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Andrea Delannoy s'engage pour l’égalité des chances auprès des enfants

Andrea Delannoy s'engage pour l’égalité des chances auprès des enfants

«Je rêve que le modèle [de l’association Mod-Elle] essaime dans toute la Suisse pour inspirer les petites filles et les petits garçons pour qu’elles et ils suivent la carrière dont elles et ils ont envie!» - Andrea Delannoy

© BRIGITTE BESSON

«Quand j’étais toute petite, je rêvais de devenir stewardess ou actrice, se souvient Andrea Delannoy, économiste d’origine roumaine de 51 ans et désormais Suissesse engagée pour la cause des femmes helvètes via son association Mod-Elle qui lutte contre les stéréotypes de genre influençant les aspirations des jeunes. Et puis j’ai voulu devenir chimiste, mais mon père me disait que si je voulais me payer de belles tenues – car j’adorais la mode – il fallait que je choisisse un autre métier!»

Et les paroles du papa économiste de profession – tout comme sa maman d’ailleurs – font mouche, puisque à 23 ans Andrea Delannoy décroche un master en économie, finance et banques, à Bucarest. «En 1999, je suis devenue auditrice à la Cour des comptes de Roumanie. Ma carrière était lancée, j’avais été promue, et puis… j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, un Français installé en Suisse. On a essayé de vivre en Roumanie, où il s’était expatrié un an, mais il a dû rentrer à Lausanne, et je l’ai suivi.»

Un changement de décor et de repères pas évident à gérer pour cette fonceuse habituée à tout donner à son travail depuis l’enfance, suivant l’exemple de ses parents et de ses deux sœurs.

«En Roumanie, les femmes comme les hommes travaillent, ce qui ne les empêche pas de fonder une famille en parallèle. Il faut dire aussi que les femmes ont un congé maternité de deux ans!»

«Quand j’ai débarqué à Lausanne, je n’en revenais pas de voir le nombre de femmes qui élevaient leurs enfants sans travailler en dehors, ce modèle m’était inconnu car en Roumanie il n’existe pas», ajoute Andrea Delannoy.

Suivre ses aspirations

Le couple souhaite fonder une famille, mais Andrea Delannoy vit mal le fait de ne pas travailler, malgré ses tentatives pour trouver un emploi. «J’étais enceinte de ma deuxième petite merveille, Laura, quand j’ai commencé un master à l’institut européen à Genève en économie, politique et société.» S’ensuivent un job de bénévole à l’OWIT (Organisation of Women in International Trade), la cofondation de l’association Élargis tes horizons pour promouvoir la science auprès des filles, puis un poste durant cinq ans en tant que business manager dans le domaine de l’orientation professionnelle pour adultes.

Un parcours personnel et professionnel bien rempli qui laisse à Andrea Delannoy un goût d’inachevé.

«Au fil du temps, je me suis rendu compte que je souhaitais œuvrer pour ouvrir l’horizon des jeunes filles pour qu’elles suivent leurs aspirations. Je voulais m’engager pour promouvoir par l’exemple l’égalité des chances dans l’accès aux métiers, en intervenant à la source, c’est-à-dire dans les écoles.»

Après dix ans de gestation, elle fonde donc l’Association Mod-Elle qui rencontre un vif succès dans les classes primaires vaudoises. Avec, depuis début 2023, une phase pilote mise en place à Genève. «Je rêve que le modèle essaime dans toute la Suisse pour inspirer les petites filles et les petits garçons pour qu’elles et ils suivent la carrière dont elles et ils ont envie!»

Des modèles féminins inspirants

Dans les classes primaires, trois animations sont proposées en fonction de l’âge des enfants, «car c’est là que se cristallisent les stéréotypes liés aux métiers». Avec à chaque fois trois femmes qui se présentent pour faire deviner leur métier et pour partager leur expérience.

«Lorsqu’elles enfilent leur tenue de pompière, d’électricienne ou d’ingénieure, les enfants croient souvent qu’elles sont déguisées! Mais quand ils découvrent que ce sont vraiment leurs professions, ça ouvre leurs perspectives. C’est magnifique à voir.»

En tout, ce sont plus de 200 volontaires qui offrent leur temps pour intervenir bénévolement dans les classes, ce qui ravit Andrea Delannoy. «Cet engagement et cette passion de transmettre sont formidables!» Avec les tout-petits, l’animation se fait en dessin. «Chez les 4-5 ans, la plupart du temps, filles et garçons, pour des métiers dits masculins, dessinent des hommes. Pour les 11-12 ans, avant de choisir leur option pour cycle secondaire, on s’applique à faire le lien entre matières scolaires et métiers, pour qu’ils et elles puissent se projeter. Chacun va crocher avec le modèle qui lui parle et ces rencontres sont merveilleuses, autant pour les enfants que pour les adultes qui y participent.»

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