Et les gagnants sont...
Oscars 2021: «Nomadland», «Promising Young Woman», «Colette»… palmarès et moments forts
Nomadland, le triomphe de Chloé Zhao
Grand favori, Nomadland, le voyage d’une sexagénaire (incarnée par la géniale Frances McDormand, Oscar de la meilleure actrice) en camionnette dans l’Ouest américain, a décroché les prix les plus prestigieux de cette 93e cérémonie des Oscars. Élu meilleur film, le long-métrage a également permis à Chloé Zhao de remporter la statuette de la meilleure réalisatrice. Ce sacre fait d’elle la première cinéaste d’origine asiatique et seulement la seconde femme de l’histoire des Oscars à récolter cet honneur. Pour rappel, en 2010, déjà, Kathryn Bigelow triomphait avec son film Démineurs.
Colette, une histoire forte sur la transmission, la perte et la mémoire
Cocorico pour la France. Outre le succès du film de l’auteur Florian Zeller, The Father (brillamment porté par Anthony Hopkins, Oscar du meilleur acteur), le documentaire Colette a remporté la statuette du meilleur documentaire court. Réalisé par Anthony Giacchino et Alice Doyard, le film raconte le récit poignant d’une nonagénaire caennaise, membre de la Résistance sous l’Occupation nazie, qui retrace les pas de son frère, décédé en camp de concentration. Pour l’aider dans ce travail de mémoire, Colette Marin-Catherine peut compter sur une jeune passionnée d’histoire de 17 ans. Produit pour la BBC et The Guardian, le docu de 25 minutes est disponible en ligne. Une histoire intergénérationnelle sur la transmission, à voir absolument.
Promising Young Woman de Emerald Fennell, l’Oscar du meilleur scénario original
Thriller féministe inspiré par le mouvement #MeToo, Promising Young Woman a remporté l’Oscar du meilleur scénario original. Imaginée par la réalisatrice et écrivaine Emerald Fennell, cette satire sombre met en scène la talentueuse Carey Mulligan, qui tente de se venger du viol de sa meilleure amie. Connue du grand public pour son interprétation remarquée de Camilla Parker Bowles dans The Crown sur Netflix, Emerald Fennell a également travaillé comme scénariste de la série Killing Eve. Dans un discours touchant, la réalisatrice s’est excusée auprès du producteur de ces 93e Oscars, Steven Soderbergh, de ne pas avoir préparé de speech, le dernier remontant à ses… 10 ans.
Alan Kim, 9 ans, la vraie star du tapis rouge
La vidéo du tout jeune acteur coréen, en pleine danse improvisée sur le red carpet, a immédiatement fait le buzz sur les réseaux sociaux. À neuf ans seulement, Alan Kim a conquis Hollywood dans le film Minari, et s’est rendu aux Oscars en compagnie de sa maman, aux côtés de laquelle il s’est fait un plaisir de poser. Vêtu d’un costume Thom Browne, incluant bermuda et chaussettes hautes dépareillées, il a carrément fait sensation, innocemment stylé, semblant ne pas vraiment réaliser ce qu’il était en train de vivre: ainsi que le rappelle la chaîne américaine ABC, il a joyeusement raconté aux journalistes qu’avant de se rendre à la soirée, sa mère lui avait demandé de promener son chien. Personne n’a résisté à son charme. Début mars 2021, il remportait le prix du meilleur espoir aux Critic’s Choice Awards. Une star est née!
