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Via ferrata d’Évolène: Ce qu'il faut savoir avant de se lancer

Via ferrata devolene ce quil faut savoir avant de se lancer

Florian Müller, le signataire de cette escapade, et Sébastien Anex, ont publié le guide Via Ferrata, 30 parcours haut perchés en Suisse (Éd. Helvetiq).

© SEBASTIEN ANEX

1. L’approche

À la sortie du village d’Évolène, en route vers le fond du Val d’Hérens, la Dent Blanche nous jette un regard empli de défi: il y a là une via ferrata pas piquée des vers. Chiche! Sur le sentier qui mène au départ, on se greffe à un groupe de Jurassiens qui a fait le déplacement matinal pour se frotter à la bête. Deux couples, la trentaine, dont les femmes affûtées mènent la marche alors que les hommes papotent en traînant la patte: le Mur du Grand Duc, même pas peur. Après un quart d'heure de balade, voilà que se dresse l’obstacle. Le plus fort en gueule se liquéfie: Je vais vous attendre au bistro. Sa femme l’enguirlande: On n’a pas fait tout cette route pour que tu te fasses dessus. Sous les brimades, notre fanfaron fait demi-tour, direction l’apéro, pour se remettre de ses émotions.

2. L’équipement

Nous, on décide de se lancer: facile d’être courageux lorsqu’on se sent parfaitement en sécurité. La via ferrata, c’est la garantie de suivre une ligne de vie ininterrompue. Pour ce faire, on enfile un baudrier équipé de deux longes: au moins une d’entre elles sera toujours reliée au câble métallique qui parcourt la paroi de bas en haut. Pour compléter la panoplie: un casque, en cas de chute de pierres, et une paire de gants pour protéger nos coussinets de la ferraille parfois rugueuse. Mais encore faut-il se hisser tout là-haut à la force des bras, alors un petit échauffement s’impose. Poignets, chevilles, genoux, épaules. Et quelques bonnes respirations profondes: la gestion du souffle, comme souvent dans le sport, c’est la clé pour rester lucide jusqu’au bout de l’effort.

3. Un premier test

La première section est costaude, droit dans la falaise, on prend vite de la hauteur, pour surplomber une chute d’eau. Et puis ça devient moins vertical, quoique relativement technique. Une partie initiale qui s’achève par une échappatoire, pour qui en aurait déjà assez. Ce n’est pas le cas de Ludivine, aussi athlétique que souriante, qui nous dépasse sur le replat. Elle semble rodée à l’exercice, enchaîne les échelons sans sourciller. Elle nous entraîne dans son sillage sur la partie intermédiaire: une grande traversée appelée Vire des Chamois, très accessible physiquement mais avec pas mal de vide sous les pieds. On peine à suivre le rythme et on finit par décrocher – on ne reverra plus Ludivine. Au bout de la diagonale, une edelweiss salue notre accomplissement très provisoire.

© SEBASTIEN ANEX

Le juge de paix

Car si une nouvelle échappatoire se profile, c’est que le gros morceau reste à avaler: le Grand Mur. Rien qu’à le contempler d’en bas, il nous fout les chocottes. Vaille que vaille, pas question de reculer. Et c’est parti pour une paroi totalement verticale, ponctuée de deux dévers qui scient les bras. Le panorama est étourdissant, sous les pieds ça gaze sévère, les jambes flageolent, et pourtant il s’agit de rester lucide. Ultime effort: un filet métallique, façon toile d’araignée, vient achever les dernières fibres musculaires encore au garde à vous. On en sort rincé, mais par le haut.

La délivrance

à peine le temps de reprendre notre souffle que deux fringants septuagénaires nous emboîtent le pas. Franz et Jakob, retraités suisses alémaniques, ont gravi l’obstacle sans même sourciller. C’était génial, hein?, lâche le premier nommé avec un enthousiasme candide, pour nous rappeler que la passion de la montagne n’a pas d’âge. De son sac à dos, il nous tend un paquet de biscuits au chocolat. Et claironne avec son accent soleurois: Après l’effort, le réconfort! De retour au village, sous un parasol Rivella en terrasse, on retrouve notre Jurassien: sympa, le bougre nous paie un verre. Il n’aura au moins pas fait le déplacement pour rien – et nous non plus.

Mais encore…

La via farinetta: Juste à côté des bains de Saillon, une voie sportive, réputée et redoutée loin à la ronde pour sa troisième et dernière partie particulièrement engagée. Pas obligatoire de s’y frotter néanmoins: il est possible de s’arrêter après la deuxième section sans rougir.

La via ferrata du Piz Trovat: Un cadre enchanteur, tout au bout des Grisons, au balcon de plusieurs glaciers. Deux itinéraires possibles: l’un familial, l’autre plus physique. Dans les deux cas, le panorama vaut le déplacement jusqu’au confin de la Suisse.

Toutes les ferrata de ta vie… Florian Müller, le signataire de cette escapade, accompagné du photographe Sébastien Anex, a donné de sa personne pour établir un guide unique, Via Ferrata, 30 parcours haut perchés en Suisse (Éd. Helvetiq)… N’oubliez pas votre casque et cramponnez-vous aux échelles, c’est parti!

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