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Jessica Alba, une chicana aux commandes d'Hollywood

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L'actrice Jessica Alba.

© Mike Windle/VF16/WireImage

Mentionner son métier d’actrice, c’est ne rien dire, ou presque, sur Jessica Alba. Celle que son rôle de Nancy dans «Sin City» (2005) a révélée au public et à la critique vit des passions complexes inspirées par des rencontres atypiques.

Une «chicana» - comme elle - revient ainsi fréquemment dans la conversation: «Adolescente, Jennifer Lopez m’a montré le chemin. Pour la première fois, une latina cartonnait à Hollywood. Chanson, mode, cinéma… dans les années 90, tout lui réussissait. Elle met désormais en scène ses spectacles, écrit ses musiques, réalise ses films. En véritable chef d’entreprise, J. Lo a créé une marque qui dure. C’est une source d’inspiration pour toutes les femmes. Grâce à elle, j’ai commencé à croire en mes chances.»

Cette détermination reçoit le soutien de Cathy, une mère au parcours fluctuant: «Serveuse, professionnelle en cosmétique puis gérante de cinéma, maman m’a montré très jeune qu’il ne fallait pas craindre de changer de métier et d’apprendre d’autres choses.»

Car la partie n’est pas gagnée pour la fille de Mark Alba. Militaire d’origine mexicaine engagé dans l’aviation, son père ballote la famille de base en base, passant du Mississippi au Texas, avant de s’établir en Californie. «Chaque fois, j’étais la petite nouvelle de l’école, celle dont on pouvait se moquer et taquiner sans risque, évoque Jessica. A 12 ans, avec mes parents, nous avons commencé à suivre un groupe de catholiques ultraconservateurs. J’avais besoin de trouver un sens à ma vie et l’Eglise me donnait le sentiment d’être protégée.»

Bouleversée par la beauté

La religion ne suffit pourtant pas à rassurer totalement une ado mal dans sa peau. Alors que la famille est installée dans le Vermont, la jeune femme s’inscrit à des courts d’art dramatique. Elle y fera une des rencontres les plus déterminantes de sa vie. «A 17 ans, je suis tombée passionnément amoureuse d’un danseur classique.» Cette relation, purement platonique, allait pourtant à l’encontre de tout ce que son Eglise professait. «Il était bisexuel, venait d’avoir un enfant hors mariage et jouait volontiers les drag queens. Une seule de ces caractéristiques aurait suffi à ma communauté pour le déclarer condamné à brûler en enfer. Je me suis alors violemment révoltée. Puisque Dieu est amour, comment peut-il désapprouver un homme qui, par son art, élève la beauté à de tels sommets?» Cette révélation sera capitale pour l’adolescente qui s’éloigne d’une foi à laquelle elle ne peut plus adhérer. Désormais, seul le spectacle trouve grâce à ses yeux. Elle sacrifiera tout à la conquête de Hollywood.


©Axelle/Bauer-Griffin/FilmMagic

L’année suivante, elle surclasse plus de mille candidates et décroche le rôle principal de «Dark Angel», une série de science-fiction produite par James Cameron. Elle explose enfin sur le grand écran après l’an 2000 dans «Les 4 Fantastiques» et «Sin City».

Mais la femme d’affaires pointe sous l’actrice. Et elle ne fait pas semblant de s’en excuser: «Après le lancement de The Honest Company, une entreprise qui propose des produits exempts de substances chimiques nocives, il a fallu des années pour qu’on me prenne au sérieux. J’étais vue comme une de ces actrices cherchant à faire fructifier sa notoriété en plaquant son nom sur un parfum. Mais mon but était tout autre.» On peut d’ailleurs s’en faire une idée: le petit business des débuts, qui commercialisait des couches et de la lessive hypoallergéniques, présente désormais plus de 1000 références et la presse spécialisée le valorise à 1,7 milliard de dollars.

Tout part pourtant d’un banal incident de layette. «A la naissance de ma première fille, Honor, en 2008, ma mère m’a recommandé une lessive qui a provoqué une éruption de boutons chez mon bébé. Paniquée, j’ai passé la nuit sur internet à chercher la composition du détergent que j’avais utilisé. Je me suis alors rendu compte du nombre d’éléments chimiques présents dans les articles du quotidien.» L’idée de créer des produits sûrs, efficaces et abordables était née.

Imposer sa vision

Il a toutefois fallu attendre 2011, et la naissance de sa deuxième fille, Haven, pour que l’idée prenne corps. Warren Cash, son mari depuis huit ans, mais aussi producteur et créateur d’entreprises, lui présente Brian Lee, un ami d’enfance. «Brian est un initiateur de start-up. Il m’a beaucoup aidée à réunir des investisseurs prêts à se lancer dans l’aventure.»


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A 35 ans, le monde des affaires la surnomme désormais volontiers «La dame de fer», en référence à Margaret Thatcher, la politicienne britannique inflexible des années 80. Elle ne s’en offusque pas: «J’assume ça à fond. Est-ce qu’on demandait à Steve Jobs de s‘excuser s‘il était trop dur avec les autres?», dit-elle sans même esquisser un sourire. Le cofondateur d’Apple l’influence en effet depuis une dizaine d’années. «Il constitue la plus grande source d’inspiration pour la femme d’affaires que je suis devenue. Je n’oserais jamais dire que je lui ressemble mais j’ai beaucoup lu sur lui. Il était tellement sûr de son objectif et de ses idées qu’il n’avait jamais peur de l’échec. Aujourd’hui, je suis une cheffe d’entreprise qui sait ce qu’elle veut et - surtout - ce qu’elle ne veut pas. The Honest Company est un exemple de réussite parce que j’impose ma vision, comme Jobs l’a fait avec Apple.»

A aucun moment, Jessica Alba n’évoque le combat des femmes pour l’indépendance et l’égalité. Fidèle à une ligne tracée dès l’adolescence, elle préfère ouvrir un chemin qui a valeur d’exemple plutôt que prêcher la bonne parole.

Ce qui la dope Une classe de spinning et de hot yoga. Si je peux suivre deux cours de chaque discipline par semaine, c’est l’idéal pour mon équilibre.

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Une photo publiée par Jessica Alba (@jessicaalba) le

Son don inattendu Recharger mes batteries rapidement. Au bureau ou à la maison, si j’ai 5 minutes pour me relaxer, je suis d’attaque pour les 12 heures qui suivent.

Sur sa shamelist Longtemps j’ai utilisé une tonne de fond de teint pour cacher mes boutons. Plus je me maquillais, plus ma peau était horrible.

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