Zendaya, énergie solaire du tapis rouge
L’instant «Wow» du tapis rouge? L’entrée en scène de l’actrice Zendaya, lumineuse dans sa longue robe jaune signée Valentino. La forme originale de sa tenue, la couleur solaire de cette dernière ainsi que les multiples diamants qui ornaient son cou (imaginés par Bulgari, ces derniers valaient plus de 6 millions de dollars) ont marqué les esprits. Si la jeune actrice de 24 ans ne figurait malheureusement pas au rang des nominées, elle a fait savoir au micro de GQ qu’elle déclinait la majorité des rôles qui lui étaient proposés: «La plupart n’ont pas de matière: les personnages féminins ne sont présents que pour aider l’homme à accomplir son devoir, ses missions. J’ai souvent l’impression de relire le même scénario, encore et encore: tous ces rôles auraient pu être joués par la même personne.» De plus, la période de pause forcée que connaît actuellement le septième art a forcé l’interprète de Malcom & Marie à s’interroger sur sa place à Hollywood:
Glenn Close chante Da Butt sous une valse d’applaudissements
La célèbre comédienne de 74 ans a surpris l’audience toute entière, lorsqu’elle s’est emparée du micro, alors que le morceau Da Butt, de Experience Unlimited, tournait à plein volume dans la salle. Et elle ne s’est pas contentée de détailler l’histoire complète de la chanson: sous les yeux ébahis de DJ Questlove, Glenn Close s’est même fendue de quelques pas de danse. Sans doute l’un des moments les plus mémorables de la soirée! On n’oublie pas le regard pétillant de l’actrice qui, de son côté, semblait aussi étonnée que le public de s’être souvenue de la choré! Sur Twitter, les internautes la qualifient déjà de «grand-mère la plus cool de tous les temps».
Plus d’extraits de films: Twitter s’insurge
Sur Twitter, de nombreux téléspectateurs ont fait savoir leur désapprobation: pour la première fois cette année, l’Académie des Oscars avait pris la décision de ne pas diffuser de bandes annonces ou d’extraits de films, privilégiant les discours des gagnant-e-s (et les longs gros plans sur les nominé.e.s, gênés en attendant le verdict). «On ne va vraiment voir aucun film, c’est ça le plan?», s’interroge Amil sur le réseau social. «Regarder les clips et les extraits, c’est pourtant la meilleure partie des Oscars», se plaint Victoria. Une absence qui a beaucoup fait parler, d’autant plus que la majorité des spectateurs n’avait pas eu la chance de visionner en amont les films sélectionnés (Covid oblige!). De plus, ces clips avaient l’avantage de briser la monotonie de la cérémonie. Un mauvais point à améliorer pour l’année prochaine.
Palmarès complet
Meilleur long-métrage: Nomadland
Meilleure actrice: Frances Mc Dormand pour Nomadland
Meilleur acteur: Anthony Hopkins, pour The Father
Meilleur actrice dans un second rôle: Yuh-Jung Youn, pour Minari
Meilleur acteur dans un second rôle: Daniel Kaluuya pour Judas and the Black Messiah
Meilleur réalisateur: Chloe Zhao pour Nomadland
Meilleur scénario original: Promising Young Woman, Emerald Fennell
Meilleur scénario adapté: Christopher Hampton et Florian Zeller, pour The Father
Meilleure adaptation: The Father, Christopher Hampton et Florian Zeller
Meilleur film d’animation: Soul
Meilleur documentaire: My Octopus Teacher, de Pippa Ehrlich, James Reed et Craig Foster
Meilleur film international: Another Round (Danemark)
Meilleure chanson originale: Fight For You, dans Judas and the Black Messiah (H.E.R, Dernst Emile II et Tiara Thomas)
Meilleure musique originale: Soul, Trent Reznor, Atticus Ross et Jon Batiste
Meilleure cinématographie: Mank, de Erik Messerschmidt
Meilleur montage: Sound of Metal, Mikkel EG Nielsen
Meilleurs effets visuels: Tenet, Andrew Jackson, David Lee, Andrew Lockley et Scott Fisher
Meilleur montage: Sound of Metal, Mikkel EG Nielsen
Meilleurs costumes: Ma Rainey’s Black Bottom, Ann Roth
Meilleure bande-son: Sound of Metal, Nicolas Becker, Jame Baksht, Michelle Couttolenc, Carlos Cortés et Phillip Bladh
Meilleur design: Mank, Donald Graham Burt et Jan Pascale
Meilleurs maquillage et coiffure: Ma Rainey’s Black Bottom, Sergio Lopez-Riviera, Mia Neal et Jamika Wilson
Meilleur court-métrage en live action: Two Distant Strangers, Travon Free et Martin Desmond Roe
Meilleur court-métrage animé: If Anything Happens I love you, Will McCormack et Michael Govier
Meilleur documentaire court: Colette, Anthony Giacchino et Alice Doyard
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