manifestes.»

Née le 2 juillet 1967, Maïtena Biraben a fêté ses 50 ans en 2017. En 2016, elle quittait Canal+ après deux ans à la tête du Grand Journal. Et la femme forte, déterminée, moderne qu’elle est découvre que vieillir, ici et maintenant, la ramène à l’enfance. Petite dernière d’une fratrie de cinq, élevée «dans un monde d’hommes avec un père raide, quatre frères puissants, une mère glorieuse et malheureuse au foyer», elle retrouve ce sentiment qu’hommes et femmes ne vivent pas dans le même monde.

«Je ressens la cinquantaine comme une crise d’adolescence équipée d’un cerveau. Une libération!

Mais je découvre aussi que tout comme lorsque j’étais gamine, on attend de moi une attitude qui n’a rapport ni avec qui je suis ni avec ce que je suis. C’est hélas la vérité aujourd’hui: un homme de 50 ans est la somme de toutes ses expériences. Une femme de 50 ans est la fin de tout ce qu’elle a été. Or c’est l’âge où nous gagnons en moyenne le mieux notre vie, et celui où les enfants s’en vont. Nous avons donc du temps et de l’argent. Le marketing ne s’adresse pas à nous, le politique ne nous pense pas, les magazines féminins nous réduisent à notre santé et à notre beauté. Je souhaite changer le récit sur ces femmes et sur le moment dans lequel elles se trouvent.» Elle le sait: ce sont ces femmes, ses sœurs, qui regarderont les émissions, interviews et chroniques de Mesdames Media et liront La femme invisible. Elle rêve que les hommes suivent! «Ils en apprendraient beaucoup sur leur femme, leur sœur, leur mère, leur fille.» Son mari a «adoré» son livre. «Il dit qu’il a enfin compris l’assignation, ce que cela signifie d’être une femme dans notre société.»

De Ça colle et c’est piquant! au Supplément

Quel parcours pour celle qui a fait fondre le cœur du public de Suisse romande dès les années 90, drôle, punchy, atypique, vanneuse, bosseuse dans Ça colle et c’est piquant! C’est l’amour qui l’amène à Genève, et un premier mari, père de son fils aîné, suisse. En fin limier, Thierry Ardisson la repère et la pousse dans les bras du PAF parisien, où elle détonne, se bat comme une lionne, et brille d’abord sur M6, puis France 2 et France 3 où elle devient rédactrice en chef du magazine culturel Plumes z’et paillettes. En 2001, elle obtient un 7 d’or de la meilleure émission éducative pour Les Maternelles. Arrivée sur Canal+ en 2004, elle est durant quatre ans aux commandes de La Matinale, puis passe à l’horaire du soir avec Le Supplément. Elle quitte la chaîne en 2017, gagnant l’année d’après son procès pour licenciement abusif contre Vincent Bolloré.

Une tribu recomposée

Elle navigue aujourd’hui entre ses bureaux de la tour Montparnasse et sa maison dans l’ouest de la capitale. Des quatre enfants de la tribu recomposée qu’elle forme avec Pierre Clément, directeur de festival et producteur, seul le plus jeune, Gabriel, 17 ans, est encore à la maison. L’aîné, Marin, travaille dans l’humanitaire. Lucas, 27 ans, est photographe. Emma, 24 ans, figure en bonne place en dédicataire du livre. En juillet, ils vont tous ensemble au Pays basque, où Pierre et elle se sont mariés en 2012. «Le Pays basque, c’est ma patrie de cœur! Je travaille beaucoup, alors j’essaie de garder des moments pour nous. Une famille ça vit, ça se nourrit. Le bonheur, ça ne vient pas tout seul, ça s’arrache!» Suissesse par son premier mariage, Maïtena a gardé un lien fort à la Suisse. Longtemps, elle est revenue fêter l’Escalade.

Si elle avait une baguette magique, elle rêverait que le monde reconnaisse ce que les femmes font pour lui.

«On ne le voit pas, on ne le sait pas. Mais quand elles ne sont plus là, plus rien ne marche!» dit-elle dans un éclat de rire doux-amer.

Parce qu’elle rit souvent, on l’a parfois prise à la légère. Erreur! Même lorsqu’elle est en colère, elle sourit. «Ma colère, j’en fais ainsi un moteur. Je ne la laisse rien détruire sur son passage.»

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