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Looks, mannequins, mythes: Découvrez les codes de la mode
Des looks improbables, aux mannequins agelastes, en passant par le mythe du créateur despotique. On vous dévoile les codes mystérieux de la mode.
Qui est invité aux défilés?
Journalistes et acheteurs sont invité-e-s en priorité par les créateurs et les créatrices. La presse se fera l’écho de la collection auprès du grand public, en transmettant l’univers de la marque, ainsi que la tendance qu’elle souhaite générer. Pour les acheteur-euse-s, le show est l’occasion de sélectionner les pièces qui seront en magasin, à la prochaine saison. Quelques clients (ultra) fidèles peuvent s’ajouter à la guest list. Cette façon de faire a cependant bien évolué depuis la naissance du prêt-à-porter. Si la présence de célébrités permettait de faire le buzz, aujourd’hui ce sont aussi les créateurs de contenus qui contribuent à la popularité d’un défilé et, par conséquent, à la notoriété de la marque.
À quoi servent les collections croisière?
On les appelle aussi resort ou prefall. Apparues dans les années 1920, ces collections étaient à l’origine destinées à une clientèle privilégiée, désireuse d’acquérir une garde-robe adaptée à ses multiples voyages annuels. Aujourd’hui encore, les défilés croisière sont présentés aux quatre coins du monde et rompent avec les Fashion Weeks, qui se limitent à Paris, Londres, New York et Milan. En présentant leur travail hors de leurs territoires habituels, les marques partent à la conquête de nouveaux marchés tout en préservant ce concept de voyage. Elles apportent ainsi une identité à leur collection avec des nouveautés. Ces lignes comblent les périodes creuses entre la fin de l’hiver et le printemps, et entre la fin de l’été et l’automne. Plus commerciales aussi, ces tenues peuvent rester longtemps en boutique, à l’inverse des lignes saisonnières. Une vraie plus-value: leurs ventes peuvent faire gonfler le chiffre annuel d’une marque de 40% à 50%. Pour présenter au public leurs collections croisière 2024, Gucci a choisi Séoul et Max Mara a opté pour Stockholm. Chanel s’est envolé pour Hollywood et Vuitton aux îles Borromées. Tout un programme… lucratif.
Pourquoi les mannequins ne sourient-ils pas?
Dans la vraie vie, l’absence de sourire traduit des sentiments comme l’orgueil, la tristesse, la rancœur, l’insatisfaction, la douleur, bref des états à connotation négative. Mais dans la mode, c’est presque le contraire – mis à part les fameux shows de Sonia Rykiel, où les mannequins promenaient leur allure joyeuse sur les podiums. Tout est question d’attitude, de la démarche sur la passerelle aux poses que prennent les filles dans les shootings. Faire la tronche intrigue parce que le visage du mannequin (qui est celui de la marque) prend de la hauteur, et rajoute de la distinction. Un peu comme dans la peinture: une Joconde riant aux éclats n’aurait pas le même effet. Cela dit, lors de la Fashion Week de Milan, l’amusement s’est invité chez Armani, nous faisant découvrir la dentition des modèles. La bonne humeur s’est également propagée à New York, chez BruceGlen, Collina Strada, Gita Omri, Michael Kors et un peu chez Christian Siriano. Serait-ce le début d’une nouvelle ère?
Est-ce que les designers sont des tyrans?
Coco Chanel avait la réputation de traiter ses employées de façon tyrannique. Quelques décennies plus tard, c’est Karl Lagerfeld qui, souffrant d’une phobie des tailles 38 et plus, voulait imposer des mensurations XXS au monde entier. Mais aujourd’hui, la donne a changé, avec une nouvelle génération de stylistes qui tendent à être plus sympas (du moins en apparence). D’autant plus qu’avec l’avènement des réseaux sociaux, le moindre faux pas peut envoyer un créateur aux oubliettes. John Galliano et Kanye West peuvent vous le confirmer: injonctions, caprices et propos racistes ou antisémites sont désormais dépassés. Nuance, le fait d’imposer un style, une couleur ou une matière ne fait pas d’un créateur un abominable despote. En somme, c’est juste un moyen de se démarquer de la concurrence et d’affirmer sa signature.
Pourquoi autant de collaborations?
Cette sorte de mariage arrangé entre deux maisons est l’occasion pour les deux partis de durer dans le temps, de se renouveler, et bien sûr d’attirer l’attention de clients d’univers variés. Ce fut le cas de Louis Vuitton il y a quelques années, qui, en collaborant avec la marque streetwear Supreme, est parvenu à allier luxe et rue. Cette saison, le joaillier Tiffany & Co s’est associé avec les valises Rimowa. L’union de la délicatesse et de la haute technologie fait surtout le bonheur des caisses LVMH, propriétaire des deux marques. Autre rapprochement win-win récent: Casio et le label branché parisien Café Kitsuné ont conçu un modèle de montre-bracelet d’inspiration vintage.
Les mannequins stars des années 1990 font-ils leur retour?
En 2023, l’engouement pour les mannequins stars des 90’s revient en force. Preuve d’abord avec le défilé «Vogue World», qui s’est tenu à Londres le 14 septembre 2023. L’édition anglaise du magazine éponyme a ouvert la Fashion Week londonienne en organisant un show réunissant mode, culture, ainsi qu’un parterre de stars sur tapis rouge. À l’issue de ce défilé, Cindy Crawford accompagnée de Naomi Campbell, Linda Evangelista et Christy Turlington, ont fait sensation en clôturant le show main dans la main. Le même jour, est publié le livre Linda Evangelista Photographed by Steven Meisel. Pour son numéro du mois septembre, le Vogue anglais a également consacré sa une aux quatre visages emblématiques de la mode. Le 20 septembre, c’est au tour de la chaîne Apple TV+, de lancer sa mini série de quatre épisodes, intitulée The super models.
Lors des Fashion Weeks de cet automne, certains top models ont brillé par leur présence. À Milan, Claudia Schiffer a foulé le podium de Versace vêtue d’une slip dress verte, parée de motifs argentés. Christy Turlington elle, a illuminé le show de Ralph Lauren en robe dorée, affichant… un large sourire sur son visage (tiens!). Et que dire de Naomi Campbell, dont les apparitions ne cessent de faire le buzz? À New York, le top des tops a promené sa sublime silhouette pour la marque PrettyLittle Thing, à l’occasion d’une collaboration réalisée avec la marque anglaise. Après avoir rayonné à Milan, chez Dolce & Gabbana ou encore chez Tod’s, elle a enflammé les podiums des maisons Coperni et Alexander McQueen. À croire que la carrière des super modèles est loin d’être terminée.
Pourquoi les vêtements de défilés sont-ils souvent importables?
Pour une maison de mode, un défilé est comme une sorte de panneau publicitaire géant et vivant. En anglais, on utilise le terme show, qui fait absolument sens. Il faut en effet marquer les esprits, en affirmant, voire en exagérant parfois l’ADN de la griffe. Rassurez-vous, après le «spectacle», les pièces arriveront sans faire d’esclandre en magasin.
