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Fête des mères: «Que transmettent les mamans?»

Edito Geraldine Savary redactrice en chef Femina

«La question n’est pas de fêter ou non nos mères, mais d’aimer qu’elles ne soient pas que ça.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Que nous transmettent nos mères? La myopie, m’a répondu la mienne. Mais aussi quelques trucs pour avancer dans la vie. Dire bonjour-au revoir-merci. Faire son lit. Se laver les mains avant les repas, nettoyer la table avant de manger le dessert, ne pas jurer, ne pas siffler dans la rue, ça fait vulgaire, manger des radis pour les yeux, des carottes pour le teint. Nettoyer son visage soir et matin, frotter ses coudes et ses genoux avec un gant de crin, ne pas parler à des inconnus. Mettre de la lavande dans les armoires, cuisiner le pain perdu, faufiler les ourlets. Ne pas oublier les dates d’anniversaire. Prendre la contraception, aller chez le gynécologue régulièrement. Répéter son voc d’allemand et ses livrets.

Histoire universelle d'amour inconditionnel

Certaines mères disent aussi: aime-toi, aie confiance en toi. Travaille, lis, étudie. Sois indépendante, fière de ton parcours, en toutes circonstances. Ne te laisse pas couper la parole, ne te laisse pas submerger par le découragement, choisis tes amours et ta vie. Garde la tête haute. Aux fils, elles préconisent le respect du sexe opposé, l’humilité de ceux qui sont du côté de la force et n’en abusent pas, la lecture des livres, c’est leur job.

En général, les mères téléphonent au moins une fois par semaine pour prendre des nouvelles, s’enquièrent de notre santé avec insistance, s’occupent des enfants quand on en a, ne jugent pas quand ce n’est pas le cas, nous laissent pleurer dans leurs bras quand on gémit au fond de la piscine. Il y en a aussi qui mènent leur barque et rattrapent le temps perdu, mais même les plus rebelles transmettent une chose fondamentale: l’amour inconditionnel.

Et puis, autour des mères, il y a comme un halo de mystère. Des vies qui n’ont pas été vécues et rôdent tels des fantômes. Elles ont eu des rêves, elles ont dû faire des choix et la nostalgie de ce qui aurait pu être autrement les nimbe quand elles tiennent leur rôle. Elles font bonne figure, ont peur de ne pas être parfaites pour les autres, de ne pas être complètes pour elles-mêmes. Elles concilient tout, elles jonglent tout le temps, elles ont l’air de lister des Post-it dans leur tête, ça leur donne un air absent, on a l’impression qu’elles tanguent, qu’elles vacillent.

La question n’est pas de fêter ou non nos mères, mais d’aimer qu’elles ne soient pas que ça.

Retrouvez cet édito dans le magazine «Femina» du 12 mai 2024.

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