Femina Logo

bénévolat

«Nous sauvons les chats errants ou blessés»

Association Kumea Nous sauvons les chats errants et blesses suisse romande

Depuis son lancement en 2019, l'association Kumea fondée par Marina, Lana et Sarah, a secouru plus de 800 chats.

© ANNE-LAURE LECHAT

Le mot «Kumea» signifie «moustaches» en hawaïen. Et des moustaches de chat, nous en voyons des dizaines tous les jours! En 2019, nous avons créé notre association, afin de venir en aide aux animaux dans le besoin et de lutter contre la prolifération catastrophique de chats en Suisse. On a parfois l’impression que notre pays est exempt de ce type de problème, mais ces félins en liberté se comptent en dizaines de milliers sur le territoire helvétique (ndlr: environ 100’000 individus selon les estimations de PSA, Protection suisse des animaux). Une fois qu’on a mis un pied dans ce monde, qu’on a vu de nos propres yeux la misère que vivent ces chats, il est impossible d’en ressortir. Nous avons toujours été très sensibles à la cause animale (Marina a grandi auprès d’un chat, son meilleur ami, et Sarah est capable de dompter les animaux les plus féroces), donc cette dure réalité nous a touchées en plein cœur.

Avant notre rencontre, nous œuvrions déjà au sein d’autres associations. Mais comme ce milieu est petit, nous avons rapidement fait connaissance et choisi de fusionner nos activités pour lancer Kumea ensemble. Le projet a pris une ampleur inattendue et nous avons grandi un peu malgré nous, à une vitesse folle. Nous nous sommes lancées avec notre sac à dos et notre caisse de matériel sous le bras, décidées à attraper des chats errants pour les aider… et en quelques mois, nous recevions des dizaines d’appels.

Ce développement soudain a été difficile à gérer, mais nous voyons que cela fait une réelle différence: depuis 2019, nous sommes venues en aide à 800 chats.

Trois piliers d’action

Ce travail est réalisé de manière totalement bénévole, sur notre temps libre et nos week-ends. Nous avons chacune un emploi à côté de l’association mais, en vérité, on n’a pas vraiment de limites ni d’horaires. Parfois, des appels nous viennent en pleine nuit et on se précipite dans la voiture pour venir en aide à l’animal blessé.

Peu importe l’état dans lequel on le retrouve, on fait tout notre possible pour que son avenir soit plus doux.

En plus de prendre en charge les chats errants, de les mettre à l’abri, de les soigner, de les pucer, de les stériliser et de les vacciner, nous avons mis en place un réseau de familles d’accueil qui ouvrent leurs portes à ces petits rescapés, afin de leur apprendre à vivre dans un milieu familial. Ces personnes nous aident de manière bénévole, bien que nous assurions tous les frais vétérinaires, et c’est toujours un déchirement pour elles de les laisser repartir ensuite. En effet, malgré les désagréments que peut causer un chat traumatisé ou en pleine convalescence, on s’attache facilement à ces petites boules de poils! Une fois habitués à vivre en famille, les matous peuvent retrouver un foyer permanent, via l’adoption. Notre but est qu’ils ne doivent jamais retourner dans la rue et nous sommes très exigeantes envers les personnes qui souhaitent les adopter. Il est vraiment accablant de voir un chat revenir parce que ses propriétaires ne veulent plus le garder, alors nous essayons de faire en sorte de trouver les personnes idéales, qui savent dans quoi elles s’engagent.

Il existe une véritable synergie entre les fondatrices, les familles d’accueil et les équipes: certaines sont fixes et nous aident quotidiennement, tandis que d’autres accomplissent des missions plus sporadiques. Mais si nous tournons aujourd’hui, c’est grâce aux dons et au précieux soutien de nos bénévoles.

Un simple appel suffit

Nous avons rencontré, soigné et aimé tant de chats qu’on pourrait en parler pendant des heures. On se souvient notamment très bien de Chispa, une petite chatte qui nous a été signalée parce qu’elle semblait avoir été accidentée au niveau de la tête. Or la vétérinaire de garde a pu nous confirmer qu’il s’agissait en réalité d’une tumeur très large, probablement ignorée pendant des mois. Ce chat très doux, très gentil, n’avait pas reçu les traitements adéquats en raison du coût élevé qu’auraient impliqué ces soins. Nous n’avons rien pu faire pour elle, hormis lui donner une fin digne.

En effet, dans de nombreux cas, certains propriétaires font euthanasier un chat très blessé, afin d’éviter les frais médicaux. Selon la situation, la facture peut sembler insurmontable, c’est vrai, mais il est possible d’avoir recours à une cession de propriété dans l’urgence, afin que d’autres puissent prendre en charge le traitement de l’animal. Nous souhaitons vraiment que les propriétaires de chats sachent que cette option existe, qu’elle n’est pas honteuse et qu’ils et elles peuvent toujours demander de l’aide à des associations. Lorsque nous avons publié la photo de Chispa sur les réseaux sociaux, nous avons reçu un véritable raz-de-marée de commentaires et de dons. C’est triste qu’un tel drame ait été nécessaire pour susciter du soutien, mais cela prouve que la population est sensible à la cause animale.

Par ailleurs, il est toujours possible de nous appeler pour signaler un chat blessé ou perdu au bord de la route. Il s’agit d’un service gratuit, il suffit de prendre votre téléphone. On dirait que certaines personnes ont peur d’agir, mais un simple appel peut suffire à sauver leur vie.

Million Dollar Baby

Heureusement, bien que certaines histoires soient dramatiques, d’autres constituent de véritables success story et nous redonnent du courage. Récemment, par exemple, un chaton d’à peine vingt-quatre heures est arrivé chez nous avec sa maman et son frère. Il s’appelle Yumi et malgré son jeune âge, ce pauvre petit a enchaîné un nombre record de maladies. On ne peut plus compter les allers-retours chez le vétérinaire, les séjours à l’hôpital animalier de Berne ou les fois où Yumi a frôlé la mort. Pourtant, on n’a jamais abandonné. Il nous a coûté très cher – on le surnomme Million Dollar Baby! – mais à présent il se porte à merveille. Souvent, lorsqu’on nous prévient que la situation est grave et complexe, le chat finit par s’en sortir malgré tout.

Le fait que nous ayons la possibilité de leur éviter l’euthanasie nous permet de tenir bon, malgré la fatigue, les bouleversements émotionnels et les défis financiers. On ne peut s’empêcher de se demander: si on ne s’en occupe pas, qui le fera? Peu importe le coût, on fera tout pour sauver ces chats. C’est cela qui nous donne de la force: nous savons que nous sommes leur dernier recours.

Ellen vous suggère de lire aussi:

Podcasts

Dans vos écouteurs

E94: Les bienfaits du jeu vidéo sur notre épanouissement

Dans vos écouteurs

Tout va bien E89: Comment mieux comprendre nos rêves

Notre Mission

Un concentré de coups de cœur, d'actualités féminines et d'idées inspirantes pour accompagner et informer les Romandes au quotidien.

Icon Newsletter

Newsletter

Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

Merci de votre inscription

Ups, l'inscription n'a pas fonctionné