Tabac
La cigarette redevient tendance chez les jeunes
Il y a des come-back tout droit venus des années 80 auxquels on préférerait ne pas assister. Si ceux des épaulettes, des manches XXL et des leggings à paillettes passaient encore, celui de la cigarette chez les jeunes a de quoi faire frémir. D’abord, parce que comme toutes les tendances, le retour de la cigarette touche une population en pleine quête identitaire particulièrement influençable et inconditionnellement biberonnée par les réseaux sociaux.
Ainsi, selon un récent article du New York Times, de Williamsburg à Bushwick, il est de bon ton quand on est jeune new-yorkais de poster sur Instagram des photos de soi clope à la main, si possible avec le look eighties qui va avec. Ou de retrouver ses potes pour en griller une. Et la tendance se confirme avec pour la première fois depuis vingt ans une hausse des ventes de cigarettes aux États-Unis, selon les derniers chiffres publiés par la Federal Trade Commission Cigarette Report.
L’effet sournoi de la pandémie
Bien sûr, le come-back s’observe et se vit outre-Atlantique. Mais avec la vivacité tentaculaire des réseaux sociaux, il menace de s’insinuer jusque dans les cours d’école en Suisse aussi, car même si selon l’étude Health Behaviour in Scool-aged Children la consommation de cigarettes a diminué dans le groupe des 11 à 14 ans, elle stagne encore dangereusement à un niveau élevé. Et puisqu’on ne peut pas ne pas l’évoquer, la pandémie n’a rien arrangé à la consommation de tabac - un point d’ailleurs également soulevé de l’autre côté de l’Atlantique - puisque des sondages réalisés par la Croix-Bleue dans le canton de Berne laisseraient même craindre que la consommation de produits nicotiniques ait encore augmenté parmi les jeunes ces derniers mois.
De quoi frémir donc, et réagir aussi, à quelques semaines de la votation du 13 février 2022 sur l’initiative «Enfants sans tabac» qui vise à interdire toute forme de publicité pour le tabac destiné aux jeunes. Une goutte d’eau, certes, mais nécessaire, dans l’univers impitoyable des réseaux sociaux en attendant que ce nocif come-back parte en fumée aussi vite qu’il est apparu.