objectif zen
J'ai testé: 5 minutes de méditation par jour
Il y a quelques mois, je me suis surprise à déclarer: «Les gens qui méditent ont compris un truc qui m'échappe». Un brin frustrée, j'avais tiré cette assertion de trois constats décourageants: je ne tiens pas en place, mon cerveau ne cesse jamais totalement de turbiner et, durant mes cours de Pilates, lorsque j'étais censée méditer, je n'arrêtais pas d'observer mes voisins de tapis, en me demandant quelle consigne j'avais bien pu louper.
Après des années à me persuader que je n'étais simplement «pas faite pour la méditation», j'ai décidé de ne retenir qu'une seule résolution (un challenge, plutôt) pour le mois de janvier 2021: m'obliger à méditer cinq minutes par jour, coûte que coûte, peu importe mon emploi du temps et mon envie de dévorer La Saga Winx sur Netflix. Le timing me semblait d'autant plus pertinent, au vu de la pandémie qui, en s'éternisant, nous épuise:
«Nous sommes confrontés à une situation qui nous dépasse totalement et sur laquelle nous n'avons aucune emprise, confirme Julien Borloz, psychologue FSP, qui anime deux séances de méditation guidée par semaine. Cela nous oblige à faire preuve de lâcher-prise, car nous sommes contraints d'accepter toutes les restrictions actuellement en vigueur.
Voilà une promesse capable de motiver même la phobique du silence que je suis! Décidée à me débarrasser d'une partie de mon stress, je me suis promis d'y arriver.
Etape 1: Corriger mes attentes
Ma première erreur? Elle se cache dans le paragraphe précédent... En vérité, comme mes attentes étaient beaucoup trop élevées, mes premiers essais relèvent du désastre. Incapable de couper court à mes pensées, je me gronde toute seule et finis carrément en colère, après seulement trois minutes. Je repense au personnage incarné par Julia Roberts dans Mange, Prie, Aime, qui trouvait aussi le temps bien long, lorsqu'elle apprenait la méditation.
Là, je déchante un peu. En apprenant que la méditation n'est pas une solution miracle pour chasser l'anxiété, je me demande si j'ai bien envie de poursuivre ce challenge, finalement... L'expert me rassure: «Il faut voir cela comme un exercice de l'attention, quelque chose qui s'entraîne, à l'instar d'une activité sportive, explique-t-il. À terme, la méditation nous apprend à refocaliser notre esprit sur le présent, à laisser les pensées angoissantes passer au-dessus de nous comme des nuages, à choisir de ne pas nous y accrocher, pour les empêcher de nous entraîner dans leur sillage.»
Etape 2: Tester une application
Second problème: emportée par le rythme de ma journée, je n'arrêtais pas d'oublier de méditer, même pendant cinq minutes. Alors, pour me faciliter la tâche, j'ai décidé de reléguer cette responsabilité à une application et de compter sur ses notifications pour me rappeler à l'ordre. Mais déjà me fallait-il en choisir une, parmi la panoplie de choix disponibles!
Calm
Sans doute l'une des plus belles applications que j'aie jamais installées sur mon téléphone! Les graphismes sont superbes et les fonctions infinies: on y trouve des exercices de respiration, des méditations guidées, des tapis sonores naturels très apaisants et même... des histoires narrées par de grandes stars telles que Harry Styles et Leona Lewis! Une aubaine si vous souffrez d'insomnies. Seul bémol: je n'apprécie pas les voix choisies pour guider la méditation. Mais il s'agit d'un critère complètement personnel: à vous de trouver votre perle rare!
L'app est gratuite, mais je vous conseille l'abonnement premium, au prix de 47 fr.50 par an, pour débloquer toutes ses fonctionnalités.
Headspace
Devenue incontournable depuis que le géant du streaming lui a consacré un documentaire, en janvier 2021, cette application est sans doute ma préférée. Moins intuitive et bien moins esthétique que Calm, elle m'a réellement aidée à méditer tous les jours, par des rappels bienveillants et une série d'exercices quotidiens, adaptés à chaque moment de la journée. Le plus: on peut choisir le professeur dont la voix nous convient le mieux!
