famille
#FeminaOpinion: Au secours, j’ai 30 ans!
Je ne vais pas vous mentir: je sentais le vent tourner depuis quelque temps. En ville (car oui, Neuchâtel est une ville, je le précise pour mes collègues), on m’adresse de plus en plus souvent du «Et avec ceci Madame?» que du «Je vous laisse regarder Mademoiselle?». Pas que je sois contre, non. J’ai toujours trouvé un peu suspect la politique de célèbres magasins de savons qui te tutoie automatiquement une fois que tu as franchi la porte et te mitraille de propositions «car là, ta peau, elle a vraiment besoin d’être hydratée en profondeur tu vois». Mon côté vieille Suisse probablement.
Le mois dernier, le passage a été effectif: j’ai officiellement quitté la vingtaine. Je n’ai pas pleuré, ni hurlé ou gémi, j’ai fêté. Une fête où, je l’avoue, il a fallu installer un «parc à poussettes» et dédier un «coin aux enfants». Ambiance plus «Real Housewives» que premières saisons de «Sex and The City» quoi. Mais je ne pouvais pas rêver d’un plus beau moment pour passer le cap que d’être entourée de toutes ces personnes qui me sont chères, de tous ces petits sourires malicieux.
Florilège de remarques et autres sous-entendus
Car oui, beaucoup de mes proches se sont dits «oui» et ont fondé une famille. Fatalement, les regards se font plus inquisiteurs une fois que l’on entre dans cette nouvelle décennie. On guette l’ombre d’un anneau et celle d’un ventre un peu plus rond. On me jette des regards inquisiteurs lorsque je préfère un sirop à la menthe plutôt qu’un verre de champagne (on a tous nos moments de faiblesse). Dans une certaine mesure, je tolère cela. Mais dans une certaine mesure seulement. Les rengaines lourdingues, les sous-entendus et les clins d’œil appuyés? Non. En en discutant autour de moi, j’ai constaté que l’on a toutes, un jour ou l’autre, subi des remarques déplacées. Exemples:
«Logiquement, c’est toi la prochaine, non?»
«Faut te dépêcher tu sais, ton horloge biologique tourne. Ce sera de plus en plus compliqué pour toi.»
«Pas mariée et sans enfants à 30 ans? Qu’est-ce qui cloche, c’est lui ou c’est toi?»
«Allez, vas-y, lance-toi: on sera deux dans la même galère comme ça.»
«C’est dommage une jolie fille comme vous sans enfants, ça vous irait tellement bien!»
«Faudra pas regretter quand ce sera trop tard…»
«J’ai toujours voulu des enfants très tôt, pas toi?»
«A ton âge, j’avais deux garçons et j’étais enceinte du troisième. C’est mieux de les avoir tôt.»
«Tu serais tellement belle en blanc! Je dis ça, je dis rien»
Manque de tact et crise de larmes
MAIS NE DIS RIEN, bordel! Excusez-moi pour cet excès de colère, mais sérieusement, What the fu**, les gens? Comment peut-on légitimement prononcer de telles paroles? J’étais à ses côtés lorsque mon amie Caroline a dû faire face à une connaissance lui balançant: «T’as déjà 33 ans? A ta place je tarderais pas trop avant de m’y mettre…». Caro a instantanément fondu en larmes: cela faisait 2 ans qu’elle et son ami essayaient d’avoir un enfant. Rappelons que, selon les chiffres de l’OFS, 20% des Romandes n’ont pas de kids (elles sont 25% dans les centres urbains). Et ce pourcentage est en constante augmentation.
Manquer de tact à ce point, ça me sidère complètement. Et Jennifer Aniston est totalement d’accord avec cela. Dans une lettre ouverte publiée en juillet 2016, elle déclarait:
Qui est-on pour juger sa voisine, sa sœur, sa collègue de travail? Respectons une règle simple: si la personne en face de soi ne souhaite pas aborder le sujet du mariage ou des enfants, on n’en parle pas. Et ceci est non négociable, on ne s’immisce pas, on garde ses réflexions pour soi. J’ai 30 ans, je ne suis pas mariée, je n’ai pas d’enfants et tant pis pour ceux que cela dérange.
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