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Le Valais s’engage pour lutter contre la traite des êtres humains

Le Valais s’engage pour lutter contre la traite des êtres humains

«Tous les cantons qui font le strict minimum ont très peu de cas détectés, mais dès que des moyens sont mis en place pour lutter contre la traite, ça explose.» - Mathias Reynard

© GETTY IMAGES/LALOCRACIO

Exploitation sexuelle, travail forcé, formes d’esclavage exercés sous la menace ou le recours à la force entre autres moyens de coercition: la traite des êtres humains (TEH) est un fléau, dans le monde, et en Suisse. Conscient que cette problématique n’épargne pas son canton, Mathias Reynard, conseiller d’État chargé du Département valaisan de la santé, des affaires sociales et de la culture, explique pourquoi la sensibilisation à la TEH et la prise en charge des victimes font l’objet d’une stratégie cantonale.

FEMINA Quelle est la situation en matière de lutte contre la TEH en Valais?
Mathias Reynard Il n’y avait jamais eu d’action politique sur cette question dans le canton. Afin d’en faire une priorité du gouvernement, il a fallu mandater quelqu’un qui a réalisé un état des lieux sur ce qui est fait en Valais contre la traite, sur ce qu’on pourrait faire de mieux, sur ce qui existe dans les autres cantons, sur ce qui est conseillé.

Avec quel bilan sur les cas détectés dans le canton?
Ce qui est frappant c’est que tous les cantons qui font le strict minimum - comme c’est le cas en Valais jusqu’à présent - ont très peu de cas détectés, mais dès que des moyens sont mis en place pour lutter contre la traite, ça explose. C’est ce qui s’est passé dans le canton de Vaud avec Astrée (Association de soutien aux victimes de traite et d’exploitation): avant l’existence de l’association, seuls deux à trois cas étaient détectés, ensuite c’était des dizaines par année (ndlr: en 2022, Astrée déclarait avoir suivi 96 victimes).

Comment l’expliquer?
Plus on en fait, plus on peut identifier les victimes car on crée une structure vers laquelle elles peuvent se tourner comme c’est le cas à Zurich ou dans le canton de Vaud par exemple. Sans cela, ces personnes cachées, sous emprise et souvent méfiantes vis-à-vis des institutions restent dans le silence le plus total car elles n’ont aucune main à saisir.

Qu’allez-vous concrètement mettre en place?
Nous allons créer une association dédiée en Valais dont le rôle sera de coordonner l’identification des cas, de mettre en place des mesures de sensibilisation et de formation, d’être la porte d’entrée du soutien aux victimes. Et de créer un climat de confiance, comme Astrée a réussi à le faire dans le canton de Vaud. On travaille beaucoup avec eux pour mettre en place notre projet car ils ont cette expérience.

L’association valaisanne aura-t-elle la même structure qu’Astrée?
L’association aura des locaux pour soutenir et orienter les victimes, mais, pour l’hébergement, nous apporterons une solution grâce aux structures d’accueil des victimes de violences déjà existantes. La priorité, c’est que les cas de TEH soient détectés. Pour des cas spécifiques qui demandent un soutien encore plus précis et des connaissances du domaine de la traite, on va travailler avec Astrée. Nous démarrons ainsi, avant d’effectuer un bilan et, peut-être, d’ouvrir une structure spécifique aussi en Valais à moyen terme.

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