Géraldine Savary: «Banco des femmes sur les banques»

La semaine du 18 mars 2024, nous nous sommes remémoré l’onde de choc qui a traversé notre pays, il y a une année, au moment où Credit Suisse a été avalé par UBS, tel l’impénitent Jonas par la grande baleine. On s’est penché sur les conditions de ce désastre, on s’est indigné des bonus des grands dirigeants, on a évoqué les défis qu’une banque de cette taille allait devoir affronter: contrôle public, exigence de régulation, gestion des risques, puissance de l’institution au niveau international. Mais personne n’a évoqué les questions de représentation et d’égalité entre les genres.

Et c’est dommage parce qu’UBS semble avoir profité de cette disruption pour améliorer la présence des femmes dans son conseil d’administration et dans son organigramme, développe des programmes internes pour favoriser une meilleure représentation des genres dans l’échelle des responsabilités. Et elle n’est pas la seule. Le géant bancaire comme d’autres institutions, enfin, se féminisent: les disparités diminuent (très) progressivement, avec des objectifs à atteindre de 25 ou 30% de femmes dans l’encadrement. La Banque Cantonale Vaudoise (BCV), UBS, PostFinance ou Raiffeisen proposent des congés maternité au-delà du minimum légal, favorisent le retour au travail ou le home office, mesurent l’égalité des salaires, offrent des mentorats à leur personnel féminin. Un signal encourageant pour ce bastion masculin qu’incarne encore aujourd’hui le secteur de la finance.

à lire également

Le monde de la finance appartient aussi aux femmes

Cercles vertueux dans le monde bancaire

Parce que, a priori, il n’y a aucune raison pour que les affaires d’argent soient réservées aux hommes. Les femmes gèrent les dépenses domestiques, savent additionner des pommes et des poires, et, contrairement à ce qu’on a longtemps pensé, ne sont pas moins aptes à prendre des risques que leurs homologues masculins. Dans le monde bancaire donc, des cercles vertueux se forment, absorbant des cadres, des gestionnaires, des personnels et des clientes qui à leur tour inciteront les plus jeunes à conquérir les citadelles bancaires. Et même les nouvelles pièces de monnaie ou les billets sonnants trébuchants prennent le visage de personnalités féminines inspirantes. De bonnes nouvelles donc, pour autant qu’il nous reste quelques sous, à la fin du mois, dans nos poches crevées.

Retrouvez le dossier «Le milieu bancaire se féminise enfin» et cet édito dans le magazine Femina du 24 mars 2024.