Fairtrade
Comment éviter l'huile de palme dans les cosmétiques
Au cœur des débats autour de la votation du 7 mars sur l’accord de libre-échange avec l’Indonésie, l’huile de palme est devenue ingrédient non grata dans l’alimentation, mais aussi en cosmétique. Peu onéreuse, elle offre des propriétés intéressantes dans la formulation de soins, comme l’explique Charlotte Julien, cofondatrice avec son mari de la marque fribourgeoise M&O Naturel: «L’huile de palme est riche en bêtacarotène, précurseur de la vitamine A. Sa haute teneur en acides gras et sa stabilité en font un composant pratique, et je pense que 90% des cosmétiques sur le marché en contiennent. Elle peut être difficile à repérer sur l’étiquette, beaucoup d’émulsifiants en sont dérivés, tel le cetearyl alcohol, ou les actifs avec le suffixe caprylic ou le préfixe palm. Nos produits ont, eux, des formules simples, exempts de ces ingrédients.» Même choix éthique pour Fabienne Hutin Frei, à la tête de Cocooning Biocosmetics:
L’huile de palme entre aussi dans la savonnerie. Cristina Philippoz Buchard l’utilise (certifiée RSPO, à savoir sans déforestation) en mélange avec d’autres huiles et beurres, pour produire ses savons sous la marque valaisanne Gertrude & Marcel, mais privilégie des ingrédients locaux pour ses baumes. Elle avoue qu’il est difficile de faire tout juste en matière de ressources: «Si on n’utilise pas d’huile de palme dans la fabrication d’un savon, saponifié à froid, il faut la remplacer par un mélange important de beurre de cacao et de cire d’abeilles, denrées encore plus problématiques. A noter que si on remplace la cire d’abeilles par de la cire de candellila, on se retrouve avec la même problématique, mais dans un autre coin du globe, notamment au Mexique.»
Cercle vertueux
La jeune entreprise romande Happy Officine s’est lancée dans le créneau de la clean beauty avec une boutique en ligne richement étoffée. Ses fondateurs n’ont pas forcément trouvé sur le marché local les produits idéaux tant dans la composition que l’efficacité. De plus, que la marque soit suisse ou pas, ses ingrédients peuvent venir d’ailleurs, comme l’argan ou le karité. «Faire une croix sur des ingrédients plus exotiques ne nous permettrait plus de répondre à l’énorme demande des consommateurs en termes de préoccupation cosmétique. Quoi qu’en dise Jennifer Lopez, l’huile d’olive ne fait pas tout, sourit Megan Podwysocki, employée de la start-up. Ça nous permet aussi de soutenir les productions étrangères vertueuses et. au final, bénéfiques à l’ensemble de la planète et de l’économie. Il n’y a certainement pas d’équation parfaite, mais nous faisons de notre mieux pour soutenir les marques qui essaient, comme nous, de faire une différence et d’inciter au changement.»
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