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Géraldine Savary: «Qui ne veut pas le mieux pour ses enfants?»

L'édito de Géraldine Savary

«J’essaie de donner le meilleur à ma progéniture. Actuellement, mon activité prioritaire consiste à mixer des jus de gingembre et de curcuma pour celle qui a décidé de suivre des études de médecine.»

© ELSA GUILLET

On veut le mieux pour nos enfants. La ministre française de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra ne me contredira pas, elle qui les a scolarisés dans un établissement privé des beaux quartiers de la capitale.

Elle leur assure ainsi de rencontrer de petit-e-s camarades de noble ascendance, de bénéficier d’un enseignement en langues anciennes et en valeurs conservatrices, d’une piscine, de cours d’escrime pour briller plus tard en société et d’une stricte séparation des genres (jupes pour les filles et pantalons pour les garçons) destinée à passer des bancs d’école au cortège nuptial pour finir à l’autel. Elle aurait tort de se gêner puisqu’une bonne partie des frais de scolarité de ce havre éducatif est financée par les contribuables.

Le rôle d'un parent

Les paysan-ne-s sur les tracteurs qui sillonnent toute l’Europe et la Suisse ne mettent pas leurs enfants dans des écoles religieuses mais se mobilisent aussi pour leur avenir. À quoi ça sert d’avoir des terrains, un domaine, du bétail et un savoir-faire qui se transmet de génération en génération si on n’a pas assez pour vivre? Quels parents souhaitent à leurs enfants la même vie dure et solitaire que celle qu’ils ont subie? Et pourquoi avoir envie de leur laisser la clé d’une ferme que les gouvernements rêvent de fermer?

De mon côté, à mon petit niveau, j’essaie pareil de donner le meilleur à ma progéniture. Actuellement, mon activité prioritaire consiste à mixer des jus de gingembre et de curcuma pour celle qui a décidé de suivre des études de médecine. Je soutiens entièrement ce choix ambitieux, d’une part parce que le monde a besoin de généralistes et d’autre part parce qu’il est toujours utile d’avoir quelqu’un dans une famille qui peut signer des ordonnances.

L’enfant vient de terminer les examens des six premiers mois, l’exercice ressemble à une épreuve de Hunger Games en pire. Je ne peux pas grand-chose pour l’aider, mes compétences en la matière se limitant au mieux à distinguer un fémur d’une clavicule. Je compense donc en investissant les fonctions primaires: préparer des repas «viande-féculents-légumes», faire des lessives, ranger la chambre, aérer, veiller à ce qu’il y ait des fruits et du déodorant. C’est fou comme ces futurs adultes restent nos éternels enfants.


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