masculinités
L'édito de Géraldine Savary: «L’automne des hommes»
Dimanche 12 novembre 2023, les cantons de Vaud et de Genève élisaient quatre hommes pour le Conseil des États. À Genève, Lisa Mazzone et Céline Amaudruz ont été recalées, la première échouant de très peu à garder son siège, la deuxième à renverser intégralement la majorité rose et verte. Dans le canton de Vaud, le «match des genres» n’a pas eu lieu puisque à l’exception de candidatures issues des jeunesses des partis, il n’y avait pas de figure féminine, ce qui est une manière efficace d’endiguer le débat.
Commençons par saluer le parcours des candidates genevoises. Talent brut, Lisa Mazzone s’est imposée en un éclair à Berne, forçant le respect de ses collègues même les plus réticent-e-s sans perdre l’intransigeance farouche qui la caractérise. La politique suisse perd (provisoirement?) une de ses figures les plus prometteuses.
Céline Amaudruz dans un autre style traverse les législatures en creusant sa place au fil du temps, y compris à l’UDC, ce qui n’est pas une sinécure. Les parcours politiques féminins restent durs, les écueils nombreux, de ceux qui échappent aux projecteurs de l’exercice démocratique (concilier enfants et mandats, adoption à marche forcée des codes masculins du monde politique, etc.).
La parole des hommes compte
Néanmoins, la proportion des femmes au parlement fédéral pour la Suisse romande s’est améliorée. Est-ce donc que la bataille pour plus de représentation féminine est gagnée, qu’on atteint désormais une sorte de seuil de normalité, que les effets des mobilisations ont durablement atteint leur but? Est-ce qu’on va pouvoir passer à autre chose qu’à se tenir chacune, chacun coincés dans sa tranchée? Par prudence et expérience, nous n’irons pas jusque-là.
Mais puisque les femmes depuis #MeToo n’arrêtent pas de disséquer les inégalités, il serait temps que les hommes prennent la parole aussi. Et il en existe, qui font autre chose que pleurer le paradis perdu des baisers volés.
Dans notre traditionnel numéro de novembre consacré aux hommes (pourquoi novembre, en fait? hé bien parce que c’est comme ça), nous donnons la parole au dessinateur Luz. Il s’interroge sur lui-même, sur ses congénères. Il en appelle à l’humour. Nous avons recueilli aussi le témoignage de pères qui s’occupent seuls de leurs enfants, qui galèrent, qui adorent ça. Ils en appellent à la tendresse. Humour, tendresse, qu’est-ce que ça fait du bien à entendre. Notre numéro spécial hommes va nous faire aimer le mois de novembre.
Retrouvez ces articles le 19 novembre dans le magazine et dès le 20 novembre 2023 sur Femina.ch.
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