(Re)découvrir la Suisse
Hôtels familiaux suisses: Le charme suranné de la Couronne
Le 15 août, cela fera vingt ans que la famille Meury-Eicher a posé ses valises à l’Hôtel de la Couronne de Saint-Ursanne. Sandra et son mari Christophe y emménagent avec Sarah, 1 an et demi et Michaël, 3 ans et demi. «Ils ont grandi ici, se souvient Sandra avec émotion. J’allaitais Sarah entre deux clients, Michaël se cachait entre les tables…»
Les premières années sont exigeantes: la famille entière est mise à contribution. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare de croiser la sœur de Sandra ou l’une de ses nièces, venues donner un coup de main. «Trouver du personnel est devenu très compliqué», déplore la Jurassienne. Le week-end, plus de 100 menus peuvent être servis. Christophe, aux fourneaux, mijote les sot-l’y-laisse, saisit les truites, découpe les tartares. «On s’est adaptés aux clients: la plupart sont très stressés. Il faut vite commander, vite manger, vite encaisser, regrette Sandra. On a parfois le sentiment d’être devenus des automates.»
À l’inverse de cette course effrénée, le couple souhaite désormais ralentir le rythme. Sandra et Christophe ont ainsi acheté un hôtel fermé depuis 1993, sur la route des Rangiers. À terme, ils souhaitent se retirer sur leur montagne, tous les deux, et transformer le bâtiment en chambres d’hôte. «Il nous reste dix ans avant la retraite, mais on prend de l’avance. Un hôtel-restaurant, ça ne se vend pas en quelques jours.»
«Noisette», le chien «médicament»
Car la Couronne ne restera pas en mains familiales: Sarah est devenue coiffeuse, Michaël comptable. «Nous n’avons pas été déçus qu’aucun d’eux ne souhaite poursuivre l’aventure. Ce métier, il faut l’exercer par passion, sinon ça n’est pas possible de tenir. Et il faut être patient: cela prend des années avant de pouvoir être rentable. Les premiers temps, tous les bénéfices doivent être réinvestis dans l’entreprise.» C’est ainsi que les Jurassiens ont pu retaper le premier étage de l’hôtel, qui compte 9 chambres au total.
Sandra s’interrompt: Noisette s’impatiente. Est-ce l’heure de la promenade? «Ah non, impossible, s’exclame Sandra en riant. Ce bouvier appenzellois est scotché à la Couronne. On a pris un chien «médicament» pour nous forcer à sortir un peu. Mais on a tiré le mauvais lot: elle déteste ça, elle se met dans tous ses états lorsqu’on essaie d’aller faire un tour en ville avec.» Ce qu’elle préfère: guetter les miettes qui tombent des tables, piquer une frite ou deux en faisant sa tournée des clients.
Après une matinée pluvieuse, le soleil pointe ses rayons du côté de Saint-Ursanne. Les clients commencent à s’attabler, les premières commandes sont envoyées. Prendront-ils le temps de s’attarder dans le bourg médiéval et de savourer sa douceur de vivre? C’est tout ce qu’on leur souhaite.
À la découverte du Jura
Y aller: Située à un quart d’heure de Delémont, Saint-Ursanne est souvent prise d’assaut durant le week-end et les vacances. On s’y rend en train, si possible tôt le matin, pour profiter dans la quiétude des trésors de la Perle du Jura, comme on la surnomme.
Balades: On se procure la brochure Balades en ville, disponible à l’office du tourisme, pour découvrir les ruelles, ponts et autres jardins médicinaux datant du Moyen Âge.
Autres activités: Canoë sur le Doubs, pêche à la ligne, randonnée, parapente… Impossible de s’ennuyer en terres jurassiennes!
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