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J'éprouve moins de désir que lui: comment éliminer la «pression» de faire l'amour?

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Les problèmes de libidos «désynchronisées» seraient la raison principale pour laquelle les couples condultent un sexologue.

© DR

Bonjour Camelia,

Je suis avec mon copain depuis 6 ans, et je dirais que notre vie sexuelle est très épanouie. Nous discutons sans problème de nos envies et n’hésitons pas à tenter de nouvelles choses. Le problème est qu’il m’est parfois difficile d’avoir envie de faire l’amour. Lorsque nous en parlons, la notion de «pression» apparaît souvent. Comment faire pour ne plus ressentir cette pression de bien faire, et donner du plaisir à mon partenaire?

Merci beaucoup d’avance pour votre réponse,

Clémentine*

Ma chère Clémentine,

Je vous remercie pour votre message. En parcourant vos lignes, j’ai été ravie d’apprendre que vous partagez des discussions ouvertes et sincères avec votre partenaire, et que vous abordez le sujet de votre vie sexuelle avec autant d’aisance. Comme vous le savez, la communication est absolument essentielle au sein du couple.

Pour commencer, je tiens à vous rassurer: il est tout à fait normal de rencontrer une forme de «désynchronisation» en matière de désir sexuel, surtout après plusieurs années de relation. Et vous n’êtes pas la seule à vous demander pourquoi votre moitié ressent davantage l’envie de faire l’amour que vous.

Afin de vous en convaincre, j’aimerais porter votre attention sur une étude britannique menée tout récemment par des experts: elle révèle notamment que les soucis de libidos «dépareillées» (l’un des deux partenaires ayant moins souvent envie que l’autre) est la principale raison pour laquelle les couples consultent des sexologues. Et il est amplement plus facile de se retrouver dans la position du «demandeur», puisque l’autre personne, constatant que son propre désir est moins fort, risque de se sentir coupable, anxieuse et… mise sous pression! Un cocktail peu apte à réveiller la libido, n’est-ce pas?

Une question de libido

A lire votre message, je constate que vous avez du mal à ressentir les soubresauts du désir, malgré les forts sentiments que vous éprouvez pour votre copain. J’ignore si cela a toujours été le cas pour vous, mais sachez que de nombreux facteurs peuvent mener à une variation dans la libido: ils peuvent être physiques, comme mentaux, ou hormonaux. Si cette baisse d’envie est très subite, bizarrement inexpliquée (si vous ne rencontrez pas de fatigue ou de situations de stress particulières en ce moment), si elle dure longtemps et qu’elle vous gâche la vie, je vous conseille d’en toucher un mot à votre gynécologue.

Mais parlons de cette «pression» qui semble vous déranger par-dessus tout. Serait-il possible que vous vous soyez retrouvée dans un cercle vicieux? Plus votre partenaire manifeste son ardeur, plus vous imaginez que votre manque d’envie le frustre, et plus il est fastidieux pour vous de rassembler les conditions propices au désir. Ainsi naît cette fameuse «pression», l’idée que le sexe est une sorte de devoir à accomplir au sein du couple, un élément indispensable au bonheur et à la satisfaction de l’autre. Comment voulez-vous réveiller votre sensualité, lorsque l’idée de «bien faire» et de «donner du plaisir» obnubile davantage votre esprit que celle de votre propre épanouissement?! Le sexe se vit à deux, davantage qu’il se «donne», et ce qui apportera le plus de plaisir à votre partenaire… est de constater que vous en éprouvez aussi!

L’art de l’initiation

Vous écrivez qu’il vous est «parfois difficile» d’avoir envie de faire l’amour. Ainsi, il vous arrive bien de ressentir du désir: peut-être certaines situations ne vous permettent-elles pas de sentir virevolter la nuée de papillons dans votre bas-ventre (pardonnez cette mièvre analogie). Interrogez-vous sur l’initiation, la manière par laquelle votre partenaire vous manifeste son envie de débuter une séance de galipettes.

