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Love story: Le charme du carabinier

Love story la rigueur du carabinier

Une rencontre italienne qui nous évoque La Dolce Vita (1960), avec les iconiques Marcello Mastroianni et Anita Eckberg.

© GETTY IMAGES/UNITED ARCHIVES

Mon amie aime le Sud, le soleil sur sa peau. Napolitaine, elle retourne chaque année dans sa région d’origine. Là-bas, elle se lève tôt, va prendre un petit café et un bombolone au bar installé au bord de la mer. Il n’y a pas de plage, mais une allée de béton et de gros cailloux de granit qui semblent être tombés d’un antique tremblement de terre. Peu d’ombre, une chaleur minérale, une mer indubitablement calme.

Avant d’arriver à la mer, mon amie traverse la place du village. Un square, des terrasses de bistrot, des places de parc si rares qu’en été les touristes se les disputent à coups de klaxons et d’injures. En outre, dans une de ces procédures qui font le charme de l’Italie bureaucratique, il faut auparavant aller au poste de police payer (cher) un ticket, qui autorise à tourner des heures pour caser sa voiture à moins d’un kilomètre.

Le charme d'un uniforme bleu nuit

Au milieu de la place du village, le carabinieri est donc roi. Nous l’appellerons Toni en espérant que ce nom d’emprunt affectueux plaise à la communauté italophone qui nous lit. Toni, donc, déambule chaque jour dans sa tenue bleu nuit. À ce propos, j’aimerais adresser un hommage appuyé à celui ou à celle qui a conçu l’uniforme des agents publics italiens. Nulle part au monde les gendarmes ne sont si élégants. Toni ne fait pas exception, au contraire: ses cheveux épais et noirs brillent sous la casquette. Son œil vif et avisé n’a pas manqué de remarquer les habitudes matinales de mon amie.

Des papillons et un ticket de stationnement

Il est maintenant temps de se pencher sur la rencontre: Toni s’adresse à mon amie d’un ton professionnel, bien qu’on sente dans sa voix que les papillons qui voltigent dans son ventre sont en train de remonter dare-dare. «Vous cherchez une place de parc, madame?» À l’évidence, non. Un enfant s’en rendrait compte. Mon amie est à pied, elle porte une serviette de bain et un livre sous le bras, elle est en tongs, un léger paréo couvre une partie de son corps. Lui ajoute (en dialecte local): «Si vous voulez, j’ai des tickets…»

Mon amie lui jette un regard, notant comme moi la qualité de la coupe de l’uniforme, puis s’attardant sur le visage du policier. Ce qu’elle voit ne lui déplaît pas, mais comment pousser l’intérêt un peu plus loin sans voiture ni même permis de conduire? Dieu merci, l’amour ne se brise pas sur ce genre de contingences. Mon amie mentit avec aplomb, dit «oui, volontiers, merci». Il fallut moult rendez-vous pour que le sésame administratif passe d’une main à l’autre. Ensuite, ils parquèrent leurs corps dans des endroits plus discrets, et quand je rejoignis mon amie pour les vacances, je pus bénéficier de son ticket de stationnement.

Chaque semaine, nous racontons une histoire d’amour qu’on nous a confiée. N’hésitez pas à partager la vôtre avec nous: redaction@femina.ch

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