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Pourquoi visiter l’expo Jean Paul Gaultier?

Jean Paul Gaultier, il était une fois
La passion du couturier pour la mode ressemble à une histoire qui commence par «il était une fois». Donc il était une fois un petit garçon qui adulait sa grand-mère et d’une grand-mère qui redoublait de tendresse pour son petit-fils. Bien que chéri par ses parents, le garçonnet passait beaucoup de temps avec cette grand-mère qui lui apprit les rudiments de la couture. Ce n’est donc pas par hasard, si l’expo parisienne ouvre sur un tableau qui les réunit tous deux. L’un choyant l’autre et inversement. A six ans, le futur prodige de la couture habille son ours en peluche, s’essaie à des stylistes détonants pour un si jeune enfant. Les graines de la passion sont déjà plantées.

Emil Larsson, Nana, 2013 © Emil Larsson
Jean Paul Gaultier et le coup de foudre
Comment passe-t-on des habits de nounours à la haute couture? Pour l’homme à la marinière, il y a eu d’abord un coup de foudre. Lorsqu’il regarde Falbalas, le film de Becker, il a comme un déclic. Les costumes sont fabuleux et s’il tentait sa chance. Il envoie ses ébauches à Yves Saint Laurent, sans succès puis à Pierre Cardin. Banco, à dix-huit ans, le voilà dans le saint des saints.

Jean Paul Gaultier et sa grand-mère
maternelle, Marie, vers 1958 © DR / Archives Jean Paul Gaultier
Jean Paul Gaultier, l’échec avant l’apothéose
Dans la story du styliste, il n’y a rien de rectiligne. Ses premiers essais sous sa griffe sont un fiasco. Mais pugnace, le jeune homme décide de jouer le tout pour le tout et le voilà bientôt créant des modèles avec des matières inattendues, de la paille, des plumes, du plastique. Résultat mitigé. Mais après, c’est une affaire de chance. Il croise le succès avec une ligne de vêtement James Bond.
Jean Paul Gaultier, nous enseigne que seule l’audace donne une dimension à nos vies
Certes, la mode ne pourrait être perçue que comme une chose superficielle. Mais cela serait sans compter sur les grands couturiers qui savent distiller des messages. Voilà des hommes en jupe, des vêtements unisexe, du prêt-à-porter qui se dilue dans la haute couture. Voilà de l’audace à revendre et un message limpide, dans cette vie-là si on n’ose pas, on est condamné au statisme, à l’étriqué.

Emil Larsson, Gold corset, 1990, Corset en lamé vintage porté par Madonna, Blond Ambition World Tour, 1990 © Emil Larsson, 2014
Jean Paul Gaultier, l’enfant terrible de la mode ne fait pas exprès
Celui dont on dit qu’il a trop d’idées ne fait même pas exprès d’avoir du talent. Plutôt discret, modeste, il crée un point c’est tout. Il ne dessine pas souvent, en fait les modèles naissent sous ses doigts au fur et à mesure. Rien ne l’arrête. Il est sans doute le seul à avoir utilisé les matières les plus inattendues pour en faire des petits chefs-d'œuvre. Jean Paul Gaultier, l’antithèse du mépris L’homme qui a donné une élégance à la marinière a certes habillé les stars. Madonna, Kylie Minogue, Mylène Farmer au hasard. Mais, rien ne l’inspire mieux que la rue. Rien n’aiguise mieux son imagination que les vêtements que portent Monsieur et Madame Tout le Monde. C’est en détournant, le bustier d’un siècle passé, les jeans des années 1980, qu’il réinvente le beau inédit.

Vue de l’exposition Jean Paul Gaultier (1) © Rmn-Grand Palais / photo François Tomasi
Jean Paul Gaultier et le Grand Palais
Un mot du lieu, le Grand Palais. Rien de mieux que cette bâtisse édifiée il y a deux siècles, bordant les Champs-Elysées, ne pouvait accueillir une expo qui a déjà conquis des centaines de milliers de visiteurs. Alors? On se laisse séduire par cette manifestation qui rassemble croquis, archives, costumes de scène, extraits de films, de défilés.
Grand Palais, avenue Winston Churchill, Paris, jusqu'au 3 août 2015.
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