Peut-être votre copain, pressé par les horaires et les délais du quotidien, tente-t-il d’entrer trop rapidement en matière. Comme nous le rappelle la thérapeute Vanessa Marin, l’envie des hommes se réveille très différemment, et bien plus rapidement, que celle des femmes. Si ces messieurs se mettent d’abord en tête de faire l’amour, les manifestations physiques suivent de près cette image mentale. Pour les filles, c’est le contraire: de nombreuses d’entre elles ont besoin de ressentir quelque plaisir physique avant de se sentir mentalement engagées dans le rapport sexuel. Voilà pourquoi il leur faut souvent une introduction plus subtile, avec davantage de préliminaires. (Mais l'inverse peut être vrai également!)

Par ailleurs, prêtez attention à la réaction de votre amoureux, lorsque vous lui annoncez que vous n’avez pas très envie de faire l’amour: réagit-il mal? Vous reproche-t-il de ne «jamais avoir envie»? S’il manifeste ouvertement sa frustration et s’il lui arrive de bouder, il semble compréhensible que vous ressentiez une «pression»: à condition qu'ils ne se produisent pas tous les jours, ces moments devraient plutôt être considérés comme de petits épisodes banals, un peu comme si vous lui annonciez que, ce soir, vous n’avez pas envie de dessert. Cela contribuera peut-être à vous délester d’un poids.

L’inquiétant «créneau» du sexe au quotidien

J’ignore si vous vivez avec votre copain, mais il se peut également que vous ayez du mal à intégrer le sexe dans votre rythme quotidien. D’après ce que vous m’expliquez, la routine ne fait pas partie de votre vie sexuelle; mais peut-être vos «créneaux» disponibles ne sont-ils pas synchronisés, en ce moment? Peut-être avez-vous besoin de passer la demi-heure qui précède le coucher à décompresser, lire un bouquin, faire du yoga… tandis que votre amoureux n’a qu’une seule envie: se rouler sous la couette. Tentez à votre tour d’initier les rapports, lorsque vous en avez le temps et l’envie, d’une façon qui vous émoustille (débutez par votre préliminaire préféré, un strip-tease, une ruse pour l’attirer jusqu’au lit, choisissez une musique ou une mise en scène qui déride votre imagination…).

Parfois, il faut simplement s’abandonner au désir de l’autre, et lâcher prise. Tentez de ne plus penser à la «performance», essayez d’oublier la vaisselle qui vous attend dans la cuisine, de mettre sur pause votre flux de pensée, et de vous perdre dans cet instant d’intimité avec votre amoureux. La question à vous poser n’est pas «comment étais-je?», mais «comment était-ce?»: vous êtes deux sous la couette, et vous avez encore tant de plaisirs à explorer, à découvrir, à perfectionner!

Ne vous inquiétez surtout pas, ma chère Clémentine: le sexe se partage, et plus vous le vivrez comme un plaisir, un moment d’abandon, plus vous vous sentirez épanouie. Tentez d’apprendre à mieux vous connaître vous-même, prenez soin de votre forme, chassez le stress en pratiquant une activité qui vous apaise, et libérez-vous de cette pression: nous connaissons tous des moments de baisse d’envie! Et ce n’est pas grave: plutôt que de faire l’amour, allez au cinéma ensemble, retrouvez-vous autour d’un dîner aux chandelles, philosophez et refaites le monde en buvant un bon café: peut-être que le désir reviendra au galop, lorsque vous ne l’attendrez pas.

Pour finir, je peux également vous conseiller de vous procurer le livre «Femme épanouie: mieux dans son désir, mieux dans son plaisir» d’Alain Héril. En espérant que cela pourra vous être utile.

Affectueusement,

Camelia Sutra

Vous souhaitez poser une question à Camelia Sutra? N'hésitez pas à lui envoyer un petit mail. Anonymat garanti!

(Nous précisions que ces lignes ne sont pas rédigées par un sexologue.)


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