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Humeur

L'édito de Géraldine Savary: «À mes tendres amies»

Ledito de Geraldine Savary A mes tendres amies

«Plus tard, ma meilleure amie d’université m’a tirée de ma solitude, guidée à travers les nuits lausannoises. [...] On a partagé nos appartements, nos bancs d’auditoire, on s’est fâchées pour Andy Warhol, réconcilié sur Jean-Luc Godard. Elle marchait comme une amazone, je rêvais de lui ressembler.»

© Anoush Abrar

J’ai connu ma première meilleure amie à 13 ans. On a traversé toutes nos années d’école l’une à côté de l’autre, deux bigleuses qu’on collait près du tableau noir. On se racontait tout, surtout qu’à cette époque, dans la commune mi-campagnarde, mi-urbaine où nous vivions, il ne se passait pas grand-chose. On avait des rêves communs, des flammes connues de nous seules. C’est elle qui a tenu mes cheveux quand j’ai vomi ma première gueule de bois, séché mes larmes au premier chagrin d’amour, soufflé les réponses pendant les tests de maths. Et même quand elle a dansé avec mon petit copain, je ne lui en ai pas voulu. A elle. En ces temps de l’adolescence où les parents sont trop vieux et les garçons pas assez, rien ni personne ne vaut plus qu’une vraie amitié.

Plus tard, ma meilleure amie d’université m’a tirée de ma solitude, guidée à travers les nuits lausannoises. On écumait les salles de cinéma, les réunions associatives et les bars de la ville.

On a partagé nos appartements, nos bancs d’auditoire, on s’est fâchées pour Andy Warhol, réconciliées sur Jean-Luc Godard. Elle marchait comme une amazone, je rêvais de lui ressembler.

La vie file

Même ensuite, dans le paysage sec de la politique ont fleuri des amitiés. Impossible de survivre aux interminables séances, au froid des longues campagnes électorales, aux sessions parlementaires, sans avoir quelqu’une qui vous soutienne et vous épaule, qui partage l’élan de sororité.

Bien sûr, les maris, les enfants, les responsabilités, les déménagements altèrent un peu ces liens. On court, on jongle, on concilie, la vie file. On remplace les soirées de discussion entre filles par des pauses de midi à la va-vite, les folles virées d’un week-end par des cours de yoga hebdomadaires. On sait qu’on s’aime mais on se téléphone moins. Il aura suffi d’un petit virus et d’une grande pandémie pour se rendre compte à quel point nos amies comptent et nous manquent.

Le monde peut s’effondrer, mais pas les amitiés.


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