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#FeminaOpinion: Marre des devoirs à la maison!

#FeminaOpinion: Marre des devoirs à la maison!
© Getty

Ça m’est apparu d’un coup quand quelqu’un que j’ai croisé et à qui j’ai souhaité la bonne année m’a demandée si ces dernières vacances avaient été bonnes. Et si la reprise n’était pas trop dure. Étrangement, me suis-je entendu lui répondre sans une hésitation, ça n’était la perspective de reprendre le chemin du boulot qui me causait cette petite boule au ventre en cette veille de rentrée, mais le fait que mes enfants reprennent celui de l’école. Ben oui… Car après deux semaines de grasse matinée, mais surtout de soirées zen sans se prendre la tête, d'insouciance face au lendemain et d’absence totale de voc d’allemand, la routine scolaire allait reprendre son cours et mon mari et moi allions du coup réembaucher pour notre job du soir de répétiteurs particuliers. Et pas toujours dans la joie et la bonne humeur.

Car, devoir, après une journée de boulot, entre la préparation du repas et le dressage de la table, répondre à nos chères têtes blondes qui ne sont pas parvenues à boucler leur travail scolaire n’est pas une partie de plaisir. Et s'assimile selon moi à de la double peine! Il suffit de jeter un œil sur les blogs sur le Net, ou encore tout simplement d’en causer avec les parents d’élèves autour de soi: la cote de popularité des devoirs à la maison frise celle du Président Hollande!

Signe d'égoïsme?

Mais évoquer le sujet n’est jamais facile, car dénoncer la tyrannie des devoirs est perçu comme une faiblesse. Comme une revendication de parents pas à la hauteur, égoïstes, qui feraient passer leur job et leur tranquillité avant l’intérêt de leurs enfants. Car après tout, leur éducation est aussi notre affaire. A ça, je réponds ok. Mon rôle de maman ne se résume pas à leur apprendre à dire s’il te plaît et merci. Ou à distinguer le bien et le mal. A les nourrir et à les conduire au foot. J’ai essayé de leur donner le goût de la lecture, de leur ouvrir l’esprit sur les autres et d’attiser leur curiosité. Je réponds à leurs questions sur n’importe quel sujet. Et avec plaisir.

Mais jouer les inspectrices des travaux pas finis, fliquer leur agenda, leur rappeler dix fois de se concentrer pour terminer neuf fois sur dix par m’énerver, non merci! Malgré toute ma bonne volonté, je ne suis pas enseignante et manque certainement de patience. Et surtout de pédagogie.

Dans un système idéal, celui de certains spécialistes en sciences de l’éducation et de parents bien coiffés qui ne voient pas où est le problème (il y en aurait quelques-uns venus d’une autre planète), l’enfant épanoui et autonome aura à cœur de réaliser ses devoirs tout seul et de manière parfaitement organisée. En un temps réduit car l’enseignant aura pris soin de ne pas les surcharger et de ne pas donner de travail la veille pour le lendemain pas plus que pour le lundi afin de permettre à l’enfant de profiter de son week-end. Voici la théorie.

Ces journées qui n'en finissent pas...

En pratique, voici junior, levé aux aurores pour être au collège à sept heures quarante, trimballant son sac à dos de 10 kilos, enchaînant les cours, qui rentre à la maison pour vite avaler son quatre heures et s’atteler à ses devoirs dont il arrivera à bout d’une plus ou moins grande proportion avant de s’y remettre une fois papa et maman rentrés pour réciter ses vocabulaires ou sa leçon de géo, et tenter de comprendre ce qu’est cette bissectrice. Jours de semaine et week-end compris pour compenser les soirs d’activités extra-scolaire et ingurgiter des leçons longues comme un jour sans pain.

Et si, en plus, ces devoirs à la maison n’étaient pas si utiles que ça? Là-dessus aussi les avis sont partagés. Selon une étude récente parue chez nos voisins français, 83% des parents d’élèves estiment que les devoirs sont importants pour l’acquisition des connaissances.

Certes, mais ne faudrait-il pas revoir la manière, le volume, le temps consacré tant ils sont générateurs de stress et de pression? Ne sont-ils pas sources d’inégalité pour ceux dont les parents ne peuvent pas assurer les arrières?

Si j’ai la chance d’avoir un niveau universitaire qui me permet de pouvoir seconder mon enfant qui présente des troubles de concentration, si j’ai les moyens financiers de payer une étudiante germanophone pour donner un coup de pouce à ma fille en voie prégymnasiale alors que je ne parle pas un mot d’allemand, qu’en est-il de ceux dont le niveau de langue ou d'éducation est, dès le départ, un obstacle?

La charge des devoirs à la maison n’est qu’un des aspects du problème que pose la pression scolaire. Tout comme la multiplication des coach et autres boîtes d’appui pour soutenir ceux dont la scolarité n’est pas un long fleuve tranquille est un symptôme de la santé vacillante du système.

Le moment peut-être pour nos responsables de faire leurs devoirs?


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