Femina Logo

actu

L'édito de Géraldine Savary: «Même l’UDC ne peut plus faire sans»

Géraldine Savary rédactrice en chef Femina éditorial

«Il n’y a pas qu’à l’UDC que les femmes et les minorités sont mises en avant pour peaufiner l’image des formations politiques.» - Géraldine Savary

© ANOUSH ABRAR

La candidate à la candidature UDC pour le Conseil fédéral, Michèle Blöchliger, a les cheveux violets. Je ne sais pas si c’est un choix, une tradition à Nidwald, ou si quelque chose au salon de coiffure a mal tourné et que par malchance ça tombe au moment où Ueli Maurer annonce son départ et elle son intérêt pour le remplacer; mais il se trouve que la figure féminine de l’UDC porte les couleurs de la grève des femmes.

Cela veut-il dire que les démocrates du centre sont devenus tout d’un coup féministes? À coup sûr, non. Le parti campe sur des positions conservatrices, s’oppose régulièrement aux améliorations en faveur de l’égalité, comme récemment sur la question du consentement. Proposer un ticket qui comprend une femme, pour autant que le tour de piste de Michèle Blöchliger résiste à son entrée en scène un peu chaotique, procède sans doute d’une analyse tactique. Avec deux Bernois qui affichent la terre sous leurs sabots, un Zurichois professeur de droit qui assume son homosexualité et une conseillère d’État issue d’un canton de Suisse centrale, l’UDC ratisse large, et montre, à une année des élections fédérales, qu’elle abrite des profils diversifiés. Elle n’agit ni mieux ni pire que les autres partis. Il n’y a pas qu’à l’UDC que les femmes et les minorités sont mises en avant pour peaufiner l’image des formations politiques.

La société bouge

Tout de même, l’UDC a compris qu’elle ne pouvait pas faire sans. D’une part parce qu’aussi chez elle, les femmes accèdent à des postes à responsabilités, assument des fonctions à l’interne et imposent des thématiques féminines. Sécurité, charge des enfants, fiscalité, elles font entendre leurs voix, qu’on adhère ou non à leurs propositions. Même si ce n’est pas pour cette fois, il y a fort à parier qu’une politicienne agrarienne accédera dans un jour plus ou moins proche au gouvernement suisse.

Plus important, les motivations tactiques de l’Union démocratique du centre et les ambitions individuelles affichées par les candidates actuelles et futures racontent surtout que, dans une formation conservatrice y compris, les revendications des femmes pour plus de représentations entre les genres ont brisé les barrières. Sous la pression des mouvements civils pressés de changement, la société bouge, et même l’UDC est obligée de s’y adapter. Michèle Blöchliger a bien raison de porter du violet.


Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!

La Rédaction vous suggère de lire aussi:

Notre Mission

Un concentré de coups de cœur, d'actualités féminines et d'idées inspirantes pour accompagner et informer les Romandes au quotidien.

Icon Newsletter

Newsletter

Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

Merci de votre inscription

Ups, l'inscription n'a pas fonctionné