Hakuna Matata
On a vu le live action du «Roi Lion» et on vous donne notre avis!
L'aurore est éblouissante et deux girafes lèvent la tête, soudainement interpellées. Le bruissement des feuilles prédit l'importance de cette journée naissante. Et une voix, celle que nous avons déjà tous imitée au moins une fois, s'élève pour annoncer la naissance du nouveau roi. (Mais si, vous savez de quoi on parle: «Naaaaaaaaaaaaant, ingonyama, bagithi baba!»)
La scène est identique, presque plan par plan, au dessin animé original. On retrouve le cortège des animaux sauvages, la grotte pointue sur laquelle Mufasa et Sarabi, les fiers parents d'un minuscule lionceau royal, attendent Rafiki, le singe le plus savant de toute la savane.
Cette histoire, nous la connaissons. Elle nous a fait rire et pleurer, réfléchir et danser depuis 1994. Son souvenir nous rend inévitablement nostalgiques, surtout si nous l'avons découverte dans l'enfance. Combien de fois n'avons-nous pas saisi notre chat, notre chien, notre peluche (ou notre petite sœur...) pour la hisser dans les airs à bout de bras, comme Rafiki le fait avec le petit Simba?
Une fois adultes, nous étions persuadés de ne pas nous remettre à pleurer en voyant le pauvre Mufasa, écrasé sous le cortège furieux de gnous terrifiés. Nous avions tort, évidemment: car cette terrible scène a le don de secouer les grands comme les petits, de réveiller en nous des émotions puissantes, même si les personnages en question sont des animaux.
Et voilà que Disney décide de se pencher sur ce classique intouchable, ce morceau d'enfance sacré, pour lui donner une nouvelle vie, un second souffle de modernité. Certains avaient peur, peut-être davantage que durant les semaines précédant la sortie de «La Belle et la Bête» ou «Aladdin». Car la peluche Simba se trouve encore quelque part dans notre chambre. Et nous gloussons toujours secrètement en chantant «Hakuna Matata» sous la douche.
Alors, verdict..?
On a adoré!
Des décors époustouflants
Une chose est sûre: rien ne pourra détrôner le dessin animé original. C'est celui que nous porterons toujours dans notre cœur, et qui a marqué notre enfance. Mais avec ce nouveau live action, Disney offre toutes les possibilités de la technologie moderne à cette histoire, chérie par des millions de spectateurs.
La savane prend vie, les pelages des lions semblent si doux qu'on croit pouvoir les toucher. Les animaux deviennent réels, les paysages qui les entourent grouillent de détails. Si l'on choisit de voir ce film comme un hommage au classique, et non pas comme une tentative de faire mieux, il me semble impossible de nier la beauté des images.
Un seul point négatif, toutefois: si les animaux sont particulièrement réussis, ce réalisme nouveau les dérobe d'une bonne part d'expressivité. Car un véritable museau de lion ne peut se décliner en autant de grimaces qu'un dessin traditionnel. Les codes de la nature, parfaitement respectés, trouvent donc leurs limites dans la dose de créativité et d'humanité que l'artiste peut infuser à ses protagonistes.
La même bande-originale
Les compositions du grandiose Hans Zimmer sont toujours là et réaniment sans aucun mal les émotions que nous ressentions, enfants, en vivant cette immense perte au-travers du jeune Simba. Comme nous avons l'impression que le film a grandi avec nous, sur un plan technique, le flashback sentimental est encore plus vif. (Et lorsqu'on pense que Hans Zimmer a écrit la musique de «Our Land» en pensant au décès de son propre père, c'est presque le raz-de-marée!)
Les célèbres morceaux chantés par Simba, Timon et Pumbaa, Nala et le méchant Scar (qui est d'ailleurs bien plus menaçant que dans l'original) son quasiment intactes. Portés par de nouvelles voix, les titres nous semblent toutefois trop «parfaits», comme si le perfectionnement digital leur avait ôté une part de charme. Dommage, mais pardonnable! (On préférera donc écouter la bande-originale de 1994).
On notera également la performance de Beyoncé, presque trop impressionnante pour le personnage de Nala (avec une voix comme celle-là, on s'étonne que la lionne n'ait pas encore de fanclub!). Mais il fallait s'y attendre: Beyoncé n'allait pas chanter moins bien, tout de même!
Presque du «copié-collé»
Il faut vraiment connaître le dessin animé original sur le bout des doigts, ou l'avoir visionné la veille, pour percevoir les différences entre ces deux versions. Par exemple, au tout début du film, Rafiki utilise le jus d'un fruit pour tracer la ligne rouge sur le front du lionceau. Dans le nouveau live action, le singe s'y prend différemment et sert de la sève écarlate d'une branche séchée, qu'il a préalablement cassée.
Vous voyez? Les différences sont plutôt subtiles, hormis quelques scènes développés, et de légères modifications des discours.
Mais ceux-ci n'ont été que partiellement modifiés, et on remarque la pertinence du discours de Timon et Pumba pour notre époque actuelle: alors que le suricate et son phacochère de compagnon commencent par vanter les bienfaits de l'égoïsme pur («La vie n'est pas un cycle, mais une ligne droite: chacun doit penser à soi!»), ils finissent par comprendre que l'existence est en effet un cercle, et que tous les êtres vivants sont reliés les uns aux autres. Voilà qui reste un très beau message, à l'ère du combat pour sauver la planète et de l'envie de retrouver une vie plus proche de la nature.
En bref
Ce nouveau live action est une véritable oeuvre d'art sur le plan visuel. S'il ne pourra sans doute pas détrôner l'original dans nos cœurs, il permet de redécouvrir un univers familier dans une splendeur nouvelle... et de revivre des moments forts et de s'immerger dans l'histoire d'une façon différente.
À voir absolument!
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