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Société

Géraldine Savary: «Guerre en Ukraine: 2 ans après, l’impuissance»

L'édito de Géraldine Savary

«Les lieux de débat et de discussion doivent réveiller les consciences, nourrir la curiosité et l’intelligence, pour rappeler que sous les décombres, il y a toujours de l’espoir.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Le 24 février 2024, nous marquerons le triste anniversaire des deux ans de guerre en Ukraine. Depuis plus de cent jours, le conflit entre Israël et Palestine décime la population gazaouie. À chaque fois, des villes rasées, des populations persécutées, errant sur les routes de l’exil, une génération sacrifiée. La brutalité des faits et des images ne change pas et pourtant, nous les évoquons de moins en moins dans les conversations, préférant nous concentrer sur nos retraites, nos vacances à la neige, notre moral qui résiste tant bien que mal à l’hiver.

Est-ce de l’indifférence coupable? Est-ce que, dans vingt ans, quand nos enfants nous questionneront sur cette époque, ils nous diront: Où étais-tu? Qu’as-tu fait? Comment expliquer que même le tragique passe, ainsi que notre capacité à nous y intéresser?

Quand les autorités préfèrent le silence

Inutile à mes yeux de se flageller. Je ne crois pas que l’être humain ferme son cœur au sort de son prochain, que la nature des hommes et des femmes consiste à cultiver son jardin à côté des barbelés ou à rester sur le quai à regarder le train des victimes sans ciller. Au contraire. Notre capacité d’empathie est intacte quand on a l’impression de pouvoir modifier la réalité, quand on peut agir, et que ces actions ont de l’effet.

Preuve en est l’accueil que nous avons offert à la population ukrainienne, les dons réguliers ou la contribution des Suisses aux organisations humanitaires qui sauvent des vies à Gaza. La lassitude naît plutôt de voir des autorités élues se résigner à l’impuissance. Quand celles et ceux qui décident en notre nom baissent les bras, préfèrent le silence, tergiversent, normal que les populations fassent de même.

Restent les lieux de débat et de discussion qui doivent réveiller les consciences, nourrir la curiosité et l’intelligence, pour rappeler que sous les décombres, il y a toujours de l’espoir. On l’attend des milieux culturels qui, plutôt que de parler d’eux-mêmes, pourraient raconter le monde et les conflits qui le déchirent, on l’attend des médias qui doivent continuer à faire entendre les cris des civils et les voix courageuses.

Dimanche 28 janvier 2024 dans le magazine et lundi 29 janvier sur Femina.ch, découvrez notre reportage sur des Ukrainiennes qui partent sur le front, parce qu’elles en ont assez de vivre dans la peur. On ne les oublie pas.

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