L'essai de deux semaines est gratuit, puis on peut basculer sur un abonnement, au prix de 13 fr. par mois ou de 95 fr. par an.
Petit Bambou
Dotée des mêmes fonctions que les précédentes (exercices de méditation, histoires, sons apaisants), cette application est très relaxante à utiliser et met notamment l'accent sur la cohérence cardiaque. La méditation est guidée par des voix très agréables et la pratique est présentée avec bienveillance, comme un entraînement, quelque chose qui s'acquiert pas à pas, sans pression. Le design n'est pas d'une originalité folle, mais l'app reste très pratique et apaisante.
Abonnement semestriel (6 mois) au prix de 34 fr.
Insight Timer
Proposant des centaines de méditations guidées et de bandes-sons gratuites, cette application me semble toutefois destinée à ceux et celles qui se sentent déjà à l'aise dans la méditation. La version française invite notamment des experts populaires, tels que Fabrice Midal, et permet également des séances de groupe. Si j'ai moins craqué sur le design, j'apprécie l'ajout de nouveaux exercices, chaque jour.
Bien que de nombreuses fonctions soient gratuites, l'application propose diverses formules d'abonnements, dont une version Premium à 64 fr. par an.
Etape 3: Méditer en silence
Si les applications ne sont pas votre tasse de thé ou que vous n'appréciez pas vous laisser guider par une voix émanant de vos écouteurs, il est tout à fait possible (et même conseillé) de méditer par vous-même, en musique ou en silence. Pour y parvenir, j'ai demandé les conseils de Guèn Kelsang Jikgyob, moniale et enseignante bouddhiste au Centre de Méditation Kadampa Genève. Dans le but de faire cesser les distractions et de rendre notre esprit plus clair, plus lucide, elle recommande notamment de commencer par une méditation simple, en se focalisant sur la respiration, pendant quelques minutes.
L'exercice, par Guèn Kelsang Jikgyob:
«Il suffit de choisir un endroit tranquille et de s’asseoir dans une position confortable, éventuellement sur un coussin, les jambes croisées ou sur une chaise. Une fois assis, les yeux mis-clos, nous dirigeons notre attention sur notre respiration, sans essayer de la contrôler. Il convient de respirer normalement, par le nez, en essayant de prendre conscience de la sensation de l’air qui entre et sort par les narines. On se concentre uniquement sur cette sensation, à l’exclusion de tout le reste.»
«Au début, il est normal que l’esprit soit très agité: il convient alors d’essayer de laisser passer les pensées, sans les suivre, et de ramener doucement le mental sur la sensation du souffle, dès que nous le surprenons à vagabonder. Ce processus peut être répété, jusqu’à ce que notre esprit se calme et se stabilise sur la respiration.»
Etape 4: Régulariser la pratique
Je dois vous l'avouer: une fois mon challenge achevé, j'ai complètement perdu le rythme. Voilà déjà trois jours que j'oublie de méditer, ou que je fais la vaisselle en écoutant le narrateur de Headspace me guider dans le body scan. Pas très efficace... D'ailleurs, j'avoue que tous les effets positifs accumulés durant les deux semaines, dont une meilleure capacité à déconnecter après le travail, se sont déjà dissipés.
Pour Guèn Kelsang Jikgyob, la première clé est la motivation, l’envie de méditer: «Encouragez-vous, contemplez régulièrement à quel point la méditation vous fait du bien et vous aide à être plus en harmonie avec les autres, conseille-t-elle. Ensuite, pour régulariser la pratique, il faut un minimum d’organisation: on peut aménager notre quotidien de façon à commencer la journée par un temps de méditation, afin de l’intégrer à notre routine d’hygiène et de bien-être, au même titre que de prendre une douche ou un repas.» Enfin, l'enseignante nous recommande fortement de suivre des cours et de se faire accompagner par des experts qualifiés: car ceux-ci sauront nous accompagner bien mieux qu'une application.
Sur ce, je quitte mon clavier pour aller m'asseoir en lotus sur le parquet. Si, au bout de quatorze jours, je suis loin d'être une experte, je ressens déjà quelques progrès: parfois, il m'arrive de ne penser à ma liste de courses que deux fois par séance! Et j'ai l'impression que mon cerveau m'en remercie à chaque fois.
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!