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Février sans supermarché: des milliers de Romands tentent le défi
Changer ses habitudes pour un mode de consommation qui respecte l’économie locale et l’environnement? Plus de 5000 Romands sont intéressés par l’action «Février sans supermarché». Ce défi a été lancé pour la première fois l’année dernière par Léa Candaux Estevez. «L’idée a germé dans ma tête après les fêtes, explique cette jeune maman de deux enfants. Courir dans les magasins, je n’en pouvais plus.» Ce ras-le-bol l’a amené à se questionner sur sa façon de consommer. Et c’est ainsi qu’est né «Février sans supermarché».
Communiquer et échanger via Facebook
Ce n’est pas un hasard si ce mois a été choisi. Le timing était trop serré pour mettre en place une action en janvier. Et entre le passage par la case «impôts» et les dépenses liées aux fêtes, février est l’un des mois les plus compliqués pour les petits commerçants. Afin de mettre à nouveau en place ce défi, Léa Candaux Estevez s’est associée à ArboLife et En Vert et Contre Tout. Plusieurs pages Facebook ont été créées pour les différents cantons romands afin d’aider les personnes intéressées à s’organiser. «C’est vraiment un outil formidable, car il permet aux gens de communiquer, d’échanger leurs bons plans, de s’encourager», explique l’instigatrice du projet.
Bonnes adresses: les épiceries de quartier préférées de la rédac
A ce jour, plus de 5000 personnes se sont inscrites au défi via le réseau social. Ce qu’ils redoutent de ne pas trouver hors des supermarchés? Des aliments pour animaux, couches pour bébé, papier de toilette, lait maternel… Pour chaque produit, il existe pourtant des solutions. «La vague des épiceries en vrac est un vrai plus, rappelle la Neuchâteloise. Et les prix sont les mêmes que ceux de moyenne gamme en supermarché.» En parlant d’argent, cela coûte-t-il effectivement plus cher de se boycotter les grandes surfaces? «Cela dépend du budget de chacun. Si l’on est très serré et que l’on s’approvisionne avec des produits M Budget ou Prix Garantie, il faudra probablement faire des concessions. Mais dans mon cas par exemple, cela n’a pas eu d’impact.»
Ne pas diaboliser les grandes surfaces
D’autant plus qu’on évite ainsi de nombreuses tentations. «Aller dans un supermarché avec mes deux enfants est de plus en plus compliqué, explique Léa. Ils ont envie de tout acheter, de partir explorer les rayons. C’est très stressant! Dans les petits commerces, les zones sont plus restreintes. Et je les inclus dans la démarche en leur demandant d’aller choisir des céréales ou des pommes par exemple.» Elle apprécie également le fait qu’il ne soit plus nécessaire de prévoir tous les repas à l’avance:
Pour autant, Léa Candaux Estevez ne diabolise pas les supermarchés: elle fera même une petite exception et s’y rendra pour dénicher le lait végétal dont raffolent ses garçons. «Ils ont leur utilité, il ne faut pas cracher dans la soupe. Cette action a pour but de montrer qu’il existe d’autres solutions.» Retrouver le plaisir d’aller choisir son steak dans une boucherie, de croquer dans un pain provenant de la boulangerie ou de découvrir que son maraîcher cultive une variété de carottes violettes, tels sont les petits bonheurs qui guettent celles et ceux qui tenteront l’aventure «Février sans supermarché». Un dernier conseil avant de partir à l’assaut des commerces locaux? «Ne vous mettez pas la pression, il n’y a aucun mal à faire des écarts. L’important, c’est le chemin parcouru.»