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Géraldine Savary: «L’amour au temps du consentement»

Geraldine savary lamour au temps du consentement

«On discute bien des destinations de vacances, des courses à faire ou d’un nouveau canapé, on pourrait aussi parler de ce qu’on veut, pour soi-même et pour l’autre, confesser ses envies, désigner les parties de son corps prêtes à s’enflammer.»

© ELSA GUILLET

Bientôt la Saint-Valentin; allez, on ose parler d’amour. Oui, de nos jours, c’est un acte de bravoure, parce que même le rendez-vous le plus nunuche de l’année devient sujet à chicanerie. Mercantile, tendance vieux monde, et pour tout dire, surtout compliqué à organiser en pleine semaine entre le boulot, le fleuriste, la garderie et le vendeur de sushis*.

Plus fondamentalement, parler d’amour et de ses champs sémantiques que sont le désir, le plaisir ou la sexualité équivaut à entrer dans une bataille sociétale et politique où s’entrechoquent nos corps mal armés.

Parce qu’au cœur de la sexualité se trouve la question du consentement. Les revendications féminines ont légitimement rappelé à ceux et celles qui l’avaient oublié que si un oui est un oui, un non est un non. Et depuis, tout partirait à vau-l’eau.

Mutualiser sa liberté

Hommes et femmes font mine de dire qu’ils ne se comprennent plus, qu’ils et elles ne peuvent plus se séduire, s’approcher, se plaire, se toucher, s’aimer. Comme si l’exigence d’égalité avait tué l’altérité.

Et pourtant quoi de plus naturel que de s’assurer que la personne désirée désire aussi? Quoi de plus beau que de mutualiser sa liberté et de choisir réciproquement de la limiter par amour de l’autre? Quoi de plus électrique que de voir dans le regard de la personne qui nous plaît la même excitation? Et quand les souffles se mêlent avec un trouble de grande intensité? N’est-ce pas l’instant de grâce?

Tout ça pour rappeler que consentir n’est pas céder d’un côté et conquérir de l’autre. L’acte d’amour partagé nécessite des gestes, des regards, des mots aussi, qu’on se rencontre pour la première fois ou après avoir passé trente ans sur le même oreiller.

On discute bien des destinations de vacances, des courses à faire ou d’un nouveau canapé, on pourrait aussi parler de ce qu’on veut, pour soi-même et pour l’autre, confesser ses envies, désigner les parties de son corps prêtes à s’enflammer. Et sinon, c’est bien aussi de regarder un film à la télé, enlacé-e-s.

*Pourquoi faut-il manger des sushis à la Saint-Valentin, d’ailleurs? Si d’aucuns lisent cet édito, je signale que je préfère les hamburgers.

Retrouvez notre dossier sur le consentement et cet édito dans le magazine Femina du 11 février 2024.


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