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#FeminaOpinion: le dérapage de trop dans «Touche pas à mon poste»

#FeminaOpinion: le dérapage de trop dans «Touche pas à mon poste»
© DR

Qu’il semble loin le temps où Cyril Hanouna et sa bande décortiquaient l’actu télé avec humour et perspicacité. Je l’avoue, j’étais accro au programme… en 2012. Ma sœur me l’avait fait découvrir, ensemble nous étions allées sur le plateau parisien rire en live devant les blagues ratées de Thierry Moreau et les jeux de mots de Jean-Luc Lemoine. Mais ça, c’était avant.

Jean-Michel Maire: le geste qui choque

Avant que le programme se mue en grand n’importe quoi. La spontanéité a fait place à un show bien rôdé où chacun joue son rôle: Enora Malagré s’énerve haut et fort, Gilles Verdez se mue en romantique éternel, Jean-Michel Maire en dragueur invétéré. Ce dernier a d’ailleurs été sous le feu des projecteurs pour une ignoble raison: alors qu’il essayait désespérément de convaincre une jeune femme de lui donner un baiser, il n’a pas hésité à lui embrasser sa poitrine en direct. #enviedevomir.

La séquence avait choqué de nombreux téléspectateurs et le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) s’est saisi du dossier. Accusé d’agression sexuelle, le chroniqueur s’est expliqué sur le plateau, la voix cassée par les sanglots:

Suite à son enquête CSA a prononcé une mise en demeure à l’encontre de TPMP:

Le Conseil a considéré que cette séquence méconnaissait les dispositions de l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986, notamment en véhiculant des préjugés sexistes et en présentant une image dégradante de la femme.

Normalisation de l'humiliation sur le plateau de TPMP

Loin de faire de ce cas un point de non-retour, Cyril «Baba» Hanouna n’a cessé d’enchaîner les buzz depuis. Il s’en est pris à de nombreuses reprises à Matthieu Delormeau. Régulièrement humilié et moqué, ce dernier a été l’objet d’un très mauvais canular. Cyril Hanouna lui a fait croire qu’il avait tué un homme. Véritablement bouleversé par cet épisode, Delormeau est en larmes lorsqu’on lui fait revivre la scène. Bruno Donnet, journaliste de «France Inter», parle alors de «normalisation de l’humiliation» dans le programme phare de C8.

Une autre chroniqueuse a fait les frais des «blagues» d’Hanouna. Dans l’émission diffusée le 8 décembre 2016, on assiste à une séquence tournée durant une coupure publicitaire. Cyril Hanouna demande à Capucine Anav de fermer les yeux et de deviner les parties de son corps qu’il va lui faire toucher. Après l’avoir guidée sur son torse puis son bras, il lui fait poser la main sur son entrejambe. Quelques instants plus tard, Isabelle Morini-Bosc lui demande: «Il t’a mis la main sur son sexe?» ce à quoi la jeune femme répondra naturellement «Comme d’hab quoi».

Sur Twitter, les deux intéressés ont démenti les condamnations d’agressions sexuelles qui ont immédiatement fait écho à cette séquence.

Pourtant, quoi qu’en disent les deux protagonistes de cette énième polémique, le geste d’Hanouna est bel et bien une agression sexuelle. Puis que, comme l’indique l’article 222-22 du Code pénal français:

Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise.

Du buzz et du kiff, le tout sans le moindre respect

Comme Matthieu Delormeau avant elle, Capucine défend Hanouna, justifie ses actes. Oui, cela fait froid dans le dos. Sans compter que le public de l’émission est extrêmement jeune. Quel signal leur envoyons-nous en ne réagissant pas à de telles agressions, en les banalisant? En trouvant normal d’en rire? Avoir affaire à des scènes aussi abjectes lorsque toute la famille se retrouve devant le petit écran, c’est tout simplement scandaleux. En quelques années, «Touche pas à mon poste» a basculé du côté obscur, cherchant à faire le buzz à tout prix, sans le moindre respect pour qui que ce soit. Et surtout pas pour les gens présents sur le plateau. Encore mois s’ils sont homosexuels ou de sexe féminin.

Pour changer cela, il faut que l’on explique clairement ce qu’est le consentement. A nos fils, à nos filles, nos neveux, voisins et nièces. Que lorsque l’on dit «non», ce doit être respecté. Coûte que coûte. Car comme le dit «Madmoizelle»:

Ces mecs qui insistent lourdement pour «un p’tit bisou» étaient à la télévision hier, mais ils sont aussi dans nos écoles, dans nos collèges, dans nos lycées, dans nos universités, dans nos soirées, dans nos entreprises, dans la rue, bref: dans nos vies.


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