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Monde du travail

Géraldine Savary: «Quand ça saigne au boulot»

Geraldine savary quand ca saigne au boulot

«Comme on passe une grosse partie de notre journée à travailler, il serait temps de changer les pratiques, les lois, les mentalités», note Géraldine Savary.

© ELSA GUILLET

Un des pires souvenirs de ma vie se passe dans une salle de gym quand les premières règles sont arrivées sans s’annoncer au moment de grimper aux perches devant toute la classe et le prof hilares. Que celles qui n’ont pas vécu ces moments douloureux, gênants quand le corps a rendez-vous avec les hormones lèvent la main.

Sur une vie, presque impossible d’échapper aux bouffées de chaleur, aux migraines, à l’acné, au ventre gonflé, aux nausées au moment d’être enceinte. Le sang, les larmes des émotions yoyo, le lait, les suées s’épanchent tels des hôtes indésirables. Aujourd’hui on en parle, aujourd’hui on ne considère plus que les changements hormonaux font tourner le vin ou attirent les bêtes sauvages, mais quand même: de quelle faute les femmes sont-elles ainsi punies ? Pourquoi les dieux sont-ils si cruels?

Ceux d’en bas, les employeurs (ici le masculin neutre est bien pratique) n’ont jusqu’à maintenant pas manifesté beaucoup plus de mansuétude. Ou alors comme les divinités du foyer, sur le mode joyeusement condescendant: alors, on est de mauvaise humeur? on a ses ragnagnas?

1500 francs de moins

Hé bien oui, il y a dans l’air, en cette veille du 8 mars, un peu de mauvaise humeur. De voir que dans le monde du travail, les trois M (menstruations, maternité, ménopause) continuent de rendre la vie infernale à la moitié de l’humanité. Ces épisodes récurrents s’ajoutent aux inégalités de salaire qui prévalent entre hommes et femmes.

En 2024, ces dernières gagnent toujours 1500 francs de moins que leurs collègues masculins et cette différence se creuse année après année pour culminer au moment de la retraite. Comme on passe une grosse partie de notre journée à travailler, il serait temps de changer les pratiques, les lois, les mentalités. Que le lieu de l’activité professionnelle devienne plus accueillant, qu’il tienne compte des trajectoires (personnelles et physiques) des personnes qui s’y dévouent.

On y vient, gentiment, des congés maternité, paternité, allaitement, menstruations à la reconnaissance de l’endométriose ou du traumatisme d’une fausse couche. C’est bien, même s’il est utile au moment d’avancer, de savoir où nos pas vont nous mener. La prise en compte des questions de genre ne doit pas conduire à un déclassement des principales concernées… À vérifier donc, le 8 mars 2024.

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