(Re)découvrir la Suisse
Plages suisses: Danser la samba à Copacabana ou à Yvonand
S’il y a un nom de plage qui fait immédiatement rêver, c’est celui-ci. Prononcez Copacabana et c’est tout de suite le sable blanc, les palmiers, les bikinis et les joueurs de beach-volley huilés qui s’invitent dans l’imaginaire collectif. Les autochtones, eux, la surnomment affectueusement la princeshina do mar, la petite princesse des mers. Plus qu’un haut lieu touristique de la ville de Rio de Janeiro, au même titre que le Pain de sucre et le Corcovado, Copacabana c’est une certaine idée du Brésil et, plus largement, de la vie dans un climat tropical. Un nom qui claque, presque entré dans le langage commun, et qui tirerait ses origines, selon la plupart des sources de… Copacabana, une petite ville bolivienne au bord du lac Titicaca.
Avec une telle aura, il n’est pas étonnant que ces quelque 4 km de sable soient si célébrés dans les films, les séries, la littérature et qu’ils soient le lieu de rassemblement de tous les grands événements marquants du calendrier de la région. Le carnaval passe par là, la gay pride aussi. C’est ici que les habitants de Rio viennent en nombre – plus de 2 millions! – fêter le passage à la nouvelle année. C’est ici que les concerts de tous les superlatifs se sont tenus: plus d’un million de fans pour les Rolling Stones en 2006, mais près de 3,5 millions pour celui de Rod Stewart en 1994. Le pape François passe dans le pays? C’est à Copacabana qu’il donne une méga-messe, forcément, pour clore les Journées mondiales de la jeunesse.
Porter le sunga façon carioca
Toutefois, pas besoin d’être fan de rock, danseur de samba patenté ou fervent catholique pour profiter des mille et une merveilles made in Brasil qu’offre cette demi-lune de sable. Tout au plus, les locaux vous recommanderont de passer le moins possible pour un touriste, histoire d’éviter tout désagrément. Et comment? Pour une fille, le bikini est le parfait déguisement. Pour un homme, il faudra s’essayer au sunga, le slip de bain façon carioca pour se fondre dans le décor. Les plus timides s’enrouleront un canga autour de la taille, sorte de paréo que les autochtones utilisent en lieu et place de la serviette de plage.
Ah! une dernière chose: quand on prononce le nom de cette plage – faites le test – la plupart des interlocuteurs commencent à chanter Line Renaud (ou Shirley Bassey, selon ses inclinations personnelles) et son fameux at the Copa, Copacabaaana. Oui, mais voilà, vous brillerez par votre culture en faisant remarquer que ce titre parle de Lola, une danseuse dans un bar appelé le Copacabana, mais à La Havane, à Cuba.
Chez nous: le Brésil et sa Méditerranée
Si, à notre connaissance, ni Rod Stewart ni les Rolling Stones n’ont donné de concert sur le sable du Nord-vaudois, la plage des Pins, à Yvonand, saura tout de même séduire les nostalgiques de Copacabana. Déjà, parce qu’elle fait partie des plus longues plages de sable naturelles d’eau douce en Europe. Chez les habitants, il se murmure même – non sans une certaine fierté – qu’elle est LA plage de sable naturelle la plus longue. On ne s’y est pas promené mètre en main, on préfère croire les Tapa-sabllias. Oui, à Yvonand, les locaux portent un nom provençal. On dirait le sud, comme chantait Nino Ferrer.
Ensuite, parce que la plage est en pente douce. On y a pied sur une bonne distance avant de nourrir les silures. Dans ces eaux peu profondes, donc, il est possible d’emmener toute la smala. On peut s’adonner au barbotage avec de jeunes enfants, comme au volley avec les plus grands, mollets dans l’eau. Même les amateurs de grillades y trouveront leur compte puisque des équipements sont à leur disposition et le camping de la Menthue, juste à côté, se charge du reste pour vous nourrir.
Certes, la plage des Pins ne résonne pas d’airs de samba, le pape n’a pas (encore) choisi d’y célébrer la messe et les lieux n’ont pas (encore) servi d’écrin à un James Bond ou inspiré un film d’animation avec des oiseaux qui parlent, mais on nous a juré qu’on y était bien. Une belle étendue de sable, des arbres pour la border et une ambiance qui fleure bon les vacances. «Un doux parfum de Méditerranée», nous susurre l’Office du tourisme. Alors, Rio ou la Provence? Même plus besoin de choisir, vous trouverez les deux à Yvonand