Quelqu'une m'a dit
Love story: Romance dans un char de l'armée
Mon amie est une grande amoureuse. On pourrait dire d’elle qu’elle «croque la vie à pleines dents», mais nous y renoncerons, considérant cette expression débilitante, comme si le bonheur dépendait d’une saine dentition. Elle vient du sud de l’Allemagne, travaille en Suisse dans un métier d’aujourd’hui. Nous l’appellerons Sandra.
J’étais donc avec Sandra et d’autres amies, nous avions écumé la conversation sur le manque de crèches - hommes - vacances - pluie pour évoquer les moments les plus pétillants de nos vies sentimentales. Je partage avec vous son histoire.
Passion du début
Sandra venait de rencontrer son amoureux, elle avait envie de passer chaque minute de sa vie avec lui. Ils avaient continuellement besoin de se toucher, de se regarder, de se parler. Cette urgence était accentuée par le fait que leur vie familiale respective était complètement pourrie. Leur relation les sauvait de leur environnement toxique. Rien ne pouvait les séparer? Si, hélas, et c’était l’armée suisse.
L’ami de Sandra devait partir suivre son service militaire dans une caserne loin d’elle. Ils étaient désespérés de ne pouvoir se voir qu’une fois par semaine. Pire, parfois le jeune homme devait assumer une garde le week-end et par conséquent, la cruelle absence durait plus de quinze jours. Trop pour les amoureux. Le jeune soldat lui dit alors, «rejoins-moi, je vais trouver une solution pour m’échapper». Jeune, de surcroît étrangère, Sandra n’avait nulle conscience des dangers qu’elle faisait courir à son ami, et au pays (une caserne suisse non protégée, ça craint).
Inconfort du cockpit
Les deux amoureux se rencontrèrent à la sauvette, lui avait caché ses vêtements militaires et enfilé une tenue de jogging. Mais la pause, bien sûr, était trop courte pour un amour si débordant. Alors le jeune homme fit entrer mon amie dans le camp par une porte dérobée, démasqua les caméras, la cacha sous la bâche d’un camion, lui amena de la nourriture (militaire, des pommes de terre et de la viande en sauce, mais on s’en contentera). Puis du camion, ils passèrent au char, les transports amoureux justifiant une montée en puissance niveau matériel.
Nous ne nous pencherons pas sur les qualités techniques dudit char, ni sur son utilité dans les conflits armés passés et présents. Sandra pourrait néanmoins préciser que le cockpit n’était pas très confortable, que ce ne fut pas la plus épanouissante expérience sexuelle qui anime désormais leur relation depuis huit ans. Ajoutons enfin que d’autres recrues ont cru pouvoir tenter la même aventure, se sont faites gauler et ont fini au mitard.
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