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Bali: le volcan crache des cendres et l'aéroport reste fermé
Des dizaines de milliers d'habitants effrayés ont fui leur maison aux alentours du mont Agung, où les autorités ont décrété le niveau d'alerte maximum et prévenu qu'il pourrait connaître une éruption majeure à tout moment.
Le volcan émet des spectaculaires colonnes d'épaisse fumée grise depuis plusieurs jours et les avions resteront cloués au sol probablement jusqu'au 29 novembre 2017.
Des cendres volcaniques dans le ciel aérien
«Le Centre d'avis en cendres volcaniques de Darwin (Australie) montre que les couloirs aériens sont pleins de cendres volcaniques, c'est dangereux pour les avions», a expliqué Wisnu Darjono, de l'agence de contrôle aérien AirNav.
Si 40 000 personnes ont déjà quitté la zone de danger établie autour du mont Agung, les autorités estiment qu'un total de 100 000 habitants pourrait devoir s'éloigner. La zone d'exclusion autour du volcan, situé à 75 kilomètres de la station balnéaire touristique de Kuta, a été élargie à 10 km et les habitants vivant à l'intérieur de cette zone ont été priés d'évacuer.
Le 27 novembre 2017, environ 445 vols avaient été annulés à l'aéroport international de Denpasar, capitale de Bali, destination touristique mondiale avec des millions de visiteurs chaque année. Plus de 59 000 voyageurs ont été affectés.
L'aéroport de l'île de Lombok, autre destination touristique très prisée à l'est de Bali, avait également fermé le dimanche 26 novembre l’après-midi, car le vent poussait les cendres dans sa direction, avant de rouvrir le lendemain.
La dernière éruption du mont Agung, en 1963, avait fait 1600 morts, l'une des plus meurtrières dans un pays qui compte près de 130 volcans actifs.
Souvenirs du désastre
Les habitants se souviennent de la catastrophe, un traumatisme qui les a précipités dans des centres d'urgence et camps de fortune, abandonnant derrière eux leur précieux bétail.
Dewa Gede Subagia, âgé aujourd'hui de 67 ans, était déjà là en 1963. «Je suis très inquiet car j'ai déjà vécu ça», dit-il dans le centre où il s'est réfugié dans le village de Rendang. «J'espère que cette fois-ci, ça ne durera pas trop longtemps. En 1963, j'étais parti quatre mois».
Mais les spécialistes estiment que l'activité au Mont Agung est comparable à ce qu'il s'était produit voici un demi-siècle, lorsque le volcan avait émis suffisamment de débris - environ un milliard de tonnes - pour rafraîchir la température mondiale de 0,2 à 0,3 degré Celsius pendant un an environ.
«Ce que nous observons en ce moment, ce sont de petites explosions, qui rejettent des gaz chauds et des fragments de roche fondue ou de cendres», explique David Pyle, professeur des sciences de la Terre à l’Université d’Oxford. «La probabilité d'une grande éruption est élevée mais cela pourrait prendre des jours ou des semaines avant que cela ne se produise», a-t-il cependant ajouté.
Le mont Agung est craint car il s'agit d'un volcan de type «explosif». Riches en eau, ces volcans sont susceptibles de générer des explosions importantes avec projection d'énormes quantités de débris et de cendres brûlants, très haut dans l'atmosphère.
Le réveil du volcan
Ce dernier a donné les premiers signes de réveil en septembre 2017, forçant à l'évacuation 144 000 habitants.
L'activité avait semblé se calmer fin octobre, et l'alerte avait été rabaissée, ce qui avait convaincu des milliers de personnes de rentrer. Jusqu'à ce qu'il se remette à gronder voici quelques jours, libérant le samedi un important panache de fumée.
L'archipel d’Asie du Sud-Est, qui compte plus de 17 000 îles et îlots, est situé sur la «ceinture de feu» du Pacifique, où la collision de plaques tectoniques provoque de fréquents séismes et une importante activité volcanique.
En 2016, sept personnes avaient été tuées dans l'éruption du mont Sinabung, sur l'île occidentale de Sumatra. Seize personnes avaient péri en 2014 lors d'une précédente éruption de ce même volcan.
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