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Hanneke Faber, CEO de Logitech⁠ et première femme à diriger une société du SMI

Portait hanneke faber nouvelle ceo de logitech

Hanneke Faber, nouvelle CEO de Logitech, entend continuer à mettre en pratique ses trois crédos: durabilité, diversité et inclusivité.

© CURTIS MYERS

Dans un monde idéal, la nomination de Hanneke Faber au poste de CEO de Logitech aurait évidemment ravi le marché, les économistes et les initiés, tant les qualités objectives de cette spécialiste des biens de consommation sont patentes. Mais la nouvelle aurait laissé relativement indifférents Mme et M. Tout-le-monde, à qui l’affaire aurait semblé aussi banale que normale.

Seulement voilà… Nous sommes en Suisse, en 2023. Et l’entrée en fonction de cette Néerlandaise née en avril 1969 à Amsterdam à la tête d’une société du Swiss Market Index est une première hautement remarquable – et remarquée! – puisqu’aucune femme avant elle n’a occupé un poste de direction générale parmi les vingt plus grandes entreprises du pays.

Un bel accomplissement, mais qui ne lui fait pas perdre de vue l’essentiel. Car si elle dit se «réjouir énormément» d’endosser ces nouvelles responsabilités dès le 1er décembre et de passer quelques mois en Suisse avant de s’établir à la Silicon Valley, elle n’en oublie pas sa mission. À savoir faire évoluer et prospérer la multinationale basée à Lausanne malgré un contexte compliqué. Et surtout ne rien lâcher en termes de durabilité, de diversité et d’inclusivité – ses chevaux de bataille depuis qu’elle a commencé sa carrière, il y a une trentaine d’années de cela.

Une rencontre déterminante

Une carrière qui n’aurait d’ailleurs peut-être pas évolué de la sorte si Hanneke Faber n’avait pas consacré une partie de sa jeunesse au sport en général – et au plongeon en particulier. Le rapport entre les deux? Le sens de l’effort, la volonté, l’ambition, un vrai talent naturel et… le hasard!

Enfant, elle se prend de passion pour le plongeon. Déterminée à donner le meilleur d’elle-même, elle se jette donc à corps perdu dans cette discipline exigeante, ultratechnique et qui demande une force autant physique que mentale. Les heures d’entraînements succèdent aux heures d’entraînements – tant pis pour le farniente. Mais elle ne fait pas ces sacrifices dans le vide, puisqu’elle sera sacrée championne nationale à sept reprises. En 1986, elle est d’ailleurs arrivée à un tel niveau qu’elle est envoyée à Madrid, où se déroulent les Championnats du monde de natation.

C’est là que son destin bascule: elle y fait une rencontre déterminante, Jane Figueiredo. Cette athlète américaine avec qui elle se lie d’amitié lui propose en effet d’intégrer l’Université de Houston non seulement pour y étudier, mais aussi pour faire partie de son équipe de plongeuses, alors assez prestigieuse: «Je ne connaissais ni cette ville ni le Texas, mais quand j’ai regardé dans l’atlas (eh oui, c’était ça, à l’époque!), j’ai vu qu’il y faisait chaud.

Irrésistible pour une fille de la pluvieuse Amsterdam!» se souvient la quinquagénaire sur le site de son ancienne uni.

Elle décide donc de relever le défi et fait le grand saut: départ pour les États-Unis! Le choix s’avère judicieux puisque, parallèlement à ses bonnes performances aquatiques, elle obtient un diplôme en journalisme, un Master of Business Administration (MBA) et, cerise sur le tremplin, rencontre Aristotle, l’homme qui partage toujours sa vie et sera le père de ses deux filles, Anna et Athina, et de son fils Ari.

Le grand saut

La suite? Les Pays-Bas, la Grèce, les États-Unis, la Suisse… où elle occupe des postes de plus en plus prestigieux pour Procter&Gamble, Ahold Delhaize ou Unilever – y imprimant sa marque de rigueur et d’efficacité en douceur.

Tout en continuant à œuvrer de l’intérieur pour atteindre la parité hommes-femmes parmi les cadres – elle ne désespère pas d’y parvenir même si «le chemin est encore long» – et à entreprendre des actions concrètes pour favoriser l’éducation et l’autonomisation des femmes réfugiées, elle remplit ses mandats et atteint ses objectifs. Mais pas à n’importe quel prix. C’est que, dit-elle, «je ne suis pas mon entreprise, je suis bien plus que cela: je suis une femme, une mère, une fille, une épouse, une amie!» Des valeurs ajoutées, en somme…

Bio express

1969 Naissance à Amsterdam.

1988 Étudiante en journalisme et en économie à l’Université de Houston (Texas), elle rencontre Aristotle, son futur mari.

1992 Diplôme en journalisme et MBA en poche, elle est engagée chez Procter&Gamble et y gravit les échelons.

2013 Rejoint Ahold Delhaize.

2018 Elle intègre Unilever et y occupe différentes fonctions directoriales.

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