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J’ai dompté ma violence pour aller vers l’autre

Solange donne une voix aux animaux

Solange a finalement donné une direction aux forces qui la parcouraient.

© Sophie Brasey

J’ai commencé les arts martiaux à l’âge de 12 ans pour copier mon grand frère. Je voulais tout faire comme lui. A 17 ans, j’ai eu envie d’aller plus loin et de me lancer dans la compétition. A ce moment-là, j’ignorais pourquoi je ressentais ce besoin, cette envie irrépressible de me confronter aux autres. J’avais des choses à sortir, de la colère à exorciser.

Je me suis alors inscrite à un club pour faire de la boxe mais on m’a rétorqué que ce n’était pas un sport pour les filles! Les entraîneurs m’ont conseillée de commencer le semi-contact, une pratique dérivée du full-contact. C’est un sport pieds/poings dans lequel il faut toucher son adversaire tout en contrôlant ses coups, un peu comme l’escrime. Mais techniquement et physiquement, ce n’était pas ce que je cherchais.

Boxe et police

J’avais toujours la boxe en tête et je me suis entêtée jusqu’à ce qu’on me laisse participer aux entraînements. Je pouvais évoluer dans le sport que je souhaitais, pourtant cela ne me suffisait pas. Je m’étais fixé un but: la compétition. J’en voulais plus. Aller plus loin, taper plus fort, aller au bout de moi-même.

Parallèlement à ma pratique sportive, j’ai commencé à travailler dans les métiers de la sécurité et à 19 ans, j’ai passé les tests pour intégrer l’école de police. J’ai été prise tout de suite, il faut dire que c’est le métier que je visais depuis des années.

Peur et confiance

Dès mon enfance, j’ai eu l’impression de devoir protéger les autres. A l’école, mes camarades se cachaient derrière moi dès qu’on les embêtait. Une fois adolescente, c’est moi qui raccompagnais mes copines à l’arrêt de bus quand on sortait. Est-ce que c’était à cause de mon gabarit plus imposant? Je ne sais pas, mais j’ai formé autour de moi une sorte d’aura protectrice et rassurante, ce qui était curieux car je me sentais plutôt craintive et peureuse à l’intérieur.

A l’école de police, j’ai trouvé un entraîneur parmi les instructeurs et je lui ai demandé de m’aider pour que je puisse enfin participer à des compétitions de boxe. A partir de ce moment-là, tout est allé très vite. Quelqu’un croyait en moi, du coup je me suis sentie la force de gravir des montagnes. En 2006, j’ai intégré le milieu de la boxe en tant qu’amateur, puis j’ai évolué vers une carrière professionnelle.

Une colère en moi

J’avais des choses à prouver au monde et j’avais l’impression de pouvoir le faire à travers la boxe. En fait, je ressentais une colère latente au fond de moi depuis mon adolescence, une énergie clairement autodestructrice. En tant que femme, je me détestais.

Pour diverses raisons liées à mon enfance, je manquais de confiance en moi, ce qui se ressentait dans mon rapport aux hommes. J’ai réalisé que je préférais me comporter comme un prédateur plutôt que de subir des attitudes ou des comportements qui pouvaient me blesser.

Vers le bon chemin

La boxe et la police m’ont aidée à me cadrer et à canaliser ma colère. Pourtant, je sentais que de vieilles souffrances me rongeaient et qu’il était temps que je m’en occupe pour me sentir mieux. C’est dans cette optique qu’en 2007 je me suis tournée vers une thérapeute doctoresse de l’âme qui m’a aidée. Cette rencontre a été un déclic pour moi. Je me suis sentie guidée vers mon véritable chemin.

En 2009, des amies m’ont parlé d’un stage de communication animale. Une semaine plus tard, alors que je travaillais à l’académie de police et que je prenais ma pause, j’ai ouvert un journal que je n’ouvre jamais d’habitude. Là, j’ai découvert une annonce pour un séminaire sur ce sujet. C’était un signe. J’ai appelé pour m’inscrire et la responsable m’a dit que j’avais de la chance car une personne venait de se désister.

La voix des animaux

Je n’ai pratiquement aucun souvenir de mon enfance, pourtant je me rappelle que je souhaitais devenir vétérinaire et que je rêvais de parler aux animaux. J’ai suivi d’autres formations depuis et ai appris à me mettre en méditation pour prendre contact avec eux et pour accueillir leur parole.

Parfois, il faut sauter sans filet et faire confiance à la vie pour être heureux.

Quand un propriétaire m’appelle, je lui apporte des preuves de la véracité de mes propos en partageant ce que j’aperçois, ce que je sens. Ce sont des points d’ancrage pour prouver qu’il y a une véritable connexion.

Mon corps a craqué

En mars 2017 et même si j’avais arrêté la boxe depuis 2010, mon corps a lâché. Ma hiérarchie m’a mise à l’arrêt, j’étais épuisée. En fait, plus je travaillais sur moi et plus je me sentais en décalage par rapport à mon activité professionnelle. Je formais les recrues aux techniques d’intervention à l’Académie de police de Savatan, mais je n’avais plus envie de sentir cette violence dans mon quotidien. Mes valeurs avaient évolué, j’avais changé. J’ai démissionné.

Dans la boxe comme à la police, je faisais semblant d’être sûre de moi, j’avais appris à bluffer. En tant que femme, je devais prouver ma valeur deux fois plus que les hommes, ce sont des milieux où il n’y a que le physique qui apporte le respect.

Âme et self-défence

Aujourd’hui, j’ai rejoint l’association Le Chemin de l’Âme qui regroupe plusieurs femmes thérapeutes de la région lausannoise. Je pratique la communication animale mais aussi le nettoyage énergétique et j’entre également en communication médiumnique avec les êtres humains.

Par ailleurs, je propose des cours de self-défense et de self-confiance pour les femmes. Je me sens enfin connectée à moi-même, à mon essence profonde. Parfois, il faut sauter sans filet et faire confiance à la vie pour être heureux. l

Appel

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